La tentation d’exploiter les réserves de gaz de schistes est forte au Maghreb et surtout en Algérie, un pays qui possède les troisièmes réserves mondiales. Les données de l’EIA (U.S. Energy Information Administration), un organisme qui fait référence en matière d’énergie sont apparemment flatteuses puisqu’elle évalue les réserves de gaz de schiste techniquement récupérables à 707 Tcf.
Sonatrach envisage en effet de forer 4 puits à Ahnet et Illizi pour son exploration et l’Algérie annonce un plan d’investissement de 100 milliards de dollars prévu sur la période 2014-2018.
Le recul que nous possédons désormais grâce aux expériences américaines et polonaises prouve que tous les chiffres sont erronés et, surtout, que cette industrie n’est pas rentable. Les derniers rapports de l’EIA révisent d’ailleurs à la baisse les réserves américaines comme l’illustre le graphique ci-dessous.
Il est essentiel de rappeler que l’Algérie possède les 2/3 de l’aquifère du Sahara septentrional recélant environ 31 000 milliards de m3 d’eau qui s’étend sur plus d’un million de kilomètres carrés sous l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Or, la grande majorité des gaz de schistes algériens (sauf le réservoir de Tindouf) se trouve sous cette eau. En cas de pollution, la catastrophe serait totale.
Pour une exploitation à grande échelle, l’Algérie devrait investir 300 milliards de $ dans les gaz de schistes. Un non-sens puisqu’un puits à une durée de vie de 5 ans avec un coût de démantèlement équivalent à celui de sa mise en place avec une catastrophe écologique au final.
Les décideurs algériens raisonnent pour le moment à l’envers. La priorité n’est pas d’accroître la production, mais de diminuer la consommation. Le passage à l’hybridation de toutes les centrales électriques est donc la priorité des priorités à mettre en place dès. Les grandes villes devraient de plus s’équiper de centrales solaires thermiques qui permettent désormais techniquement de produire une électricité à flux régulé qui pourrait être optimale par l’utilisation généralisée des smart grids (un réseau de distribution d’électricité “intelligent”).
Voici donc deux documentaires qui remettent les pendules à l’heure. Non-sens économique, bilan carbone lamentable, pollution environnementale sans précédent, cette source d’énergie ne doit pas être développée au Maghreb, une région dont le trésor le plus précieux est l’eau.
Source de l'article Mondialisation.ca & Webmanagercenter
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