Les chamboulements actuels dans le monde arabe ne seront pas sans conséquences sur les politiques en Méditerranée. A cmmencer par l’Union pour la Méditerranée, le conflit israélien paolestinien mais aussi sur les rapports et considérations entre Etats occidentaux et peuples arabes.
Combien de certitudes sont en train d’être battues en brèche par les révoltes des peuples tunisien et égyptien ? Il était presque établi que le monde arabe était atteint de sclérose, incapable de faire naître le moindre changement. Mais ce réveil brusque et quasi incontrôlable des Tunisiens et des Egyptiens vient faire voler en éclats bien des scénarii. A commencer par la politique en Méditerranée.
L'acte de décès de l'UPM?
L’Union pour la Méditerranée (UPM) est déjà vue par la plupart des observateurs comme la première victime de ce « printemps arabe ». Car l’aspiration au changement des peuples arabes a emporté deux des principaux piliers de cette structure qui peinait à se tenir debout. L’homme emporté par la révolution du jasmin était un soutien de taille à Sarkozy. Alors que la révolution du Nil a eu raison de celui qui en était le Co-président, avec le locataire de l’Elysée. Moubarak semblait incontournable pour la relance de l’institution méditerranéenne.
Depuis sa création en 2008, l’UPM reste surtout paralysée par le conflit israélo-palestinien qui empêche Etats européens membres et pays arabes à évoluer main dans la main. Sans parler de la question du Sahara qui oppose le Maroc à son voisin algérien. Autant de quiproquos qui ont eu raison de la patience de son secrétaire général, le jordanien Ahmad Massa'deh en janvier dernier.
Enlisement du dossier palestinien?
Le départ de Moubarak ne sera pas sans effets sur l’évolution future du dossier palestinien. Le raïs était synonyme « d’équilibre » dans la région. Il était l’allié des Occidentaux tout en restant incontournable pour la partie arabe. L’Egypte reste l’un des rares pays arabes à entretenir de relations diplomatiques affichées avec l’Etat hébreu. Les Israéliens ne manqueront surement pas de saisir cette instabilité subite dans les pays arabes pour surenchérir de nouveau dans les négociations. Les pourparlers de paix sont actuellement au point mort. Les Palestiniens ne peuvent négocier qu’avec l’appui du reste des Etats arabes. Et là, aucun autre pays de la région, même la Jordanie, ne semble faire le poids pour faire infléchir le gouvernement israélien. C’est dire qu’on est bien parti pour une nouvelle période d’enlisement.
Reconsidérer le monde arabe
Par leur détermination qui a pris de court plus d’une chancellerie occidentale, les peuples arabes lancent un message clair au monde entier : Ils se sentent prêts pour la démocratie. Fini le soutien aux dictatures pour mater les mouvements dits islamistes. Hosni Moubarak en était l’un des modèles, en matant pendant des années les Frères musulmans égyptiens.
Pour l’écrivain algérien, Chems Eddine Chitour, « les scénarios concoctés par l’Occident, qui consistent à dire que rien de bien ne peut venir des peuples du monde arabe et qu’il faudrait les tenir en tutelle, sont en train de voler en éclats ». Les peuples arabes exigent donc plus de respect. Du respect de la part de leurs dirigeants mais aussi des puissances étrangères qui soutiennent ces gouvernants. Seul ce respect mutuel pourra contribuer à concrétiser les nombreux projets envisagés, notamment ceux entrepris dans le cadre l’Union pour la Méditerranée.
Oumar Baldé
Copyright Yabiladi.com - le 14 février 2011
Combien de certitudes sont en train d’être battues en brèche par les révoltes des peuples tunisien et égyptien ? Il était presque établi que le monde arabe était atteint de sclérose, incapable de faire naître le moindre changement. Mais ce réveil brusque et quasi incontrôlable des Tunisiens et des Egyptiens vient faire voler en éclats bien des scénarii. A commencer par la politique en Méditerranée.
L'acte de décès de l'UPM?
L’Union pour la Méditerranée (UPM) est déjà vue par la plupart des observateurs comme la première victime de ce « printemps arabe ». Car l’aspiration au changement des peuples arabes a emporté deux des principaux piliers de cette structure qui peinait à se tenir debout. L’homme emporté par la révolution du jasmin était un soutien de taille à Sarkozy. Alors que la révolution du Nil a eu raison de celui qui en était le Co-président, avec le locataire de l’Elysée. Moubarak semblait incontournable pour la relance de l’institution méditerranéenne.
Depuis sa création en 2008, l’UPM reste surtout paralysée par le conflit israélo-palestinien qui empêche Etats européens membres et pays arabes à évoluer main dans la main. Sans parler de la question du Sahara qui oppose le Maroc à son voisin algérien. Autant de quiproquos qui ont eu raison de la patience de son secrétaire général, le jordanien Ahmad Massa'deh en janvier dernier.
Enlisement du dossier palestinien?
Le départ de Moubarak ne sera pas sans effets sur l’évolution future du dossier palestinien. Le raïs était synonyme « d’équilibre » dans la région. Il était l’allié des Occidentaux tout en restant incontournable pour la partie arabe. L’Egypte reste l’un des rares pays arabes à entretenir de relations diplomatiques affichées avec l’Etat hébreu. Les Israéliens ne manqueront surement pas de saisir cette instabilité subite dans les pays arabes pour surenchérir de nouveau dans les négociations. Les pourparlers de paix sont actuellement au point mort. Les Palestiniens ne peuvent négocier qu’avec l’appui du reste des Etats arabes. Et là, aucun autre pays de la région, même la Jordanie, ne semble faire le poids pour faire infléchir le gouvernement israélien. C’est dire qu’on est bien parti pour une nouvelle période d’enlisement.
Reconsidérer le monde arabe
Par leur détermination qui a pris de court plus d’une chancellerie occidentale, les peuples arabes lancent un message clair au monde entier : Ils se sentent prêts pour la démocratie. Fini le soutien aux dictatures pour mater les mouvements dits islamistes. Hosni Moubarak en était l’un des modèles, en matant pendant des années les Frères musulmans égyptiens.
Pour l’écrivain algérien, Chems Eddine Chitour, « les scénarios concoctés par l’Occident, qui consistent à dire que rien de bien ne peut venir des peuples du monde arabe et qu’il faudrait les tenir en tutelle, sont en train de voler en éclats ». Les peuples arabes exigent donc plus de respect. Du respect de la part de leurs dirigeants mais aussi des puissances étrangères qui soutiennent ces gouvernants. Seul ce respect mutuel pourra contribuer à concrétiser les nombreux projets envisagés, notamment ceux entrepris dans le cadre l’Union pour la Méditerranée.
Oumar Baldé
Copyright Yabiladi.com - le 14 février 2011
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