Malgré la crise financière internationale, la France est décidée à rester le premier investisseur étranger en Égypte.
«La France ne conçoit pas de projeter sur le Proche-Orient une vision positive de l'avenir, sans que la puissance égyptienne en soit le pivot», a affirmé lundi le premier ministre devant son homologue, Ahmed Nazif, en clôture du Conseil franco-égyptien des affaires, qui rassemble une cinquantaine de chefs d'entreprise des deux pays.
«La France ne conçoit pas de projeter sur le Proche-Orient une vision positive de l'avenir, sans que la puissance égyptienne en soit le pivot», a affirmé lundi le premier ministre devant son homologue, Ahmed Nazif, en clôture du Conseil franco-égyptien des affaires, qui rassemble une cinquantaine de chefs d'entreprise des deux pays.
Si politiquement l'Égypte n'est plus le phare du monde arabe, ses 78 millions d'habitants en font encore «un marché dynamique». Une série de contrats d'une valeur totale de 500 millions d'euros ont été signés à l'occasion du voyage de François Fillon. L'Agence française de développement (AFD) a annoncé un prêt de 200 millions d'euros à des conditions privilégiées pour la réalisation de la deuxième tranche de la troisième ligne du métro du Caire. L'AFD va aussi consacrer 150 millions d'euros par an pendant trois ans à d'autres prêts destinés aux PME et au développement durable. Enfin, Arianespace a été choisi pour le lancement de Nilesat, un satellite égyptien de télécommunications.
Au pas de charge, le premier ministre a visité le Smart Village du Caire, cette mini-Silicon Valley égyptienne où se sont implantés, depuis quatre ans, des fleurons technologiques tels que Microsoft, Alcatel-Lucent et Orange. «Même en France, je ne suis pas sûr que nous aurions pu réaliser une telle infrastructure aussi rapidement», a reconnu François Fillon, en arpentant l'enceinte futuriste.
À quelques semaines de l'entrée dans la phase opérationnelle de l'Union pour la Méditerranée (UPM) et du lancement de ses projets concrets, le chef du gouvernement a tenu à dissiper les dernières réserves égyptiennes, alors que Le Caire va abriter bientôt une conférence sur le financement du secrétariat de l'UPM.
«Le président Moubarak avait l'habitude de me dire avant le lancement de l'UPM que le problème avec l'Europe c'est que nous envoyions toujours des experts qui dépensent tout le budget prévu avant même que les projets démarrent», a rappelé François Fillon, «mais cette époque est révolue», a insisté le premier ministre.
Concertation sur le pétrole
Mardi, au cours d'un entretien suivi d'un déjeuner avec le président Hosni Moubarak, le locataire de Matignon s'est inquiété de la récente dégradation de la situation entre Israéliens et Palestiniens dans la bande de Gaza. «Nous souhaitons que les discussions sur la trêve (menée par ses hôtes égyptiens, NDLR) se poursuivent, il n'y a rien de possible, s'il n'y a pas une vraie trêve», a souligné François Fillon.
Le premier ministre a également proposé une vaste concertation internationale pour stabiliser les cours du pétrole, rejoignant un récent appel en ce sens du Britannique Gordon Brown. «Nous pensons ensemble qu'il faut organiser une discussion internationale sur la stabilité des prix de l'énergie. Il s'agit d'aboutir à un prix acceptable pour tout le monde», ajoute François Fillon. Comme l'avait fait Nicolas Sarkozy l'an dernier, le premier ministre prolonge son séjour au pays des Pharaons par des vacances en famille, avant un retour en France le 30 décembre.
Georges Malbrunot - LeFigaro.fr - 23 décembre 2008
Georges Malbrunot - LeFigaro.fr - 23 décembre 2008