Ces dernières années, les relations entre l'Union européenne et le Royaume du Maroc ont été empreintes de volontés partenariales mais aussi paradoxales.
Le Royaume du Maroc est le premier et le seul pays arabe à avoir défini un statut avancé avec l'Europe, statut qui a depuis évolué vers la constitution d'une zone de libre-échange approfondie actuellement en négociation. Le Royaume du Maroc, par la volonté personnelle de Mohammed VI, sa révision constitutionnelle et la tenue d'élections libres en 2011, est une vitrine dans un monde arabe particulièrement instable. Or, au sein du Parlement européen, certains donnent le sentiment de s'acharner à la moindre occasion sur le Maroc.
Après la difficile ratification d'un accord agricole entre l'Europe et le Maroc, le rejet d'un accord de pêche qui avait mis sur le carreau des centaines de pêcheurs espagnols, certains de mes collègues profitent d'un rapport parlementaire qui avait pour objectif d'étudier les droits de l'homme au Sahel, pour tenter de discréditer le Maroc en voulant y inscrire fortuitement la problématique du Sahara occidental.
S'il y a encore des améliorations à entreprendre, le Maroc voit néanmoins ses efforts démocratiques et sociaux minés par le problème du Sahara. Les avancées marocaines sont pourtant indéniables et inédites dans le monde arabe.
Tout le monde a salué la nouvelle Constitution démocratique voulue par Mohamed VI en 2011. Tout le monde s'accorde à dire que ces initiatives politiques ont permis au Maroc d'éviter un sanglant conflit culturel et confessionnel comme la plupart des pays des révolutions arabes. Enfin, partout dans le monde est salué le travail du Conseil National des Droits de l'Homme, présidé par Driss El Yazami.
Le conflit au Sahara n'a que trop duré. Voilà 40 ans déjà que la communauté internationale est sans solution, il est temps d'en finir. Une solution politique m'apparait comme étant la seule envisageable et la seule durable face à l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations.
Le Maroc a proposé aux Nations Unies d'accorder un statut d'autonomie au Sahara. Je pense qu'il s'agit de la meilleure voie à emprunter, celle de l'inclusion politique des sahraouis, inclusion qui sera un vecteur de pacification et de diminution des frustrations pour des populations locales qui doivent pouvoir mieux s'exprimer. Je note, en tant que Président du groupe d'amitié Union européenne-Maroc et après avoir séjourné à plusieurs reprises à Laâyoune et à Dakhla, la bonne volonté marocaine qui permettra une résolution pacifique de ce conflit. L'installation récente d'antennes régionales du Conseil National des Droits de l'Homme pour prendre en considération les plaintes des populations locales et sahraouies est un exemple très positif de cette volonté marocaine.
Se dessine ainsi les contours d'une autonomie prenant en compte la volonté populaire des sahraouis et la nécessité d'un développement économique et social puissant en faveurs de ces populations.
L'Europe doit accompagner ce processus. Ces mesures marocaines constituent la réponse au "no man's land" qui favorise les trafics en tous genres, notamment ceux des armes et de la drogue.
Il est de notre responsabilité de contribuer à la stabilité du Sahel et du Sahara, les enjeux sont identiques, les défis communs. C'est parce que nous aurons permis une paix durable au Sahara, parce que nous aurons rendu possible la réconciliation entre l'Algérie et le Maroc, parce qu'un statut d'autonomie délimitant les frontières de ces provinces du sud aura été défini, que la réunification du peuple sahraoui qui a tant souffert ces 40 dernières années sera une réalité.
Voilà les ambitions et les objectifs que le groupe d'amitié Union européenne-Maroc entend vouloir atteindre.
Par Gilles Pargneaux (Député européen PS) - Source de l'article Huffingtonpost
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