Algérie - Les patrons veulent des mesures fortes pour l'investissement et la relance industrielle

Les organisations patronales invitées à la prochaine Tripartite travaillent sur un document commun de propositions à présenter au gouvernement. La relance industrielle et l'investissement figurent en bonne place, selon le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) M. Mohand Said Nait Abdelaziz.

La prochaine tripartite Gouvernement-Patronat-UGTA aura lieu au courant de « la dernière semaine du mois de septembre », selon Nait Abdelaziz, invité mercredi au forum hebdomadaire d'El Moudjahid. L'intervenant a soutenu que la prochaine tripartite tournera essentiellement autour d’une problématique phare : la relance de l’investissement national et la croissance. Exit la révision du Salaire national minimum garanti (SNMG). «L’industrie doit être la priorité nationale», estime le président de la CNPA, ajoutant que que l’Etat a abandonné « sous la contrainte » l’acte d’investir durant les années 1990 suite aux pressions des institutions monétaires internationales. 
Aujourd’hui, sa relance est plus qu’urgente, selon l’invité d’El Moudjahid. Pour ce faire, M. Nait Abdelaziz préconise des « réformes globales». Il rappelle qu’en dépit de l’existence de textes de loi en faveur de l’investissement, la bureaucratie reste un frein à la dynamique de développement. «Nous avons des textes en faveur de la relance de l’économie nationale, mais l’Etat n’arrive pas à appliquer ses propres décisions », regrette-t-il, soulignant que l’Etat « doit se réaproprier son rôle de régulation». A propos de la contribution de la CNPA aux préparatifs de la tripartite, Nait Abdelaziz a affirmé que son organisation a participé à la rédaction du rapport de 94 propositions sur l’investissement et la consommation nationale, entre autres thèmes qui seront débattus à l’occasion.
 
Echec de la mise à niveau
L’autre point qui sera discuté lors de la tripartite est relatif au renforcement et la consolidation du tissu des PME. Selon Nait Abdelaziz, seules 1.300 entreprises sur les 20.000 PME éligibles au programme de mise à niveau, ont été retenues par le gouvernement malgré une enveloppe conséquente de 5,5 milliards de dollars débloquée pour la période 2010-2014. Le patron de la CNPA met dos à dos l’Etat et les entreprises dans l’échec de ce processus de mise à niveau. 
L’informel, autre thème phare de la tripartite, constitue selon M. Nait Abdelaziz, un « problème épineux » qui nécessite "un traitement politique". N’y allant pas de main morte, le président de la CNPA accuse ouvertement l’Etat de favoriser l’import-import à travers les crédits bancaires accordés aux importateurs qui, à leur tour, alimentent la sphère informelle.
Par Rayane Djerdi - Source de l'article Maghrebemergent

Aucun commentaire: