Le Comité économique et social européen (CESE) et en particulier son observatoire du développement durable ont organisé, les 6 et 7 avril 2009 à Nice, sous l'égide de la coprésidence française de l'UpM (Union pour la Méditerranée), à peine une semaine après le Forum de Paris consacré cette année au thème : " Sauvons la Méditerranée ", une conférence pour " relever les défis du développement durable " dans une région du monde où les risques sont accentués par les pressions démographiques - habitants et flux touristiques - sur les zones côtières, les pressions environnementales par l'accumulation dans un espace aussi réduit et fermé - lente régénération des eaux de la Méditerranée - et par tous les problèmes posés à une collectivité locale (gestion des déchets et des eaux usées, distribution d'eau dans les zones urbaines et en particulier sur les îles de la Méditerranée comme Malte dont le cas a été exposé, ou dans des espaces bordant la mer et ceints de montagnes, comme Monaco).
Des expériences concrètes en France, Espagne, Malte, Maroc ont été présentées, dont il ressort que la question de l'eau est plus que jamais au centre du débat.
Tels sont, dans l'ensemble, les axes abordés par les invités, scientifiques, experts et gestionnaires locaux venus de différents pays. Henri Guaino, conseiller spécial du Président N. Sarkozy, qui, depuis le Palais de l'Elysée, veille à la mise en place des structures et des programmes de l'UpM, a ouvert la rencontre en réaffirmant son credo sur le besoin d'une Euroméditerranée de projets.
Il a rappelé les fondements de l'UpM et rassuré l'auditoire notamment en affirmant que " le fait que les diplomates et les bureaucrates en prédisent l'échec est un bon signe ". M. Guaino a afffirmé à la presse présente (et notamment à l'Agence Europe) que la reprise des activités était imminente.
En corollaire de toutes les présentations de programmes politiques et des projets, la dimension sociale a été mise en exergue. Au nom du CESE, Georges Dassis, président du groupe II (salariés), a détaillé le besoin d'un encadrement social, par des actions de formation et de promotion de l'emploi dans les espaces urbains comme dans les zones rurales, actions mettant en avant des techniques et pratiques aptes à sauvegarder l'environnement et le développement durable.
Les participants dans leur ensemble, notamment Joël Decaillon de la Confédération européenne des syndicats (CES-ETUC) et Peter Seideneck, chargé du suivi de la coopération syndicale euroméditerranéenne, ont non seulement réclamé la plus grande attention des gouvernants et des institutions européennes sur l'impact social des développements envisagés mais aussi demandé de faire des CES les gardiens vigilants de toute approche en ce sens. M. Seideneck a appelé de ses voeux à une concertation renforcée entre les partenaires sociaux pour un engagement commun sur la " dimension sociale ", s'adressant à la secrétaire générale du Businessmed, qui représente l'ensemble du patronat de part et d'autre de la Méditerranée.
Shéhérazade Berrehouma a, elle aussi, estimé que, pour être durable, le développement économique doit s'inscrire sans une cohérence globale et acquérir une dimension humaine. Elle la juge essentielle pour réaliser l'ambition de zone commune dans " cette Méditerranée qui nous épare ou nous unit, d'après la rive où l'on se trouve ". Aussi bien sur la plan de l'emploi que des échanges d'experts et des techniciens, la question de la mobilité et, plus généralement, de la liberté de circulation a été plusieurs fois évoquée.
Les questions migratoires n'ont pas été absentes du débat.Les discussions ont été, pour l'occasion, au-delà des aspects techniques et de gestion pour évoquer le rôle que peut jouer l'Union pour la Méditerranée pour donner un coup de fouet à cette coopératuon périméduterranéenne dont l'urgente mise en oeuvre n'a été contestée par personne.
Plus loin encore, il s'est agi de déterminer quelle pourrait être la contribution de la société civile et des collectivités locales et, partant, des Comités économiques et sociaux de la région dans le processus euroméditerranéen lancé en novembre 1995 et remodelé à Paris en juillet 2008 au " sommet " fondateur de l'UpM.Dans leur déclaration finale et dans les conclusions lues par An Le Nouail-Marlière, présidente du Comité de suivi EuroMed au sein du CESE et Stéphane Buffetaut, président de l'Observatoire du développement durable du CESE, l'attachement à l'UpM a été fortement affirmé.
Elle " vise à donner un nouvel élan aux relations euroméditerranéennes (...) en procurant des avantages concrets aux citoyens de la région ". Pour garantir le respect de tels principes, les Comités économiques et sociaux plaident pour un renforcement du rôle des institutions régionales.
Ils estiments que " l'ensemble des relations politiques entre les pays de la région ne peuvent être réglées uniquement par la voie intergouvernementale, mais nécessitent l'implication des parlements, des autorités locales et régionales ainsi que de la société organisée ".
D'où, dans cet esprit, la formule, formelle, de bénéficier d'un statut similaire à celui que réclame l'Assemblée parlementaire euroméditerranéenne (APEM) d'observateur actif. Une " Assemblée des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires euroméditerranéennes " devrait être constituée pour assurer ce rôle au profit de la dimension sociale du partenariat.
Par Regards-citoyens.com - le 8 juin 2009
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