M. Štefan Füle, commissaire chargé de l'élargissement et de la politique de voisinage, a rencontré hier M. Rami Mortada, ambassadeur du Liban auprès de l'UE, pour évoquer l'évolution récente de la situation au Liban et l'aide que l'UE peut apporter à ce pays.
Le commissaire européen a par ailleurs informé M. Mortada que la Commission européenne venait de débloquer une nouvelle aide financière, d'un montant de 22 millions d'euros, en faveur de trois programmes menés dans le domaine de la sécurité et des affaires sociales.
« Je condamne fermement les attentats terroristes qui ont récemment secoué Tripoli et Beyrouth. Ces actes sont inacceptables. La communauté internationale doit aider le Liban à supporter la lourde charge occasionnée par les événements sanglants qui se déroulent actuellement en Syrie voisine. Nous soutenons le Liban et attachons une grande importance à sa stabilité, à son unité et à sa souveraineté », a déclaré M. Füle lors de la réunion. Et d'ajouter : « Cette nouvelle aide répond aux besoins urgents actuels de la société libanaise, qui fait face à un accroissement des tensions sociales, en raison notamment des perspectives économiques incertaines et de l’instabilité engendrée par la crise syrienne ».
Sur l'enveloppe de 22 millions d'euros octroyée, une partie est destinée à soutenir le secteur libanais de la sécurité pour favoriser la stabilité et la cohésion nationale (8 millions d'euros), une autre visera à renforcer la cohésion sociale (10 millions d'euros) et la dernière sera consacrée à l'amélioration des conditions de logement et de la situation sanitaire des réfugiés palestiniens au Liban (4 millions d'euros).
Cette nouvelle aide fait partie du plan d'action annuel 2013 en faveur du Liban et a été approuvée à la lumière des événements récents dans la région qui ont des répercussions non négligeables sur la stabilité et la sécurité du Liban. L'enveloppe de 8 millions d'euros servira à améliorer l'efficacité et le contrôle démocratique des agences de sécurité libanaises, parallèlement au respect des droits de l'homme et à la primauté du droit.
En outre, le faible niveau de cohésion sociale est encore accentué par le ralentissement économique actuel, qui résulte de la crise syrienne. Cette situation renforce le besoin d'une protection sociale efficace et la nécessité de disposer de données socio‑économiques sur les ménages libanais, dont la plupart sont dépourvus d'assurance santé. L'enveloppe de 10 millions d'euros permettra d'aider l'administration centrale libanaise chargée des statistiques à produire des statistiques sociales de meilleure qualité et d'améliorer la qualité des services sociaux offerts par le fonds national de sécurité sociale.
Les conditions de vie des réfugiés palestiniens vivant sur le territoire libanais constituent un grand facteur d’inégalité sociale et d’instabilité, et la situation est devenue encore plus sensible depuis qu'environ 65 000 réfugiés palestiniens qui vivaient en Syrie ont fui vers le Liban. L'aide de l'UE d'un montant de 4 millions d'euros servira à améliorer les conditions de vie des réfugiés palestiniens les plus vulnérables en réhabilitant des abris et des centres de soins de santé.
La nouvelle aide annoncée aujourd'hui par le commissaire Füle vient s'ajouter à celle déjà fournie par l'UE au Liban dans le contexte de la crise syrienne. Depuis le début de la crise des réfugiés, l’UE a mobilisé presque 235 millions d'euros en faveur du Liban : environ 65 millions d'euros ont été consacrés à l'aide humanitaire et 170 millions d'euros ont été alloués à l'aide socio‑économique aux communautés d'accueil libanaises. Ce montant comprend les fonds du programme d’aide global récemment annoncé, qui mobilise 400 millions d'euros supplémentaires pour remédier aux conséquences de la crise syrienne.
Les hypothèses à partir desquelles le programme indicatif national (PIN) et le plan d'action annuel avaient été initialement conçus en 2010 ont changé, le nombre de réfugiés qui fuient la Syrie pour le Liban explosant littéralement.
Dans ce contexte, il est apparu nécessaire de revoir les priorités de l'aide que l'UE apporte au Liban dans le cadre de ses plans d'action annuels 2012 et 2013. L'UE a réaffecté une part importante de son portefeuille bilatéral pour surmonter les conséquences de la crise syrienne et elle a mobilisé des ressources supplémentaires considérables pour aider les autorités et les communautés libanaises à faire face à l'afflux de réfugiés.
Le programme d'action annuel 2013 reste conforme aux trois priorités retenues dans le programme indicatif pluriannuel 2011‑2013, à savoir le soutien aux réformes politiques (« Réforme du secteur de la sécurité ») et socio‑économiques (« Appui à la cohésion sociale »), ainsi que la reprise et la relance de l’économie (« Amélioration des conditions de vie des réfugiés palestiniens »).
Il est aussi axé sur les objectifs énoncés dans les communications conjointes de la Commission européenne et de la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité « Vers une approche globale de l’UE face à la crise syrienne », « Un partenariat pour la démocratie et une prospérité partagée avec le sud de la Méditerranée » et « Une stratégie nouvelle à l'égard d'un voisinage en mutation ».
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