L’Union Pour la Méditerranée (UPM) avance cahin-caha, elle s’est choisi Barcelone pour accueillir son siège institutionnel, au grand dam de Marseille qui ne peut être capitale de tout . Trêve de guerre de cloche-merle, l’important est de porter des projets concrets pour la collaboration euro-méditerranéenne, la politique s’est jusqu’ici trop souvent payée de mots. Un volet d’action important de l’UPM est le Plan Solaire Méditerranéen (PSM), que je soutiens des deux mains. Il vise à installer 20 GW de capacité de production d’électricité renouvelable, au sud de la méditerranée d’ici 2020.
Ce Plan solaire s’impose comme une évidence pour ces terres riches de soleil, comme la seule réponse crédible au besoin énergétique de la rive sud de la méditerranée. Sinon, comment répondre une demande énergétique qui devrait bondir de 65 % d’ici 2025, croissance démographique et économique oblige ? Sinon, comment répondre au besoin primaire d’accès à l’électricité de 9 millions de méditerranéens, qui vivent encore sans électricité au 21ème siècle ? Comment fournir de l’eau potable, si ce Plan solaire ne sert pas à dessaliniser une petite part de Mare Nostrum pour abreuver ses enfants ? La réponse fossile (pétrole et gaz) serait désastreuse pour le climat, intenable à moyen terme. La réponse atomique représente un trop gros risque pour la sécurité, elle est trop lente à mettre en œuvre. Il ne reste que les énergies renouvelables, l’énergie solaire en tête, pour être aux rendez-vous des enjeux.
Ainsi, pour le Plan Solaire Méditerranéen les choses avancent vite, même si rien n’est encore figé. Après une concertation diplomatique européenne et bilatérale, une 1ère conférence des investisseurs est programmée pour le 22 novembre à Paris. Ce sera l’occasion de lancer la première phase du PSM pour 2009/10 qui vise la réalisation de « moyens » projets (de 10 et 50 MW/projet en CSP, PV, éolien), avant d’attaquer la 2nde phase entre 2011/2020 qui installera progressivement jusqu’à 20 GW.
Comme les choses vont rapidement depuis la conférence UPM de juillet, bien des « détails » restent à formaliser. Tels la gouvernance du PSM, les règles de financements - garanties de type Coface, taux bonifiés BM, BEI, autre ? – les règles de mise en concurrence et de coopération, … Flou aussi sur le volet d’accompagnement aux investissements productifs, qui devrait concerner la formation, la coopération en R&D, le développement industriel endogène,…
Bref, l’histoire s’écrit en marchant. Quand il y a une volonté, il y a un chemin. Je veux y voir un chemin de paix, qui pourrait réconcilier autour du Plan Solaire Méditerranéen, européens, arabes et israéliens. Une belle utopie concrète.
Je vous recommande lire l’excellent billet de Souhail Ftouh, qui signe citoyen méditerranéen pour son article sur Israël au centre du «Plan Solaire Méditerranéen». Israël, le premier pays au monde à avoir imposé l’usage du chauffe-eau solaire, compte bien profiter de ce PSM pour affirmer sa place parmi les pays leaders en industries et services de l’énergie solaire. Ce petit pays méditerranéen dispose d’un savoir faire au top niveau mondial dans le domaine. Si l’on croit Souhail Ftouh, l’état hébreu se dirigerait vers le tout solaire d’ici trente ans. Après le projet bien avancé d’Arava Power dans le désert du Néguev au Sud d’Israël, le gouvernement israélien a annoncé la création d’une nouvelle centrale solaire, toujours située dans le désert du Néguev. La société israélienne MST a dévoilé un plan pour construire 16 centrales de 1 GW chacune sur une période de vingt ans…
Les israéliens comptent donc bien être de sérieux compétiteurs dans ce plan solaire méditerranéen. Leur ambition à elle seule, couvre presque la totalité du PSM. Et c’est sans compter l’ambition des allemands, qui associés aux algériens, veulent investir 2 milliards d’euros pour produire et transporter une capacité de 6 GW d’électricité produite à partir de centrales solaires. Ni les espagnols, ni les français ne sont en reste pour le PSM, chacun faisant remonter des projets. La diplomatie bilatérale joue à plein.
Alors, bien entendu, on pourra juger que ce PSM a une teinte « colonialiste », qu’il vise en 1er lieu à profiter du soleil et du territoire de la rive sud, pour alimenter l’Europe en électricité verte. Mais il ne tient qu’aux acteurs du solaire en méditerranée de lui donner du corps, de développer une stratégie gagnant-gagnant qui ouvre une nouvelle ère partenariale pour un développement industriel sur les deux rives, pour un développement du marché local de l’énergie solaire multi usage, et pas seulement pour le bénéfice de l’Europe et des investisseurs.
Nos décideurs politiques pensent macro. Aussi, ils voient avant tout de gros projets (comme de grosses centrales électriques), pour dépenser vite beaucoup d’argent et faire de la communication. Ils n’ont pas encore intégré le logiciel d’une énergie décentralisée par essence, qui nécessite formation et accompagnement pour structurer le marché des « petites » applications, celui qui répond aux besoins locaux en complément des grandes centrales solaires d’électricité. Il va falloir éclairer nos politiques pour un PSM plus équitable…
Toutefois, ce Plan solaire Méditerranée représente un projet de paix et de prospérité partagée. Espérons que cette Communauté de l’énergie euro méditerranéenne (CEEM) encore informelle, nourrisse les mêmes succès que la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), qui enfanta l’intégration européenne un jour d’avril 1951. Le rêve est grand.
Ce Plan solaire s’impose comme une évidence pour ces terres riches de soleil, comme la seule réponse crédible au besoin énergétique de la rive sud de la méditerranée. Sinon, comment répondre une demande énergétique qui devrait bondir de 65 % d’ici 2025, croissance démographique et économique oblige ? Sinon, comment répondre au besoin primaire d’accès à l’électricité de 9 millions de méditerranéens, qui vivent encore sans électricité au 21ème siècle ? Comment fournir de l’eau potable, si ce Plan solaire ne sert pas à dessaliniser une petite part de Mare Nostrum pour abreuver ses enfants ? La réponse fossile (pétrole et gaz) serait désastreuse pour le climat, intenable à moyen terme. La réponse atomique représente un trop gros risque pour la sécurité, elle est trop lente à mettre en œuvre. Il ne reste que les énergies renouvelables, l’énergie solaire en tête, pour être aux rendez-vous des enjeux.
Ainsi, pour le Plan Solaire Méditerranéen les choses avancent vite, même si rien n’est encore figé. Après une concertation diplomatique européenne et bilatérale, une 1ère conférence des investisseurs est programmée pour le 22 novembre à Paris. Ce sera l’occasion de lancer la première phase du PSM pour 2009/10 qui vise la réalisation de « moyens » projets (de 10 et 50 MW/projet en CSP, PV, éolien), avant d’attaquer la 2nde phase entre 2011/2020 qui installera progressivement jusqu’à 20 GW.
Comme les choses vont rapidement depuis la conférence UPM de juillet, bien des « détails » restent à formaliser. Tels la gouvernance du PSM, les règles de financements - garanties de type Coface, taux bonifiés BM, BEI, autre ? – les règles de mise en concurrence et de coopération, … Flou aussi sur le volet d’accompagnement aux investissements productifs, qui devrait concerner la formation, la coopération en R&D, le développement industriel endogène,…
Bref, l’histoire s’écrit en marchant. Quand il y a une volonté, il y a un chemin. Je veux y voir un chemin de paix, qui pourrait réconcilier autour du Plan Solaire Méditerranéen, européens, arabes et israéliens. Une belle utopie concrète.
Je vous recommande lire l’excellent billet de Souhail Ftouh, qui signe citoyen méditerranéen pour son article sur Israël au centre du «Plan Solaire Méditerranéen». Israël, le premier pays au monde à avoir imposé l’usage du chauffe-eau solaire, compte bien profiter de ce PSM pour affirmer sa place parmi les pays leaders en industries et services de l’énergie solaire. Ce petit pays méditerranéen dispose d’un savoir faire au top niveau mondial dans le domaine. Si l’on croit Souhail Ftouh, l’état hébreu se dirigerait vers le tout solaire d’ici trente ans. Après le projet bien avancé d’Arava Power dans le désert du Néguev au Sud d’Israël, le gouvernement israélien a annoncé la création d’une nouvelle centrale solaire, toujours située dans le désert du Néguev. La société israélienne MST a dévoilé un plan pour construire 16 centrales de 1 GW chacune sur une période de vingt ans…
Les israéliens comptent donc bien être de sérieux compétiteurs dans ce plan solaire méditerranéen. Leur ambition à elle seule, couvre presque la totalité du PSM. Et c’est sans compter l’ambition des allemands, qui associés aux algériens, veulent investir 2 milliards d’euros pour produire et transporter une capacité de 6 GW d’électricité produite à partir de centrales solaires. Ni les espagnols, ni les français ne sont en reste pour le PSM, chacun faisant remonter des projets. La diplomatie bilatérale joue à plein.
Alors, bien entendu, on pourra juger que ce PSM a une teinte « colonialiste », qu’il vise en 1er lieu à profiter du soleil et du territoire de la rive sud, pour alimenter l’Europe en électricité verte. Mais il ne tient qu’aux acteurs du solaire en méditerranée de lui donner du corps, de développer une stratégie gagnant-gagnant qui ouvre une nouvelle ère partenariale pour un développement industriel sur les deux rives, pour un développement du marché local de l’énergie solaire multi usage, et pas seulement pour le bénéfice de l’Europe et des investisseurs.
Nos décideurs politiques pensent macro. Aussi, ils voient avant tout de gros projets (comme de grosses centrales électriques), pour dépenser vite beaucoup d’argent et faire de la communication. Ils n’ont pas encore intégré le logiciel d’une énergie décentralisée par essence, qui nécessite formation et accompagnement pour structurer le marché des « petites » applications, celui qui répond aux besoins locaux en complément des grandes centrales solaires d’électricité. Il va falloir éclairer nos politiques pour un PSM plus équitable…
Toutefois, ce Plan solaire Méditerranée représente un projet de paix et de prospérité partagée. Espérons que cette Communauté de l’énergie euro méditerranéenne (CEEM) encore informelle, nourrisse les mêmes succès que la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), qui enfanta l’intégration européenne un jour d’avril 1951. Le rêve est grand.
H. Sinclair - www.naturavox.fr/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire