Les agences d’investissement du Maghreb, loin d’être performantes

Même si la crise économique en Europe aurait pu favoriser l’afflux des investissements vers les pays du sud de la Méditerranée, il est constaté que par le manque de performance, les agences de promotion des investissements peinent encore à devenir des outils performants dans cette quête.
Le cas de l’Algérie illustre bien cette situation.
Une étude de la Banque mondiale, en mai dernier, n’a pas retenu le pays comme celui ayant fourni le plus d’efforts dans ce domaine depuis 2006 dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
L’indice global de promotion de l’investissement en 2009 «n’est guère favorable aux agences des pays du sud de la Méditerranée, depuis le Maroc jusqu’à la Turquie», selon l’étude de la Banque. 181 agences de promotion nationales de l’investissement et 32 agences intranationales ont été évaluées pour donner lieu à un rapport comparatif.
Toutes les régions du monde comptent au moins un représentant parmi les 25 agences nationales les mieux classées à part la région Mena. La Turquie, considérée parmi les pays européens, se classe à la 15e place mondiale et Chypre à la 25e mais c’est l’Autriche qui obtient la palme d’or. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour la facilitation des procédures d’investissement est parmi les critères d’évaluation retenus par le rapport. Or, l’Algérie n’est pas un champion dans ce domaine.
La tendance actuelle est au recul en matière d’avantages concédés aux investisseurs étrangers installés en Algérie. On voit mal comment ces derniers pourraient trouver le pays attractif. L’instruction de décembre dernier prise par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour obliger les étrangers à intégrer dans leurs sociétés des capitaux algériens à hauteur de 51% est l’un des nouveaux freins brandis à la face des hommes d’affaires.
Pourtant, Le Directeur Général de l’Andi A. Mansouri a voulu mettre l’accent sur ce qu’il qualifie de «nouvelles missions orientées par une politique d’ouverture afin de doter l’agence d’un caractère promotionnel plus offensif sur le plan national et international».L’Andi commence à peine à prendre conscience de la nécessité d’une «démarche marketing». Celle-ci devait «consister à aller au-devant des investisseurs pour connaître leurs besoins et anticiper sur les solutions à leur apporter pour une meilleure prise en charge des préoccupations inhérentes à la réalisation de leurs projets». Mais force est de constater que c’est l’échec le plus complet dans ce domaine.
Il est considéré que les agences d’Afrique du Nord sont incapables de «satisfaire les besoins en informations des investisseurs au stade préliminaire du processus d’investissement» notamment par Internet. Le pourcentage de sociétés qui considèrent le site Internet comme l’outil marketing le plus efficace d’une agence est passé de 34% en 2002 à 56% en 2008. Pour tester la capacité à fournir une réponse adaptée et dans les temps, les enquêteurs ont soumis, en langue anglaise, deux demandes portant sur un projet de production de boissons non alcoolisées et sur un projet de développement de logiciels.
C’est à partir de réponses ou d’absence de réponse que les agences de l’Afrique du Nord, dont celle de l’Algérie, ont été appréciées négativement. Espérons qu’avec le plan e-Algérie 2013, les choses puissent s’améliorer.
Par le blog de tizi ouzou - le 28 juin 2009

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