Quels enjeux mais aussi quelles brèches à exploiter à l’heure de l’Union pour la Méditerranée? Quelles sont les attentes des deux rives? Quels sont les facteurs clés pour sa réussite? Quelle implication économique, politique et sociale? Telles étaient les principales questions débattues lors de la 23e édition des Journées de l’entreprise organisées en fin de semaine par l’Institut arabe des chefs d’entreprise à la perle du Sahel, Sousse.
Le thème de cette édition était axé sur: «L’entreprise et l’Union pour la Méditerranée: approches pour un nouvel avenir». Etaient au rendez-vous plusieurs ministres, dont le Premier ministre tunisien, qui a ouvert comme à l’accoutumée les travaux, d’anciens ministres étrangers ainsi que d’éminents orateurs à l’instar de Omar Kabbaj, conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI ainsi que des économistes, spécialistes de la question méditerranéenne. Autre fait marquant de cette édition, le nombre record de pays participants avec plus de 29 Etats représentés.
Le temps d’un séminaire, les participants se sont quelque peu écartés du spectre de la crise mondiale qui a dominé jusque-là toutes les rencontres professionnelles. Montrant ainsi que l’Union pour la Méditerranée est un sujet qui occupe l’actualité. Les interrogations existent et le thème reste prioritaire avec pour finalité cette intégration tant espérée de la Méditerranée.
Pour de nombreux participants, le dialogue entre l’Europe et les pays de la rive sud, à travers l’UPM, ne peut être que renforcé dans le cadre d’une politique active et solidaire. Dans ce scénario, les relations historiques entre les pays des deux rives constituent le meilleur mobilisateur pour favoriser leur intégration dans l’espace méditerranéen et les impliquer davantage dans la réalité et l’avenir de la région.
Reste qu’autant l’Union offre de nouvelles perspectives, autant elle pose certains défis. En plus d’être nouveaux, les projets annoncés ont ceci de particulier qu’ils charrient, à la fois, espoirs et interrogations. Et cet état d’esprit était très perceptible lors des débats. Entre le souhaitable et le possible, l’optimisme est de mise. Approches de l’édification de l’UPM, défis, promotion de l’investissement et coopération, mais aussi formation, emploi et migrations ont été autant de sujets débattus lors de cette 23e édition.
Au terme de deux journées de débats, les participants ont appuyé une union décentralisée outrepassant conflits et autres problèmes d’ordre politique qui freinaient jusque-là tout projet d’intégration. A cet égard, le parterre des économistes présents était unanime sur la nécessité de dynamiser les échanges et de nourrir les réflexions communes.
Globalement, les interventions ont versé dans le même sens, celui de la nécessité de booster les échanges entre l’Europe et les pays du Maghreb, s’écartant de tout unilatéralisme politique ou économique et exhortant, en contrepartie, à une solidarité dynamique et effective entre les pays de la région. D’entrée de jeu, le ton a été donné par le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi: «L’Union maghrébine est un rêve auquel nous voulons bien croire».
Et de poursuivre, «sans la mise en place de mécanismes de soutien, l’Union pour la Méditerranée pourrait constituer une déception supplémentaire ajoutée à celle du Processus de Barcelone». De son côté, Abdelhamid Triki, secrétaire d’Etat tunisien chargé de l’Investissement extérieur, a estimé que l’UPM permettra d’accéder du palier des échanges commerciaux à celui de l’intégration. Le ministre souligne néanmoins que l’intégration dépend immanquablement du lancement de projets fédérateurs et de la dynamisation des structures régionales d’appui et, en avant plan, l’accord d’Agadir.
Des projets structurants certes, mais aussi et surtout répondant aux priorités de développement du Sud. Aussi, le groupement régional solidaire a été particulièrement prôné, avec en premier une intégration horizontale des pays du sud de la Méditerranée, UMA et autres espaces. A ce sujet, Omar Kabbaj, conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a insisté sur l’engagement du Maroc en matière de dynamisation de l’Union du Maghreb Arabe et relevé par là même la faiblesse du volume des échanges commerciaux entre les pays maghrébins.
Selon lui, plusieurs pas devront à ce titre être franchis en matière d’harmonisation entre les législations douanières et fiscales. Après avoir rappelé les efforts déployés par les Etats maghrébins au cours des dernières années en matière de règlement de la dette, le conseiller de SM le Roi a affirmé que l’UPM est à même de contribuer à l’amélioration du marché de l’emploi, à travers notamment la délocalisation de certains grands projets dans des pays du sud de la Méditerranée.
Il a appelé à la mobilisation de financements additionnels pour atteindre cet objectif.Même son de cloche chez Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre algérien, qui a mis l’accent sur la nécessité de dynamiser davantage l’intégration maghrébine tant prônée. Pour sa part, Jean Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, a plaidé pour une solidarité dynamique et effective entre l’UE et les pays du sud de la Méditerranée et formulé l’espoir que «ce projet avance sur ses deux jambes», associant à la fois le politique et l’économique.
Dimension sociale
Formation, emploi, mais aussi migration ont suscité des débats particulièrement animés lors de cette rencontre. S’agissant de la migration, les avis étaient unanimes sur la nécessité de trouver un compromis entre les différentes parties. Mobilité choisie, émigration organisée ou encore migration professionnelle,… Pour les participants, l’UPM doit constituer une opportunité pour ouvrir de nouveaux horizons en la matière et résoudre le problème épineux de l’immigration clandestine. Autre axe mis en avant, celui de la mise en réseau euro-méditerranéen de corps professionnels pour la libre-circulation dans la zone Euromed.
Ils ont dit
- Jean Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français: «L’UPM constitue une chance face aux incertitudes de la mondialisation, la crise financière internationale étant l’illustre témoignage».
- Andrea Amato, président de l’Institut méditerranéen basé en Italie: «Les pays européens devraient saisir la croissance au sud de la méditerranée, notamment en période de crise financière».
- Philipe De Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI): «La crise financière mondiale peut constituer une opportunité pour une coprospérité commune entre les pays de la rive nord et ceux de la rive sud».
De Yousra MAHFOUD - leconomiste.com - le 2 décembre 2008
De Yousra MAHFOUD - leconomiste.com - le 2 décembre 2008
1 commentaire:
bonjour,
l'union pour la med ne peut se faire en federant les acteurs eco et leurs unions de chaq pays de la mes
une action soutenue doit etre permanente pour que ce chantier se fasse
les moteurs qui tirent cette union doivent etre du secteur eco pour aller directement vers l'objectif d'union
pour euromed.invest
alex gormane
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