D’ici
2030, près de 80 % des populations des pays méditerranéens s'agglutineront sur
10 % des côtes. A côté de cette urbanisation croissante, la situation socio
économique des centres anciens ne cesse de se dégrader. Fort de ce constat, la
Banque Européenne d’Investissement a lancé depuis 4 ans l’initiative Médinas
2030. Ce programme, innovant, rassemble organisations internationales,
associations de villes et experts.
«
Il faut prendre conscience de l’enjeu que représente la réhabilitation des
centres historiques pour le développement durable en Méditerranée » évoque Guy
Fleuret, chef de programme pour la BEI et organisateur de cet atelier. Divers
thèmes y ont été abordés, de la planification urbaine à l’habitat et
l’accessibilité, en passant par la valorisation du patrimoine, la promotion du
développement économique, les possibilités d’emplois à l’échelle locale et la
mise en œuvre de projets intégrés.
La
Médina constitue un centre ancien associant nombre de composantes en matière
d’habitat, de commerce, de tourisme… Les pouvoirs publics des pays
méditerranéens doivent pouvoir mesurer les enjeux culturels, sociaux,
patrimoniaux et urbains qui s’y jouent. D’où la volonté de mettre en avant et
de définir ensemble une méthodologie, une trame permettant de pallier les
difficultés que peuvent rencontrer les porteurs de projet.
La
Médina dans une approche globale
«
Il faut aujourd’hui aborder la ville dans un programme global », développe
Cristina Gutierrez Cortinez, représentante du Parlement Européen et présidente
du comité scientifique de Médinas 2030. Ce comité a pour fonction de valider
les orientations du programme et de contribuer à la diffusion des projets dans
chaque pays. « Il s’agit d’un relais, d’un moyen de contribuer au partage
d’expériences, au débat et aussi de permettre à chacun de se confronter à la
réalité du terrain. Les Médinas doivent devenir des centres de durabilité,
d’une recherche de qualité… Le cadre de vie de millions de personnes est en
jeu. C’est pourquoi le travail de concertation se doit d’être intense notamment
avec les populations locales. D’où l’intérêt de ces séminaires techniques qui
associent les différents acteurs », reprend la présidente.
Et
de fait, les participants sont venus en nombre. Plus de 70 représentants de 20
villes du sud à l’est de la Méditerranée. « C’est bien le signe d’un intérêt
fort pour ce sujet, d’une vraie volonté de faire changer les choses…Cela
s’avère décisif compte tenu des événements du printemps dernier ». Les médinas
forment incontestablement un trait d’union entre la ville d’hier et celle de
demain. Un exemple ? « L’association des villes arabes prévoit l'organisation
d'un séminaire à Tunis sur la participation des habitants… Nous y serons
associés mais pas organisateurs. Notre action vise à générer de telles
initiatives » reprend Guy Fleuret.
Autre
enjeu de Médinas 2030, chercher des solutions de financements aux projets
validés. « La réhabilitation des médinas s’avère une opération d’aménagement
urbaine complexe, d'un coût d’environ 25 à 30 % supérieur aux opérations de
rénovations classiques » estime Guy Fleuret. A ce titre, la mise autour de la
table des bailleurs de fonds lors de séminaires, facilite la recherche de
financements. « Nous travaillons également à mettre en place des dispositifs
innovants. Les subventions publiques diminuent, les démarches doivent évoluer
vers des partenariats publics privés par exemple pensés et adaptés à la
situation de chaque médina et de chaque pays, d’où la nécessité d’une réflexion
approfondie », développe Guy Fleuret. Pour l’heure, les projets sont en pleine
gestation. D’ores et déjà, un autre workshop suivra en novembre prochain. Il
portera sur les questions de financements et de réglementations. « A terme, une
quinzaine de projets entreront en phase opérationnelle » conclut le
représentant de la BEI.
Plus
d’informations : ProgrammeMedinas 2030 du CMI
Source de l'article CMI
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