L’UPM MOBILISE SES PARTENAIRES POUR LA CONFÉRENCE DE RABAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
ET S’ENGAGE À APPUYER LES PROJETS ISSUS DE SES RECOMMANDATIONS
- L’Economiste: L’UpM est partenaire de la Conférence de Rabat pour le développement durable. Concrètement, comment va se décliner ce partenariat ?
- Fathallah Sijilmassi: En tant que partenaire institutionnel de la conférence, l’UpM met à disposition ses moyens de communication et sa plateforme pour la visibilité de la conférence, mais aussi pour diffuser et utiliser les résultats et idées qui émergeront des discussions.
Ceux-ci seront des outils pour l’identification d’actions exemplaires pour la région dans le domaine du développement durable qui figure parmi les axes prioritaires de l’action de l’UpM. Nous mobilisons également nos partenaires et les différentes plateformes méditerranéennes avec lesquels nous travaillons, afin qu’ils puissent contribuer à la conférence et participer à l’importante dynamique impulsée par cet évènement.
- Les défis des changements climatiques nécessitent des réponses qui transcendent le cadre national. Comment une organisation comme l’UpM peut pousser vers la mise en place de programmes régionaux dans ce domaine ?
- Il y a urgence à renforcer la coopération régionale en Méditerranée et dans les sous-régions, pour une gestion raisonnée de nos ressources naturelles qui se raréfient et se fragilisent. Le faible niveau d’intégration régionale aujourd’hui ne permet pas d’atteindre les objectifs escomptés en termes d’emplois et de bonne gestion des ressources naturelles.
L’intégration régionale est l’une des plus faibles au monde. Il en résulte une perte économique directe, et les écosystèmes sont plus que jamais fragilisés par un manque d’engagements communs. La Méditerranée a besoin d’inclusion, d’un effort de construction, d’actions concrètes, de passerelles, et d’une vision prospective.
L’UpM incarne une innovation institutionnelle, un mécanisme inclusif, élargi et souple entre pays du nord et du sud de la Méditerranée. Cette co-appropriation nord/sud est extrêmement importante, car au sein de l’UpM les priorités sont définies conjointement par tous les pays membres. C’est l’une des valeurs ajoutées essentielles du processus.
- Quels sont les projets régionaux de développement durable financés par l’UpM ?
- Tous les projets et les initiatives promus par l’UpM sont irrigués par le principe de développement durable, tant pour ceux focalisés sur l’emploi ou le renforcement du rôle des femmes que sur le développement urbain et les infrastructures. Le Secrétariat général à Barcelone est un catalyseur de projets bien qu’il ne les finance pas directement. Pour ne citer que quelques exemples, l’UpM est au cœur du développement du Plan solaire méditerranéen, dont la feuille de route sera présentée pour adoption par les états membres lors de la conférence ministérielle de l’UpM sur l’énergie le 11 décembre.
L’UpM développe aussi une stratégie pour le développement urbain durable en Méditerranée, grâce à un partenariat avec des institutions financières comme l’AFD, la BEI, la Commission européenne et la KfW. Une liste de 15 projets exemplaires en matière de développement urbain intégré doit voir le jour. Nous accompagnons d’ores et déjà la Tunisie dans la mise en place du projet de dépollution du lac de Bizerte, qui va être présenté pour approbation des 43 pays et dont la mise en œuvre nécessite encore des soutiens pour l’ingénierie politique et financière.
- Le Maroc a multiplié les initiatives en matière de développement durable. Comment peut-il jouer un rôle de fédérateur régional dans ce domaine ?
- Le Maroc se situe à l’avant-garde du mouvement vers une économie verte et durable. Nous sommes heureux de pouvoir compter sur son engagement continu dans de nombreux projets et plateformes liés au dialogue régional. C’est l’un des champions méditerranéens pour promouvoir des secteurs fondamentaux. En participant activement aux projets d’envergure régionale, aux échanges d’expériences, dans le cadre du statut avancé avec l’UE et de partenariats comme l’UpM ou le dialogue 5+5, le Maroc est le moteur de cette intégration dans des domaines aussi variés que le tourisme durable, l’agriculture durable, le développement des énergies renouvelables.
- Comment une rencontre comme la Conférence de Rabat peut-elle favoriser les interconnexions nécessaires pour le développement de programmes régionaux ?
- Cette rencontre offre un cadre régional d’échange. Car elle rassemble de multiples acteurs autour d’une même table. La conférence, axée sur des discussions opérationnelles, permettra de mettre en exergue quelques recommandations concrètes à la lumière des projets et initiatives qui auront été présentés. La synthèse des travaux se veut opérationnelle. L’UpM est tout à fait prête à se pencher sur la suite à donner à ces recommandations pour la région.
Les jeunes d’abord !
Fathallah Sijilmassi a considéré que l’un des défis majeurs pour les jeunes reste l’accès à l’information et la connexion avec les employeurs. Ceci afin d’avoir accès à des offres de formations tournées vers les demandes du marché du travail ou vers des activités ayant un sens par rapport aux stratégies nationales. «Il est donc très important de pouvoir offrir d’autres perspectives aux jeunes, de leur transmettre le succès d’entrepreneurs, et de leur donner envie de se tourner vers des secteurs innovants et porteurs de progrès social et économique», a-t-il affirmé. Le SG de l’UpM estime que cette organisation tente d’apporter des réponses directes à ces problématiques à travers le programme Med4 Jobs, une initiative régionale qui permet de contribuer à améliorer la création d’emplois dans les pays méditerranéens.
Propos recueillis par Mohamed Ali Mrabi - Source de l'article l’Économiste du Maroc
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