Euromed - Une technologie d’avance pour l’industrie tunisienne

Développer l'investissement immatériel et l'innovation, fournir une assistance technique... Tels sont quelques-uns des éléments apportés par le Programme de modernisation industrielle (PMI) qui vise, globalement, à l'intégration de la Tunisie dans la zone de libre-échange euro-méditerranéenne.
Suite à la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne, le gouvernement tunisien a entrepris, en 1995, de moderniser l'industrie afin d'améliorer sa compétitivité et de parer les soubresauts de l'économie mondiale. La mise à niveau du pays - qui semble avoir donné ses fruits puisqu'il a été relativement épargné par la crise mondiale -, demandait à être soutenue par l'Europe. C'est ainsi que le PMN (Programme de mise à niveau) a eu comme pendant européen le PMI (Programme de modernisation industrielle), dont la mise en œuvre s'est étalée de 2003 à 2009.
Le programme a eu pour objectif de faciliter l'intégration de la Tunisie dans la zone de libre-échange euro-méditerranéenne, ensemble régi par la compétitivité, la performance et la qualité. Un objectif en consonance avec la volonté du gouvernement de renforcer trois points : création, coaching et qualité.
Le budget global du PMI a bénéficié d'une enveloppe budgétaire conséquente de 50 millions d'euros ainsi répartis : un budget opérationnel de 32 millions d'euros alloués à l'action d'assistance technique, une dotation de 9 millions d'euros au fonds de garantie public de la Sotugar (Société tunisienne de garantie). Le budget de fonctionnement de l'UGPMI (Unité de gestion du PMI) s'élevait lui aussi à 9 millions d'euros.
Mais il n'y a pas que le budget qui montre l'importance de ce programme. Il suffit de considérer la diversité de ses interventions pour se faire une idée de sa portée. Il a, par exemple, favorisé l'investissement immatériel des entreprises tant sur le plan de la qualité que de la productivité et de l'innovation. À cette fin, une expertise pointue, aussi bien nationale qu'internationale, a été mise au service des PME sur place. Étaient visées avant tout les fonctions de la production et de la qualité. Dernièrement, les questions de marketing, de gestion, de ressources humaines et de management ont pu être abordées.
Autant de perspectives qui ambitionnent de développer l'innovation telle que définie par la Commission européenne, c'est-à-dire « toute démarche de changement qui fait évoluer le savoir-faire de l'entreprise et la rend plus compétitive ». Concrètement, ce Programme s'est illustré par l'innovation au sein d'un choix d'entreprises spécialisées dans des secteurs de pointe comme les industries mécanique, électrique et électronique. Par ailleurs, de nombreuses actions ont été menées en faveur des entreprises, comme l'assistance technique fournie à l'API (Agence de promotion de l'industrie), aux CTS (Centres techniques sectoriels), des études sur l'environnement économique pour l'API ou l'UTICA (l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat) ou encore la mise en œuvre de toute la chaîne de conformité de la production, ainsi que de multiples formes d'assistance et d'appui technique aux PME.
Pour cela, il a fallu toucher le plus grand nombre de bénéficiaires (plus de 700 actions ont été dénombrées), répondre à leurs besoins et surtout garantir l'éthique du programme en agissant dans la transparence la plus totale, notamment pour ce qui est du choix des experts. Enfin, il fallait s'assurer de la pérennité des réalisations effectuées afin que soit maintenue « une technologie d'avance » pour l'industrie, sans quoi les objectifs du programme ne seraient pas atteints.
Il s'agissait d'apporter à l'économie tunisienne les outils d'une nécessaire compétitivité centrée sur l'innovation et la créativité et favorisant le lien entre recherche scientifique et industrie. Il s'agissait également de sensibiliser l'industrie sur les questions des standards et de structuration qui lui permettront de franchir le seuil de la zone de libre-échange et d'ouvrir les PME aux sources de financement. Ces objectifs, avec toutes les réalisations collatérales, tournent autour d'un même concept européen selon lequel « l'innovation est également au cœur de la démarche qualité, des efforts prévus en matière de propriété et de l'amélioration de l'environnement financier des PME ».
Ainsi engagées sur la voie de l'innovation, les entreprises tunisiennes peuvent progresser dans la mise à niveau d'une expertise plus affinée tout en développant une meilleure connaissance de l'espace économique. Le socle d'une coopération future entre le secteur privé tunisien et européen est mis en place.
Article Eurojar publié dans le quotidien libanais L'Orient Le Jour - le 22 mars 2010
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