Le Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques, fondé en 2000, est parmi les leaders internationaux qui donnent à la société civile l’occasion de participer et d’influencer la protection de la nature dans les hotspots de biodiversité, qui sont les zones les plus riches en espèces végétales et animales du monde, tout en étant les plus menacées. Le CEPF est une initiative conjointe de l’Agence française de développement, de conservation internationale, du Fonds pour l’environnement mondial, du gouvernement japonais, de la fondation MacArthur, de la Banque mondiale et de l’Union européenne.
L’organisation BirdLife International, avec ses partenaires au Moyen-Orient, en Slovénie et en France avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) forment l’équipe du CEPF en Méditerranée où des subventions sont accordées aux organisations non gouvernementales, organisations communautaires, institutions et secteur privé pour protéger la biodiversité. Le CEPF vise trois directions stratégiques dans le bassin méditerranéen : encourager l’implication de la société civile dans la gestion des zones côtières dans trois corridors prioritaires (plateaux et zones humides du Tell algérien et de la Tunisie) et dans 20 zones clés pour la biodiversité marine et côtière dans d’autres corridors ; établir la gestion durable des bassins hydrographiques dans les corridors prioritaires et améliorer la conservation et le statut de protection de 44 zones clés de la biodiversité
-Quelle est la place de l’Algérie dans la conservation de la biodiversité méditerranéenne ?
L’Algérie fait beaucoup d’efforts pour la conservation de la biodiversité dans le bassin méditerranéen à travers notamment le ministère de l’Environnement, la direction générale des forêts et le Commissariat national de littoral. La création des parcs nationaux et le classement de sites Ramsar sont très importants pour la conservation de la biodiversité en Afrique du Nord. En effet, l’Algérie compte 10 parcs nationaux qui abritent des espèces endémiques à l’Afrique du Nord, comme le macaque de Barbarie, le cerf de Barbarie, le mouflon à manchette et le cèdre de l’Atlas, ou des espèces endémiques à l’Algérie comme la sittelle de Kabylie. L’Algérie a classé 50 zones humides importantes pour les oiseaux migrateurs selon la convention Ramsar. Actuellement, la conservation est menée principalement par les services de l’Etat, d’où l’importance de renforcer la société civile afin qu’elle puisse agir de manière complémentaire, notamment pour renforcer l’adhésion des populations riveraines.
-Quelques mots sur les projets CEPF en Algérie.
L’Algérie compte 40 zones-clés de biodiversité, dont 9 sont prioritaires pour les investissements du fonds. Le CEPF a investi dans quatre zones-clés pour la biodiversité, à savoir le djebel Babor, le complexe des zones humides de Guerbès-Sanhaja, le Parc national de Djurdjura et le site de l’Edough. Les activités proposées par la société civile visent à améliorer la gestion des sites, renforcer les capacités institutionnelles et développer l’écotourisme. Le programme CEPF encourage l’échange du savoir-faire entre la société civile algérienne et les pays de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Europe.
Par Awatef Abiadh. Coordinatrice CEPF méditerranéen en Afrique du Nord - Source de l'article El Watan
Bio express :
Awatef Abiadh est titulaire d’un doctorat d’écologie animale. D’abord enseignante à l’Institut supérieur des sciences biologiques appliquées de Tunis, elle a travaillé simultanément avec le Conservatoire du littoral d’Aix-en-Provence et Living Planet Tunisia. Depuis octobre 2012, elle travaille pour la Ligue pour la protection des oiseaux comme coordinatrice CEPF méditerranéen en Afrique du Nord.
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