Averroès, le programme d’échanges universitaires Erasmus Mundus entre l’Afrique du Nord et l’Europe, a tiré un bilan de sa première année de fonctionnement à Perpignan, fin mai 2009. Au final, les 326 bourses de mobilité proposées n’ont permis que à 269 étudiants et personnels de traverser la Méditerranée pour rejoindre une des vingt universités partenaires* de ce programme, doté d’un budget annuel de 5,2 millions d’euros.
Visas, grèves et mobilité…
Le coordinateur du projet, Michel Dumas (université de Montpellier 2) n’y voit pas un échec. « Au contraire, nous tirons un bilan positif. Nous avons eu à traiter plus de 1800 demandes, avance-t-il. Toutefois, nous nous sommes heurtés à des difficultés liées à l’obtention de visas. Et puis, il y a eu de longues grèves en France, ce qui explique le différentiel. »
D’autre part, à l’origine du projet Averroès, 80 % des échanges devaient s’effectuer dans le sens Sud-Nord. A l’arrivée : la proportion a atteint les 90 %. « Certainement parce que les étudiants européens connaissent peu la qualité des universités maghrébines, et qu’ils ont peur que sur leur CV ces destinations aient l’air touristique contrairement aux Etats-Unis ou au Canada, argumente le Montpelliérain. Mais nos étudiants revenant de l’autre côté de la Méditerranée sont désormais les meilleurs ambassadeurs des universités nord-africaines », soutient-il.
Côté maghrébin, les universités ont noté un manque d’échanges avec leurs homologues italiens et espagnols (seulement 25% des échanges), du fait d’un ancrage historique de la francophonie en Afrique du Nord. Pour pallier ce manque, les universités maghrébines ont décidé de mettre en place dès la rentrée 2009 des cours de remise à niveau en italien et espagnol.
Le budget sera reconduit à l'identique l'année prochaine, pour 369 bourses proposées.
Averroès : 11 universités européennes, 9 nord-africainesLes universités européennes concernées : Aix-Marseille 2, Montpellier 1, 2, et 3, Montpellier SupAgro, Perpignan ; université de Liège (Belgique) ; Cadix, îles Baléares (Espagne) ; Gênes, Catalane (Italie). Les universités du Maghreb concernées : Béjaïa, Constantine, Oran (Algérie) ; Marrakech, Rabat, Tétouan (Maroc) ; Carthage, Sfax, Sousse (Tunisie).
Par Guillaume Mollaret - educpros.fr - le 2 juin 2009
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