La crise palestinienne et l’Union du Maghreb Arabe (UMA) ont monopolisé les discussions lors du lancement de la première édition des Medays, l’événement qu’organise l’Institut Amadeus à Tanger.
Taieb Fassi-Fihri, ministre des Affaires étrangères, a d’emblée annoncé la couleur en évoquant dans son discours inaugural les dommages collatéraux qu’engendre le non aboutissement du projet de l’UMA. «Le non Maghreb a un coût et constitue une opportunité ratée de développement», a-t-il estimé.
En plus, c’est une occasion ratée pour tous les pays concernés de réussir leur lutte contre l’insécurité, note-t-il. Loin de montrer du doigt ou d’accuser, Fassi-Fihri a avoué que cela reste une responsabilité partagée entre tous les pays du Maghreb. Mais dans l’immédiat, le non Maghreb reste l’un des obstacles majeurs qui bloquent aussi l’Union pour la Méditerranée (UPM), dont ce forum se veut un porte-parole. Selon lui, «l’UPM restera marquée par une frontière fermée entre le Maroc et l’Algérie».
L’initiative française d’une Union pour la Méditerranée, qui est fortement appuyée par le Maroc, est en marche et rien ne l’arrêtera, note encore le ministre. Une affirmation que partage son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos. Ce dernier va plus loin en affirmant que le temps presse et qu’il faut lancer ce qui est considéré comme une suite logique du processus de Barcelone. Plus à l’Est, la situation ne semble pas moins préoccuper les panélistes intervenant lors de la première séance de ce forum méditerranéen.
En effet, la situation au Moyen-Orient, avec la crise palestinienne en tête d’affiche, a, elle aussi, été effleurée. Le cri du cœur lancé par l’ambassadeur palestinien à Rabat, Hassan Abderrahmane, n’a pas manqué d’émouvoir. Malgré les nombreuses réunions, les processus de paix et autres initiatives, des mères palestiniennes continuent de donner naissance à leurs enfants dans les check-points israéliens.
Pour passer de la Cisjordanie à Gaza, il faut traverser deux points de contrôle et attendre pendant plus de quatre heures, assure l’ambassadeur palestinien, qui insiste sur le caractère dualiste des positions israéliennes. Pour l’autre partie, le sécuritaire semble primer. Aaron Abaramovitch, directeur général au sein du ministère israélien des Affaires étrangères, a affirmé que l’autorité palestinienne ne peut assurer la sécurité nécessaire et les Israéliens ne peuvent supporter de voir leurs citoyens cibles d’attaques. Un dialogue de sourds qui semble s’embourber malgré les décades passées depuis son démarrage.
Il y avait beaucoup d’espoir de voir une vraie discussion naître sur le sujet, mais l’absence de personnalités de taille a laissé les auditeurs sur leur faim. Cette première journée aura aussi eu le mérite de donner une idée sur les embûches qui entravent le développement de l’UPM. Aux problèmes politiques, qui secouent les deux extrêmes est et ouest de la Méditerranée, s’ajoute le grave déséquilibre économique qui caractérise les rives nord et sud de la Méditerranée.
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