S.M. le Roi Mohammed VI a présidé, récemment, une séance de travail consacrée à l'examen des divers volets relatifs à la problématique de l'immigration au Maroc. Il a donné Ses Hautes Orientations au gouvernement afin de procéder, sans délai, à l'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action appropriés en matière d'immigration, en coordination avec le CNDH (Conseil national des droits de l'Homme) et les différents acteurs concernés.
Le Maroc est confronté depuis une dizaine d'années à un flux migratoire important, en raison des crises politiques et des conflits armés qui secouent un grand nombre de pays africains. La politique drastique de contrôle des frontières pratiquée par l'Europe accentue le maintien des populations au Maroc et fait du Royaume une terre d’asile et d’installation durable de migrants en situation irrégulière et de réfugiés. À ces flux, s’ajoutent des groupes installés depuis longtemps (Algériens ou Syriens par exemple, diverses nationalités européennes) et une accélération de la mobilité, comme l’illustre, par exemple, la circulation des élites professionnelles hautement qualifiées entre l’Europe et le Maroc ou les séjours prolongés de retraités européens, notamment français.
Dans cette nouvelle configuration géopolitique, S.M. le Roi Mohammed VI a jugé impératif d'accorder à la thématique migratoire toute son importance et a invité les autorités publiques à garantir désormais les droits des migrants, et ce, dans le respect des conventions internationales ratifiées par le Maroc et de la nouvelle Constitution. Cette politique a pris effet de façon concrète par l’ouverture du bureau des réfugiés et des apatrides. Le HCR (Haut Commissariat aux réfugiés) a qualifié cette décision de «grande réalisation» dans le domaine des droits humains et de la protection des réfugiés et des demandeurs d'asile au Maroc. Le bureau sera chargé de la régularisation de la situation des personnes ayant un statut de réfugié auprès du HCR, et qui sont au nombre de 853 sur 4 200 demandeurs (selon les dernières statistiques recueillies début septembre).
La nouvelle politique migratoire et d'asile annoncée par le Maroc a été saluée unanimement par l'Union européenne. Elle constitue «un pas important dans la bonne direction», a affirmé l'eurodéputé allemand Michael Gahler, président de la délégation pour les relations avec le Parlement panafricain.
La décision du Maroc de mettre en œuvre une politique migratoire humaniste et rénovée est une «initiative louable et un pas important» qui ont été bien accueillis par la communauté européenne, a indiqué l'eurodéputé membre du groupe du Parti populaire européen (PPE). Cette nouvelle politique, qui fait suite à un diagnostic précis et à une analyse approfondie et lucide de la problématique de la migration, propose un ensemble de mesures qui protègent les droits des étrangers sur le sol marocain, notamment la régularisation de la situation des migrants illégaux et la lutte contre la traite humaine. Parallèlement à cette stratégie, le Maroc vient de plaider en faveur d’une «Alliance africaine pour la migration et le développement» (à l’occasion des travaux du deuxième dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement organisé à New York en septembre dernier). L'objectif est d’approfondir une «vision africaine commune» autour de la migration basée sur les principes du droit international et des droits de l’Homme.
Plusieurs personnalités internationales saluent l'initiative «audacieuse» de Sa Majesté le Roi
Plusieurs ambassadeurs africains et européens accrédités à l'ONU ainsi que de hauts responsables représentant différentes organisations internationales compétentes en matière de migration et de développement ont accueilli avec une «grande satisfaction» et loué, au siège des Nations unies à New York, «l'initiative très audacieuse» de S.M. le Roi Mohammed VI en matière de migration. La «nouvelle vision du Royaume en matière de politique migratoire montre l'engagement ferme du Maroc en faveur du développement humain, notamment dans le domaine de la formation, des droits des migrants, de la consolidation de la paix et de la sécurité en plus de la promotion de l'action humanitaire en Afrique», ont relevé plusieurs hauts fonctionnaires onusiens.
Source de l'article Le Matin
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