La Banque mondiale publie, mardi 29 octobre 2013, un rapport intitulé "Doing Business 2014", évaluant le climat des affaires de 189 économies. Si la Méditerranée reste à la traîne, des efforts auraient été enregistrés durant cette année.
Globalement, l'écart entre les pays développés et ceux en développement "se resserre grâce aux mesures visant à stimuler l’esprit d’entreprise et les échanges". 114 pays ont adopté sur la période 2012-2013, 238 réformes facilitant la vie des sociétés, soit 18% de plus que la période précédente. Une bonne nouvelle pour les PME "qui sont souvent les premiers créateurs d'emploi".
Cette évolution s’inscrit, selon la Banque mondiale, "dans une tendance observée depuis dix ans, qui voit par exemple les pays raccourcir les délais nécessaires au démarrage d’une activité ou rationaliser les processus d’import-export".
Petit bémol cependant selon Jean-Michel Lobet, spécialiste du développement du secteur privé à la Banque mondiale, qui constate que "les gouvernements se focalisent sur les simplifications administratives qui sont plus faciles à réaliser que les réformes institutionnelles, notamment en matière de fiscalité ou de justice (..) la création annuelle de 3,1 millions de sociétés au niveau mondial nécessite 46,9 millions de jours de démarche en tous genres. Si tous les pays adoptaient les meilleures pratiques dans ce domaine, ce délai pourrait être réduit à 1,5 million de jours."
La Méditerranée reste à la traîne mais s'améliore
Aucun des pays de la Méditerranée n'arrive en top 10 des pays où il fait bon d'être chef d'entreprise. La Libye fait partie du cortège des dix pays les plus hostiles à l'activité entrepreneuriale. La Macédoine est le premier pays de la Méditerranée à apparaître sur le classement à la 25e place pour la mise en place de six réformes visant à faciliter le climat des affaires.
Si le classement des pays n'est pas glorieux pour la région, le nombre de réformes engagées reste encourageant, notamment en Croatie (5 réformes), Turquie, Grèce, Maroc et Italie (3 réformes). Excepté dans certains pays, où aucune réforme n'aurait été engagée en ce sens, notamment en Égypte, Chypre, Tunisie et Bosnie-Herzégovine.
Jean-Michel Lobet souligne que "même les pays d'Europe du Sud, en crise, ont réformé leur réglementation (...) Par exemple, pour créer une société en Grèce, il fallait onze procédures, plus un minimum de 4 500 € de capital, plus environ 4 000 € de frais d'avocat et de notaire. Aujourd'hui, cinq procédures seulement sont requises, et la gratuité est la règle".
La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord reste marquée par une grande hétérogénéité : dans certains domaines, et notamment celui du paiement des taxes et impôts, cette région rejoint les économies à revenu élevé de l’OCDE. "Dans d’autres domaines, comme l’obtention de prêts, la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord enregistre les performances les plus faibles, toutes régions confondues", souligne le rapport.
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