La
crise économique en Europe et les changements politiques dans les pays
nord-africains représentent des facteurs stimulateurs de l’intégration régional
de cette région, a estimé la Banque africaine du développement (BAD) dans un
récent rapport.
"La
nouvelle donne politique dans les pays d’Afrique du Nord et la crise en Europe
présentent une opportunité en or de reprendre l’agenda de l’intégration
régionale comme moteur de croissance de l’ensemble de la sous-région", a
indiqué la BAD dans son nouveau rapport intitulé "Libérer le potentiel de
l’Afrique du Nord grâce à l’intégration régionale".
"Le
potentiel est énorme" explique la BAD, mais les initiatives d’intégration
ont souvent été entravées par plusieurs obstacles notamment par des disparités en
matière de performance économique. Mis ensemble, ces obstacles ont amplifié les
coûts de transaction, estime cette institution.
"L’intégration
régionale n’en est qu’à ses balbutiements en Afrique du nord", selon la
banque. Avec un commerce intra-régional représentant moins de 4 % de l’ensemble
des échanges, la région est, dans le monde, la moins intégrée économiquement,
a-t-elle souligné.
Produisant
environ le tiers du PIB de l’Afrique et abritant près de 170 millions
d’habitants, "l’Afrique du Nord est la région la plus prospère du
continent et occupe une position géopolitique sans commune mesure avec son
poids économique", a-t-elle ajouté.
La
Bad considère que "l’intégration régionale et, à travers elle, la
libération du potentiel offert par les économies d’échelle et la compétitivité
accrue des pays de la région, pourraient être le chaînon manquant d’un effort
concerté visant à jeter les bases d’une croissance plus robuste,
généralisée".
Pour
cette institution, les opportunités ne manquent pas, "mais il faut les
exploiter".
Des
secteurs comme les services financiers, les technologies de l’information et
l’industrie manufacturière représentent déjà une bonne part de la croissance du
PIB de l’Afrique du nord et tireraient fortement avantage de l’accès aux
marchés et aux réservoirs de main-d’oeuvre régionaux.
La
sécurité alimentaire en serait accrue si des produits alimentaires abondants
dans une partie de la région pouvaient être facilement acheminés vers d’autres
zones confrontées à des pénuries, a expliqué le rapport.
Le
développement d’un marché intégré de l’énergie pourrait également contribuer à
libérer le potentiel de la région en comblant ses lacunes, en répondant à ses
besoins et en l’arrimant à un marché méditerranéen intégré de l’énergie, a-t-il
ajouté.
En
tirant parti des forces d’un pays pour compenser les insuffisances du voisin,
l’intégration régionale crée les conditions permettant aux participants de
mieux préserver et exploiter leur patrimoine commun de ressources naturelles.
APS - Source de l'article Maghrebemergent
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