Le Liban, plate-forme régionale pour les entreprises françaises

La tour de la CMA CGM à Marseille en France a accueilli hier une conférence sur les perspectives offertes aux entreprises françaises, organisée par la Chambre de commerce franco-libanaise.

Les participants à la conférence organisée par la CCFL à Marseille.Pour sa réunion plénière périodique et la traditionnelle conférence qui l’accompagne, la Chambre de commerce franco-libanaise (CCFL) a choisi cette année le cadre futuriste et imposant de la tour CMA CGM qui domine le port de Marseille.
Après avoir dirigé hier les travaux de la réunion qui a permis de faire le point sur les activités de la CCFL, Jacques R. Saadé, président de cet organisme et président du groupe CMA CGM, a accueilli dans l’auditorium les participants à la conférence intitulée : « La situation économique et commerciale au Liban et les perspectives offertes aux entreprises françaises ».
À la tribune et dans la salle, des responsables d’organismes économiques français et libanais et des chefs d’entreprise du Midi et d’autres régions françaises.

Après une allocution de bienvenue où il a encouragé les entreprises françaises à s’implanter au Liban, M. Saadé a cédé le micro à Pierre Rozek, vice-président exécutif de la CCFL, qui s’est penché sur les domaines de coopération économique bilatérale, dont notamment l’énergie, la santé, l’agriculture et l’infrastructure, affirmant que le Liban devrait jouer le rôle de plate-forme pour les entreprises françaises désireuses de rayonner dans la région.
Plusieurs conférenciers se sont ensuite succédé à la tribune dont, en premier lieu, l’ancien ministre et président des organismes économiques libanais, Adnane Kassar, également président de la Fransabank. Ce dernier était spécialement venu de Beyrouth pour la circonstance en compagnie d’autres personnalités du monde des affaires et de la finance.

Les marchands de paix
M. Kassar a évoqué les liens millénaires qui unissent la cité phocéenne au Liban, mettant en avant l’attractivité du Liban d’aujourd’hui et les mille et une raisons pouvant motiver les entreprises françaises de tisser des liens de coopération économique avec la rive orientale de la Méditerranée. « Le commerce établi depuis la nuit des temps entre ces deux régions doit se perpétuer et se développer », a souligné M. Kassar, qui a conclu en qualifiant les commerçants d’antan et les hommes d’affaires d’aujourd’hui de « marchands de paix ».

De son côté, Patrick Paoli, ambassadeur de France au Liban, a brossé un tableau réaliste de la situation politique au Liban et des conséquences économiques, sociales et financières de la crise syrienne sur le pays du Cèdre, notamment reflétées par un recul de la croissance, affirmant toutefois que l’inflation « est maîtrisée ». « Tourisme moribond mais bonnes perspectives à terme dans ce secteur », a-t-il poursuivi. M. Paoli a ensuite entrepris d’énumérer plusieurs « success stories » d’entreprises françaises sur le marché libanais, notamment sur le plan de la grande distribution, l’agriculture ou encore le bâtiment.
« La reconstruction de la Syrie, demain, a-t-il ajouté, pourrait se faire avec la participation d’entreprises françaises. »
Quant à lui, le Dr Haroutioun Samuélian, vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), s’est penché sur le secteur bancaire et le rôle de la Banque centrale dans le maintien de la stabilité monétaire et financière – par une bonne réglementation de l’activité bancaire et un contrôle vigilant des établissements de crédit, qui ont maintenu leur bonne réputation dans le monde.
Il a expliqué certains mécanismes favorisant un crédit adapté aux circonstances et aux besoins des partenaires du secteur, et rappelé les mesures les plus importantes prises par la BDL au cours des deux dernières décennies.

Pour sa part, Mohammad Choucair, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB) et président de l’Association des Chambres de commerce et d’industrie méditerranéennes (Ascame), également venu de Beyrouth, a précisé que plus de 150 entreprises de diverses tailles sont actuellement implantées au Liban. « Certaines rayonnent dans la région à partir de leurs bases beyrouthines », a-t-il précisé.
À cet égard, « la CCIAB ainsi que les autres Chambres régionales libanaises se tiennent à la disposition des entreprises françaises pour les épauler dans leurs activités », a-t-il affirmé.

Louis Aloccio, vice-président de la Chambre de commerce de Marseille Provence, a de son côté exprimé l’intérêt des entreprises marseillaises et provençales envers une potentielle implantation au pays du Cèdre, et rappelé les liens traditionnels d’amitié entre sa région et le Liban.

Enfin, Stéphane Attali, directeur général de l’École supérieure des affaires (ESA) et président du Mouvement des entreprises et représentations économiques françaises au Liban (Meref), a énuméré les atouts du marché libanais pour la France. Rappelant l’importance de la présence française dans le pays et les secteurs porteurs pour les entreprises de l’Hexagone, il a évoqué en parallèle les rôles de l’ESA et du Meref en tant que relais d’influence.

Un cocktail a clôturé cette journée franco-libanaise dont la prochaine édition est prévue pour mars 2014 à Beyrouth.
Source de l'article l'Orient le Jour

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