Parmi les six grandes initiatives de l’Union pour la Méditerranée (UPM), figure la mise en place d’un « Plan solaire », qui concerne en fait le développement de toutes les énergies renouvelables en Méditerranée. En plus du soutien à des projets emblématiques, comme le raccordement de l’Europe à d’immenses « fermes solaires » sahariennes, ce plan tentera de généraliser les bonnes pratiques en matière d’efficacité énergétique. Mais les interrogations demeurent sur son financement.
Lancée en grande pompe le 13 juillet à Paris, l’Union pour la Méditerranée (UPM) devrait prendre corps dans les mois qui viennent autour de six initiatives clés(1), l’une d’elles étant la mise en place d’un « Plan solaire méditerranéen ». Objectif de ce dernier : faire aboutir un certain nombre de projets de mise en valeur du formidable potentiel solaire des pays du Sud de la Méditerranée (1 % de la surface du Sahara suffirait à satisfaire la demande mondiale en électricité). L’un des programme les plus avancés en la matière est « Desertec ». Initié par l’Allemagne et l’Algérie, ce projet vise à raccorder l’Europe à de vastes centrales solaires implantées dans le désert, via des câbles sous-marins. Sahara : 100 GW de solaire en 2050 Ces « fermes solaires », qui pourraient produire 100 GW à l’horizon 2050, seraient pour l’essentiel des centrales fonctionnant selon le procédé dit « thermodynamique ». Une technologie qui repose sur le déploiement de miroirs qui « concentrent les rayons du soleil pour chauffer un fluide et le transformer en vapeur. Cette dernière peut servir soit à produire de l’électricité en actionnant des turbines, soit à dessaler de l’eau », explique Noémie Zambeaux, chargée de mission Afrique du Nord/ Moyen Orient à l’Ademe. L’Ademe contribue depuis des années au développement des énergies renouvelables en Méditerranée, notamment au sein du réseau des agences méditerranéennes de maîtrise de l’énergie, « Medener », qui prône l’échange interrégional de savoir-faire et de bonnes pratiques. L’association Medener s’est dite prête à mettre son expertise au service de la mise en œuvre du plan solaire de l’UPM, qui porte d’ailleurs mal son nom. La déclaration du Sommet de Paris du 13 juillet évoque en effet à son propos « la commercialisation de toutes les énergies de substitution. » Les caisses des dépôts françaises et italiennes apportent 600 millions d’euros Selon Dominique Campana, directrice de l’action internationale de l’Ademe, « le plan de l’UPM concerne en fait l’ensemble des énergies renouvelables, ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique des pays du Sud. Le solaire est simplement le volet le plus abouti et le plus visible d’un plan qui doit faire émerger des grands projets dans de nombreux domaines, impulser une dynamique et mobiliser des financements nouveaux. » Dans l’attente de la désignation en novembre du secrétariat général de l’UPM, qui donnera un contours et des objectifs précis au plan solaire, le financement de ce dernier est purement conjecturel. La Banque européenne d’investissement (BEI) mettra évidemment la main à la poche, et des fonds des pays du Golfe ont déjà fait part de leur intérêt. La Caisse des dépôts (CDC) et la Cassa depositi e prestiti (CDP) italienne ont pour leur part annoncé la création du fonds « Inframed », qui doit réunir 600 millions d’euros pour financer les projets d’énergie, d’infrastructures et de transports portés par l’UPM. Quand on sait que le coût de la mise en place d’un réseau d’électricité verte entre les deux rives de la Méditerranée a été évalué à quelque 50 milliards d’euros, on est loin du compte.L’électricité du Sahara dans les mécanismes de Kyoto Mais « tout ne coûtera pas forcément cher. A côté des grands projets emblématiques, le plan vise surtout à généraliser des bonnes pratiques, par exemple en matière d’efficacité énergétique des bâtiments, ou d’architecture bioclimatique, qui n’ont rien d’onéreux », rappelle Noémie Zambeaux. A plus ou moins long terme, le plan solaire aura d’ailleurs d’importantes retombées économiques pour l’ensemble des partenaires. Il permettra en effet aux pays du Nord et du Sud de réduire leur dépendance à l’égard de combustibles fossiles dont les prix flambent. Il offrira aussi la possibilité aux membres de l’UE « d’inclure les importations d’électricité « verte » de Méditerranée dans les efforts accomplis en vue d’atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto », précise Dominique Campana. Enfin, « pour les pays du Sud, les enjeux sont considérables en termes de progrès social, puisque les énergies renouvelables doivent permettre de raccorder au réseau électrique les communautés les plus isolées », ajoute Noémie Zambeaux
William Bolle - www.developpementdurablelejournal.fr/
(1) Dépollution de la Méditerranée, autoroutes maritimes, protection civile, université euro-méditerranéenne, développement des affaires, plan solaire
Lancée en grande pompe le 13 juillet à Paris, l’Union pour la Méditerranée (UPM) devrait prendre corps dans les mois qui viennent autour de six initiatives clés(1), l’une d’elles étant la mise en place d’un « Plan solaire méditerranéen ». Objectif de ce dernier : faire aboutir un certain nombre de projets de mise en valeur du formidable potentiel solaire des pays du Sud de la Méditerranée (1 % de la surface du Sahara suffirait à satisfaire la demande mondiale en électricité). L’un des programme les plus avancés en la matière est « Desertec ». Initié par l’Allemagne et l’Algérie, ce projet vise à raccorder l’Europe à de vastes centrales solaires implantées dans le désert, via des câbles sous-marins. Sahara : 100 GW de solaire en 2050 Ces « fermes solaires », qui pourraient produire 100 GW à l’horizon 2050, seraient pour l’essentiel des centrales fonctionnant selon le procédé dit « thermodynamique ». Une technologie qui repose sur le déploiement de miroirs qui « concentrent les rayons du soleil pour chauffer un fluide et le transformer en vapeur. Cette dernière peut servir soit à produire de l’électricité en actionnant des turbines, soit à dessaler de l’eau », explique Noémie Zambeaux, chargée de mission Afrique du Nord/ Moyen Orient à l’Ademe. L’Ademe contribue depuis des années au développement des énergies renouvelables en Méditerranée, notamment au sein du réseau des agences méditerranéennes de maîtrise de l’énergie, « Medener », qui prône l’échange interrégional de savoir-faire et de bonnes pratiques. L’association Medener s’est dite prête à mettre son expertise au service de la mise en œuvre du plan solaire de l’UPM, qui porte d’ailleurs mal son nom. La déclaration du Sommet de Paris du 13 juillet évoque en effet à son propos « la commercialisation de toutes les énergies de substitution. » Les caisses des dépôts françaises et italiennes apportent 600 millions d’euros Selon Dominique Campana, directrice de l’action internationale de l’Ademe, « le plan de l’UPM concerne en fait l’ensemble des énergies renouvelables, ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique des pays du Sud. Le solaire est simplement le volet le plus abouti et le plus visible d’un plan qui doit faire émerger des grands projets dans de nombreux domaines, impulser une dynamique et mobiliser des financements nouveaux. » Dans l’attente de la désignation en novembre du secrétariat général de l’UPM, qui donnera un contours et des objectifs précis au plan solaire, le financement de ce dernier est purement conjecturel. La Banque européenne d’investissement (BEI) mettra évidemment la main à la poche, et des fonds des pays du Golfe ont déjà fait part de leur intérêt. La Caisse des dépôts (CDC) et la Cassa depositi e prestiti (CDP) italienne ont pour leur part annoncé la création du fonds « Inframed », qui doit réunir 600 millions d’euros pour financer les projets d’énergie, d’infrastructures et de transports portés par l’UPM. Quand on sait que le coût de la mise en place d’un réseau d’électricité verte entre les deux rives de la Méditerranée a été évalué à quelque 50 milliards d’euros, on est loin du compte.L’électricité du Sahara dans les mécanismes de Kyoto Mais « tout ne coûtera pas forcément cher. A côté des grands projets emblématiques, le plan vise surtout à généraliser des bonnes pratiques, par exemple en matière d’efficacité énergétique des bâtiments, ou d’architecture bioclimatique, qui n’ont rien d’onéreux », rappelle Noémie Zambeaux. A plus ou moins long terme, le plan solaire aura d’ailleurs d’importantes retombées économiques pour l’ensemble des partenaires. Il permettra en effet aux pays du Nord et du Sud de réduire leur dépendance à l’égard de combustibles fossiles dont les prix flambent. Il offrira aussi la possibilité aux membres de l’UE « d’inclure les importations d’électricité « verte » de Méditerranée dans les efforts accomplis en vue d’atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto », précise Dominique Campana. Enfin, « pour les pays du Sud, les enjeux sont considérables en termes de progrès social, puisque les énergies renouvelables doivent permettre de raccorder au réseau électrique les communautés les plus isolées », ajoute Noémie Zambeaux
William Bolle - www.developpementdurablelejournal.fr/
(1) Dépollution de la Méditerranée, autoroutes maritimes, protection civile, université euro-méditerranéenne, développement des affaires, plan solaire
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