Président de l’association libanaise pour la maîtrise de l’énergie et pour l’environnement (Almee), Said Chehab est dubitatif quant à la concrétisation du Plan solaire méditerranéen. Selon lui, il ne pourra être mené à bien sans la création d’un environnement juridique et économique favorable aux énergies renouvelables dans les pays du sud du bassin méditerranéen.
Axe majeur de l’Union pour la Méditerranée, le Plan solaire méditerranéen prévoit l’installation de 20 gigawatts d’énergies renouvelables (chaleur solaire, photovoltaïque, éolien surtout) en 2020 dans les pays du sud du bassin méditerranéen. Que pensez-vous de cet objectif, presque un an après le lancement de l’UPM ?
Le Plan solaire méditerranéen est grippé depuis la guerre israélo-palestinienne de décembre dernier. Quant à l’installation de 20 GW, elle est possible, mais pas en 2020. C’est un scénario très optimiste et très agressif.Il faut donc une relance de ce plan, politique mais aussi économique. Le Plan solaire ne décollera pas si l’environnement juridique et économique favorable n’est pas là.
Le Plan solaire méditerranéen est grippé depuis la guerre israélo-palestinienne de décembre dernier. Quant à l’installation de 20 GW, elle est possible, mais pas en 2020. C’est un scénario très optimiste et très agressif.Il faut donc une relance de ce plan, politique mais aussi économique. Le Plan solaire ne décollera pas si l’environnement juridique et économique favorable n’est pas là.
L’Imeder (voir ci-dessous) peut-il jouer un rôle dans l’atteinte des objectifs ?
Les grandes centrales solaires photovoltaïques font peur, et les grands groupes n’auront pas besoin d’aide pour les installer. L’idée que l’Imeder défend, c’est un réseau d’énergies renouvelables à taille humaine.Toutefois, l’Imeder a un point de vue trop technique. Ce qu’il faut avant tout, c’est créer un environnement juridique favorable au développement des ENR dans les pays du sud du bassin méditerranéen.
Quels sont les freins à la création d’un tel environnement ?
Les monopoles d’Etat sur l’énergie et les trop fortes subventions aux énergies conventionnelles. En Syrie, 45% des subventions de l’Etat vont à ce secteur. En Egypte, c’est 35%. Dans ce pays, le temps de retour sur investissement d’un chauffe-eau solaire est de 11 ans! Au Liban, le tarif de revient de l'électricité photovoltaïque est de 50 centimes d’euro le kilowattheure, contre 0,8 centime d’euro le kilowattheure pour les énergies fossiles.L’essor des énergies renouvelables est d’autant plus important que du fait de la croissance démographique, la population des pays du sud du bassin méditerranéen va passer de 250 millions d’habitants actuellement à 325 millions en 2020.C’est sans compter les 150 millions de touristes prévus en 2020 en Méditerranée. Tout cela va générer une croissance de 5% par an de la demande d’énergie dans le sud, contre 1% dans le nord, entre 2010 et 2020.Et 20 millions d’habitants n’ont toujours pas accès au réseau électrique.Si rien n’est fait, la part d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie de ces pays va passer de 7% actuellement à 5% en 2020.
Les fondateurs de l’Imeder ont beaucoup parlé de l’installation de chauffe-eau solaires dans les hôtels. Est-ce la priorité quand 20 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité ?
Le tourisme apporte de la valeur ajoutée dans les pays du Sud. Il est important de faire les deux de front.
Selon vous, que doit faire l’UPM pour rendre viable le Plan solaire méditerranéen?
Elle doit d’abord passer d’une politique globale à une approche pays par pays pour identifier les barrières. Elle doit parler de politique ciblée: mettre fin aux subventions aux énergies conventionnelles, taxer le carbone. Pour l’instant, seule la Tunisie a un environnement juridique favorable. Tout reste à faire, juridiquement, dans d’autres pays comme la Syrie, le Liban et la Jordanie
Par Victor Roux-Goeken- Journaldelenvironnement.net - le 27 juin 2009
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L’Imeder entend raviver le plan solaire méditerranéenUn an après le lancement officiel de l’Union pour la Méditerranée, son projet phare, le Plan solaire méditerranéen tarde à se concrétiser. Pour y remédier, l’Institut méditerranéen des énergies renouvelables (Imeder), créé jeudi 11 juin à Perpignan par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) des Pyrénées-Orientales et le pôle de compétitivité Derbi (1), entend favoriser l’éclosion des projets des deux côtés du bassin méditerranéen et les accompagner. Plutôt que des projets de centrales solaires au sol dans le désert, l’association privilégiera les projets à taille humaine et souhaite redonner du galon au solaire thermique dans les pays du sud de la Méditerranée.
(1) Acronyme de "Développement des énergies renouvelables dans le bâtiment et l'industrie"
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