Nomination d'Henri Guaino à la tête de la mission interministérielle de l'Union pour la Méditerranée.

Le Journal officiel du 28 novembre annonce la nomination d'Henri Guaino à la tête de la mission interministérielle de l'Union pour la Méditerranée. Par un décret signé du président de la République, le conseiller spécial du président de la République est nommé chef d'une mission interministérielle placée, en principe, sous l'autorité du gouvernement. C'est une première.
La mission a été créée par un décret en date du 14 novembre. Rattachée pour sa gestion administrative et budgétaire au secrétariat général du gouvernement, elle recouvre les ministères des affaires étrangères et du budget. Elle doit coordonner la mise en œuvre des actions engagées dans le cadre du "processus de Barcelone pour une Union pour la Méditerranée". Elle disposera à cet effet de personnels mis à disposition par les ministères ou les établissements de l'Etat.

Double message
Sur le plan juridique, rien n'interdit qu'un conseiller de la présidence de la République occupe cette fonction. "C'est certes inédit mais cela n'a, en soi, rien de plus choquant que le fait que le conseiller technique de François Mitterrand, Michel Charasse, ait présidé de 1984 à 1985 l'Office national de la forêt, une structure administrative", estime le constitutionnaliste Guy Carcassonne. Cela ne peut toutefois manquer d'interroger au regard de l'article 20 de la Constitution qui indique que "le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation" et qu'"il est responsable devant le Parlement".
En nommant ainsi son conseiller spécial, Nicolas Sarkozy envoie un double message. D'une part, il confirme - s'il en était besoin - la mainmise de la présidence de la République sur les relations étrangères, reléguant ainsi le Quai d'Orsay au rang de simple exécutant. De manière explicite, la coordination interministérielle passe par l'Elysée et non par Matignon. D'autre part, il entend signifier, malgré les obstacles rencontrés auprès de ses partenaires européens, qu'il n'a pas l'intention de passer la main sur ce dossier.
Patrick Roger - leMonde.fr - décembre 2008

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