La barre a été redressée grâce à l’acquisition quasi-totale de Wataniya Telecom par le Qatari Qtel (1,5 milliard d’euros) et le rachat, pour un montant similaire, des activités pétrolières de ConocoPhillips par l’Indonésien Pertamina. 2012 se caractérise aussi par une percée des annonces d’investissements dans l’automobile (7 projets, dont celui de l’usine Renault à Oran.
Sur les 10 dernières années, 2012 est la 4e meilleure année pour les pays méditerranéens en matière d’attraction des IDE (investissements directs étrangers). C’est ce que relève une étude de l’équipe de la plate-forme Anima intitulée « Les pays émergents investissent la Méditerranée ».
En 2012, la région sud de la Méditerranée a attiré près d’un tiers des investissements étrangers dans cette région, avec 12,7 milliards d’euros et 127 projets annoncés, soit un montant moyen de 100 millions d’euros par projet. Les IDE ont excédé leur niveau de 2010 (avant les printemps arabes), témoignant de l’attractivité regagnée de la région et de sa capacité de résistance aux crises successives qui touchent l’économie mondiale depuis 2008, note le réseau Anima, qui réunit près de 70 agences de promotion des investissements (API), réseaux internationaux et acteurs du développement territorial en Méditerranée.
Au Maghreb, l’Algérie affiche des « très bons résultats » après des années de sous-performance, note encore l’étude. Avec près de 9 milliards d'euros annoncés, le Maghreb « flirte » avec ses plus hauts niveaux historiques, en particulier grâce aux bons chiffres de l’Algérie, qui pèse pour plus de la moitié du total.
En proportion, la sous-région passe de 15% à 24% en montants entre 2011 et 2012. Elle affiche toujours, par ailleurs, un dynamisme remarquable en nombre de projets d’investissement qui se situe régulièrement, depuis 2005, entre 250 et 300 par an, soit plus que la Turquie et Israël réunis.
Le Maroc et la Tunisie ont attiré, respectivement, 120 et 74 projets en 2012, des niveaux parmi les plus élevés de la décennie. L’augmentation des montants annoncés souligne une reprise des projets de grande ampleur (36 millions d’euros en moyenne pour un projet d’IDE en 2012 contre 17 millions d’euros en 2011).
Des projets dans l'automobile
En Algérie, après deux années consécutives particulièrement mornes pour les IDE, quelques grandes annonces d’investissements ont permis au pays de redresser la barre en 2012 à travers l’acquisition quasi-totale de Wataniya Telecom par le Qatari Qtel pour un montant annoncé de 1,5 milliard d’euros, ainsi que le rachat, pour un montant similaire, des activités pétrolières de ConocoPhillips par l’Indonésien Pertamina.
Ces projets ont largement gonflé le montant des annonces d’investissement retenu en 2012, qui dépasse pour la première fois les niveaux enregistrés depuis l’adoption de la nouvelle loi de finances en 2009. « Ces deux projets exclus, le montant des investissements reste stable pour un nombre de projets en hausse (+46%) », souligne Anima.
L’année 2012 se caractérise également, pour l’Algérie, par une nette percée des annonces d’investissements dans le secteur automobile (7 projets), à commencer par la conclusion, après 3 ans de négociations, du projet d’usine Renault à Oran, qui, mené en partenariat avec l’Etat algérien via le FNI et la SNVI, devrait permettre à terme la création de plus de 7.000 emplois et l’arrivée sur le marché d’un certain nombre de sous-traitants.
Les investisseurs s'adaptent au principe du 49%/51%
Par ailleurs, note Anima, la poursuite des vastes projets d’infrastructures prévus dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014 continue de susciter l’intérêt des multinationales étrangères, notamment dans le domaine ferroviaire (RATP, Alstom). « Les investisseurs semblent s’être adaptés au principe du 49%/51%, qui oblige les investisseurs étrangers à inclure des partenaires algériens dans leurs projets d’investissement à hauteur de 51% », souligne l’Anima. Ce principe, rappelle-t-elle, avait fortement déstabilisé ces derniers lors de son introduction en 2008.
L’augmentation des IDE au Maroc est « encourageante », constate l’étude, de même que les annonces de partenariat en Libye qui sont, fait-elle observer, à leur plus haut niveau. La Tunisie montre, quant à elle, une « bonne capacité de résilience » grâce à un certain nombre de projets d’extension en cours d’investisseurs déjà présents dans le pays. Le montant des projets est ainsi de 37 milliards d’euros, soit 5% de plus qu’en 2010. Le nombre de projets, toutefois, a diminué légèrement, à 645 (-10% par rapport à 2010). « Un signe que les montants de 2012 se sont relativement gonflés par l’annonce de quelques projets majeurs », relève l'agence.
Par Younès Djama - Source de l'article Maghrebemergent
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