Après la Turquie, la Libye ou encore la Syrie, c’est au tour de l’Algérie d’exprimer ses réticences pour le projet d’Union pour la Méditerranée. Les difficultés auxquelles fait face la France pour réunir tous les pays de la rive sud sur une même table montre le manque d’attractivité du projet aux yeux de certains chefs d’Etat. Les ministres des Affaires étrangères de 12 pays riverains de la Méditerranée se sont réunis vendredi pour tenter d’élaborer une position commune sur la structure de la future Union. Mais l’Algérie souhaite davantage de précision sur la finalité d’une telle union avant de se prononcer sur sa participation.
Les pays méditerranéens censés lancer en juillet une Union pour la Méditerranée ne se sont toujours pas entendus sur une vision globale du projet. Et des questions demeurent sur le rôle d'Israël au sein d'un tel ensemble. La France a proposé une Union pour la Méditerranée dans le but de développer les relations avec les voisins du sud de l'Union européenne et d'améliorer la coopération avec eux dans les domaines du commerce, de la sécurité et de l'immigration. Le projet doit être lancé officiellement à Paris le 13 juillet.
Des "clarifications sur les conséquences" de l'entrée d'Israël dans l'Union pour la Méditerranée : c'est ce que demandent les pays arabes, selon le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Ils craignent que la présence d'Israël au sein de cette union ne sous-entende une normalisation de leurs relations avec l'Etat juif. "Les processus de normalisation avec Israël sont liés à d'autres débats et d'autres engagements", a-t-il expliqué. Selon lui, toute normalisation des relations avec Israël doit se fonder sur l'initiative arabe de paix de 2002, qui appelle Israël à se retirer des territoires occupés depuis 1967. En visite à Athènes, le président français Nicolas Sarkozy a affirmé vendredi que la présence d'Israël ne posait "pas de problème" à des pays arabes comme l'Egypte, la Tunisie et le Maroc.
Conséquence : l'Algérie, dont le président Nicolas Sarkozy veut faire un "partenaire majeur" de l'Union pour la Méditerranée, n'a ainsi pas encore annoncé sa participation au sommet de Paris. Toutefois, le ministre algérien des Affaires étrangères a tempéré sa déclaration en affirmant que cette position "ne doit pas être interprétée comme une réserve sur le projet du président Sarkozy". "Un projet d'une telle envergure ne peut être accepté totalement du premier coup", a souligné Mourad Medelci.
Europe1 - le 9 juin 2008
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