Les Vingt-Huit avaient condamné, jeudi, les « actions illégales persistantes » d’Ankara, liées à des contentieux avec la Grèce et Chypre.
Des critiques « inacceptables ». La Turquie a rejeté, vendredi 23 mars, les remarques de l’Union européenne (UE), condamnant, la veille, les « actions illégales persistantes » en Méditerranée liées à des contentieux avec la Grèce et Chypre.
« L’Union européenne les soutient parce qu’ils [en] sont membres, sans se demander s’ils ont raison », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des affaires étrangères turc Hami Aksoy : « L’UE a perdu sa neutralité sur la question chypriote. »
M. Aksoy a assuré que le sommet prévu pour le 26 mars à Varna, en Bulgarie, entre le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, et les présidents de la Commission et du Conseil européen, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, était « important » pour la Turquie.
« L’UE doit montrer une attitude plus constructive à l’égard de notre pays pour éliminer les problèmes de confiance dans les relations [entre Bruxelles et Ankara] et elle devrait appliquer ses décisions. »
Il a notamment mentionné la libéralisation en matière de visas pour les Turcs voyageant dans l’UE et l’aide financière européenne prévues par leur accord migratoire controversé de mars 2016.
Plusieurs incidents en mer
Certains Etats de l’UE ont, de leur côté, insisté pour que la main tendue par l’Europe à ce partenaire indispensable ne soit pas interprétée comme un chèque en blanc.
Le Conseil européen « condamne fermement la poursuite des actions illégales de la Turquie en Méditerranée orientale et en mer Egée et souligne sa pleine solidarité avec Chypre et la Grèce », ont ainsi déclaré les Vingt-Huit, selon les conclusions adoptées jeudi soir.
Des incidents ont récemment eu lieu en mer sur fond de contentieux territoriaux anciens avec les Chypriotes-Grecs et la Grèce. La marine turque a en particulier empêché un navire italien d’aller forer dans les eaux chypriotes et un patrouilleur turc a percuté un navire grec en mer Egée.
Les conclusions ont aussi « rappelé l’obligation de la Turquie de respecter le droit international et les bonnes relations de voisinage et de normaliser les relations avec les Etats membres de l’UE y compris la République de Chypre ».
« Une approche positive et constructive »
Au cours d’une discussion avec son homologue français, Emmanuel Macron, vendredi soir, M. Erdogan a affirmé la nécessité « de défendre les droits légitimes de la Turquie et de la République turque de Chypre-Nord sur les sources d’hydrocarbures en Méditerranée orientale ». Il a également insisté sur « l’importance de raviver le processus d’adhésion » de la Turquie à l’UE, selon des sources proches d’Ankara.
« Nous ne pouvons accepter la déclaration faite à propos de la Turquie dans les conclusions du Conseil de l’Europe », a pour sa part réagi dans une série de tweets, vendredi, le ministre des affaires européennes turc, Ömer Celik.
« Nous considérons le sommet (…) de Varna comme une occasion importante de faire avancer nos relations. Nous attendons de l’UE la même approche positive et constructive. »
Source de l'article Le Monde
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