C’est du moins l’opinion du chef de la diplomatie marocaine, exprimée lors de son intervention au forum économique de Tanger.
La concrétisation du projet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui a suscité engagement et réticences des décideurs politiques des deux rives, est suspendu à la réalisation du l’Union du Maghreb arabe et par conséquent, à la réouverture de la frontière algéro-marocaine, selon les participants au Forum pour le dialogue inter-méditerranéen, qui s’est tenu mercredi à Tanger, au Maroc.
La concrétisation du projet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui a suscité engagement et réticences des décideurs politiques des deux rives, est suspendu à la réalisation du l’Union du Maghreb arabe et par conséquent, à la réouverture de la frontière algéro-marocaine, selon les participants au Forum pour le dialogue inter-méditerranéen, qui s’est tenu mercredi à Tanger, au Maroc.
«Nous lançons un appel pressant aux Maghrébins, aux hommes politiques, aux spécialistes de l’économie pour voir l’Union du Maghreb arabe (UMA) se réaliser, avancer et progresser (...) Sans cela l’UPM restera handicapée par cette absence et cette division symbolisée par une frontière fermée entre deux pays frères», a déclaré, dans ce contexte, le chef de la diplomatie marocaine Taïeb Fassi-Fihri lors de son allocution, faisant allusion à la fermeture, depuis 1994, de la frontière algéro-marocaine et aux conditions posées par Alger, selon lui, pour la réouverture de la frontière qui consistent dans le règlement de tous les contentieux entre les deux pays.Le chef de la diplomatie marocaine, n’a toutefois pas indiqué la possibilité d’une UPM sans Union du Maghreb, dont les répercussions, selon lui, ne seraient pas négligeables pour le développement des pays concernés.
Dans ce contexte, a souligné M.Fassi-Fihri «l’UPM est en marche et plus rien ne l’arrêtera (...) le non-Maghreb a un coût, c’est une opportunité ratée pour le développement des cinq pays de la région, et c’est un gâchis pour l’UPM».
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, était quant à lui moins catégorique sur cette question. Il a indiqué à ce sujet qu’«avec le Sommet de Paris et la réunion de Marseille, nous sommes en condition de mettre l’UPM en marche (...) n’attendons pas demain, on est déjà en retard», évoquant la nécessité de l’intégration maghrébine «mais aussi ce Proche-Orient qui nous interpelle et doit aboutir à une paix définitive».Le rapprochement des pays de l’UMA et l’instauration de la paix au Proche-Orient ne sont pas les seuls déterminants de l’aboutissement de ce projet, puisque la réduction de l’écart économique entre les pays des deux rives est un autre défi à relever pour les initiateurs de l’UPM.
C’est en effet l’opinion dont a fait part le secrétaire d’Etat français à la Prospective économique, Eric Besson, affirmant qu’il y avait entre les deux rives de la Méditerranée «le plus grand écart de revenus dans le monde (...), les défis qui pèsent sur le développement économique (dans la région méditerranéenne) sont immenses».Parlant au nom de l’Egypte, qui co-préside l’UPM avec la France, l’ambassadeur d’Egypte à Paris, Kamal Nasser, a déploré que l’Union européenne (UE) consacre seulement 2% de ses investissements à son voisinage méditerranéen.
Il est utile de rappeler, dans ce contexte, les récentes déclarations du Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, portant justement sur le volet économique et financier, un point sensible de ce projet qui suscite, selon lui, quelques doutes.
Il a mis l’accent sur la plausible incapacité de l’Union pour la Méditerranée de financer des projets dans les pays des deux rives. En mettant l’accent sur ce point, le Premier ministre tunisien s’est référé aux inégalités existant encore entre le nord et le sud de la Méditerranée.
Yasmine ZOUAGHI - Lexpressiondz.com - novembre 2008
Yasmine ZOUAGHI - Lexpressiondz.com - novembre 2008
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