Le diabète et la dépression prennent le pas sur les
pathologies traditionnelles telles que la mortalité infantile et les maladies
diarrhéiques au Maghreb et au Moyen Orient, selon le rapport d'une étude de laBanque mondiale (BM) pour la période 1990-2010. Ces bouleversements mettent à risque
les populations les plus démunies.
Nouvelles pathologies
Toutefois, le document de la BM souligne un phénomène nouveau qui s’est développé au cours des dernières années dans la région MENA. La population y est de plus en plus affectée par les maladies coronariennes, les problèmes de dos et la dépression. Les problèmes de cœur ont augmenté de 44% et les arrêts cardiaques de 35%. Le diabète a explosé, avec une augmentation globale de 87%, affectant particulièrement la Libye et la Jordanie, où il a été multiplié par trois. Les causes de ces pathologies sont multiples : une alimentation non équilibrée, l’hypertension artérielle et le surpoids, qui ont tous augmenté de 50% entre 1990 et 2010.
Les algériens de plus en plus anxieux
Au Maghreb, l’Algérie se démarque des autres pays. Sa population est particulièrement concernée par les troubles de l’anxiété, qui représentent la pathologie qui a le plus augmenté en vingt ans (120%), suivie par la consommation de drogue, en hausse de 100%. Au Maroc, ce sont les maladies musculo-squelettiques et le diabète qui ont le plus augmenté. La Tunisie est fortement touchée par le diabète, les troubles dépressifs et l’arthrose. Malgré ce constat alarmant de la Banque Mondiale, la région MENA est celle dans le monde qui le mieux combattu certaines maladies. Si le paludisme a augmenté de 18% au niveau mondial, il a légèrement reculé au Maghreb et au Moyen-Orient. Idem pour les maladies diarrhéiques, en baisse de 69% dans la région contre 51% au niveau mondial.
Les problèmes de santé se rapprochent de ceux de l’Occident
La région MENA se rapproche ainsi des problèmes de santé prédominants dans les pays occidentaux, conclut le rapport de la Banque Mondiale. Ces tendances sont concordantes avec le reste du monde et devraient avoir un impact sur les politiques publiques de ces pays. « Les statistiques de ce rapport sont des indicateurs essentiels pour les décideurs politiques dans la mise en place d'une couverture santé universelle afin d'améliorer la santé de leurs populations, communautés et économies », explique Timothy Evans, directeur de la santé, de la nutrition et de la population à la Banque Mondiale. «Ces changements rapides ont pour conséquence que les personnes à revenus moyens et pauvres risquent de ne pas avoir accès à des services appropriés. Elles vont devoir payer des sommes importantes pour leur santé, ce qui les enfonce dans la pauvreté », s’alarme Timothy Evans.
Source de l'article le Maghrebemergent
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