Le ministre de la Culture égyptien, que tout destinait à devenir le prochain secrétaire général de l'Unesco, a finalement été évincé. Un événement qui n'arrangera pas le développement de l'Union pour la Méditerranée.Un coup de plus dans l’aile de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Le projet de Nicolas Sarkozy, qui commençait à peine à se remettre des événements survenus en janvier dans la bande de Gaza, risque d’être à nouveau ralenti par l’éviction de Farouk Hosni de la tête de l’Unesco. Depuis son lancement, l’Egypte continue en effet de co-présider l’UPM avec la France (EurActiv.fr, 02/07/2009).
Le ministre de la culture égyptien, que tout désignait pour devenir secrétaire général de l’Unesco, a finalement été battu, mardi 22 septembre, par la candidate bulgare Irina Bokova. Pendant quatre mois, il a été au centre d’une violente controverse sur des propos tenus en 2008. "Je brûlerais moi-même les livres israéliens s’il s’en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes", avait-il déclaré, en répondant à la question d’un député islamiste.
Mais cette éviction n’arrange pas l’image que les pays du Nord envoient à ceux du Sud. "C’est un assez mauvais message envoyé au monde arabo-musulman", analyse Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Pour le chercheur, la campagne menée contre le ministre de la Culture égyptien sera exploitée comme "une énième couleuvre à avaler" par les pays du Sud. "Il y a un fossé incontestable qui s’est creusé entre la rive et nord et la rive sud de la Méditerranée", poursuit-il.
De fait, Farouk Hosni était le premier candidat musulman au secrétariat général de l’Unesco soutenu par des organisations régionales comme la Ligue arabe ou l’Organisation de la conférence islamique. Une place qui n’a jamais été occupée par une personnalité provenant du monde arabe. En pleine polémique, le chef de la mission UPM, Henri Guaino, a tenté de peser de tout son poids dans ce dossier, allant jusqu’à suggérer à Farouk Hosni de publier une tribune le 28 mai dans le journal Le Monde. Récusant l’avoir écrite lui-même, le chef de la mission de l’Union pour la Méditerranée admet avoir relu le texte avant publication. Des efforts qui n’auront pas suffi à sauver le candidat égyptien.
"Cette campagne très hostile contre Farouk Hosni peut être assimilée à une forme d’agression de la part de l’Europe et des Etats-Unis", estime pour sa part un fin connaisseur du dossier. Il souligne que l’Union pour la Méditerranée risque de pâtir d’un "climat de confiance" ébréché. "C’est un petit accident de parcours pour l’UPM", poursuit la même source.
"L’Union pour la Méditerranée n’a pas besoin de cela pour être mal en point", relativise le chercheur de l’Iris. Pourtant, depuis le début de l’été, la France tente de relancer l’UPM à grands renforts de réunions ministérielles. Début juillet, Jean-Louis Borloo avait par exemple réuni à Paris ses homologues du pourtour méditerranéen (EurActiv.fr, 26/06/2009). "Mais depuis juillet, il ne s’est rien passé", tranche Didier Billon.
Côté institutionnel, le secrétaire général de l’institution n’est toujours pas désigné. L’attribution des six postes de secrétaires généraux adjoints bloque également. Alors que la Turquie brigue une de ces places, la Grèce tente de peser de tout son poids pour empêcher cette nomination.
En France, les espoirs placés dans l’Union pour la Méditerranée ne faiblissent pas. Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, dit, à qui veut l’entendre qu’il a, pour la première fois dans l’histoire du Quai d’Orsay, chargé l’un des membres de son cabinet de suivre tout spécialement ce dossier (EurActiv.fr, 24/09/2009).
Le ministre de la culture égyptien, que tout désignait pour devenir secrétaire général de l’Unesco, a finalement été battu, mardi 22 septembre, par la candidate bulgare Irina Bokova. Pendant quatre mois, il a été au centre d’une violente controverse sur des propos tenus en 2008. "Je brûlerais moi-même les livres israéliens s’il s’en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes", avait-il déclaré, en répondant à la question d’un député islamiste.
Mais cette éviction n’arrange pas l’image que les pays du Nord envoient à ceux du Sud. "C’est un assez mauvais message envoyé au monde arabo-musulman", analyse Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Pour le chercheur, la campagne menée contre le ministre de la Culture égyptien sera exploitée comme "une énième couleuvre à avaler" par les pays du Sud. "Il y a un fossé incontestable qui s’est creusé entre la rive et nord et la rive sud de la Méditerranée", poursuit-il.
De fait, Farouk Hosni était le premier candidat musulman au secrétariat général de l’Unesco soutenu par des organisations régionales comme la Ligue arabe ou l’Organisation de la conférence islamique. Une place qui n’a jamais été occupée par une personnalité provenant du monde arabe. En pleine polémique, le chef de la mission UPM, Henri Guaino, a tenté de peser de tout son poids dans ce dossier, allant jusqu’à suggérer à Farouk Hosni de publier une tribune le 28 mai dans le journal Le Monde. Récusant l’avoir écrite lui-même, le chef de la mission de l’Union pour la Méditerranée admet avoir relu le texte avant publication. Des efforts qui n’auront pas suffi à sauver le candidat égyptien.
"Cette campagne très hostile contre Farouk Hosni peut être assimilée à une forme d’agression de la part de l’Europe et des Etats-Unis", estime pour sa part un fin connaisseur du dossier. Il souligne que l’Union pour la Méditerranée risque de pâtir d’un "climat de confiance" ébréché. "C’est un petit accident de parcours pour l’UPM", poursuit la même source.
"L’Union pour la Méditerranée n’a pas besoin de cela pour être mal en point", relativise le chercheur de l’Iris. Pourtant, depuis le début de l’été, la France tente de relancer l’UPM à grands renforts de réunions ministérielles. Début juillet, Jean-Louis Borloo avait par exemple réuni à Paris ses homologues du pourtour méditerranéen (EurActiv.fr, 26/06/2009). "Mais depuis juillet, il ne s’est rien passé", tranche Didier Billon.
Côté institutionnel, le secrétaire général de l’institution n’est toujours pas désigné. L’attribution des six postes de secrétaires généraux adjoints bloque également. Alors que la Turquie brigue une de ces places, la Grèce tente de peser de tout son poids pour empêcher cette nomination.
En France, les espoirs placés dans l’Union pour la Méditerranée ne faiblissent pas. Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, dit, à qui veut l’entendre qu’il a, pour la première fois dans l’histoire du Quai d’Orsay, chargé l’un des membres de son cabinet de suivre tout spécialement ce dossier (EurActiv.fr, 24/09/2009).
Par la Tribune.fr - le 1octobre 2009
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