Agir vite pour promouvoir en Méditerranée des filières apicoles durables

Depuis une dizaine d’années, le diagnostic dressé par les scientifiques est le même : les colonies d’abeilles domestiques mais aussi sauvages sont de plus en plus vulnérables. Dans certains pays méditerranéens du Nord, les taux de mortalité des abeilles domestiques ne cessent depuis quelques années de grimper. Les éléments nouveaux dans le dernier rapport sur l’état des lieux et des perspectives de l’activité apicole en France sont très instructif car ils apportent des éclaircissements sur les causes de la mortalité anormale des abeille. Mais leur auteur fait des propositions qui devraient être utiles à l’ensemble des pays méditerranées du Nord et du Sud.

Il faut noter que le rapport en question a été commandé au début de l’année 2008 par François Fillon, Premier Ministre français, à Martial Saddier, Député de la Haute Savoie. Les apiculteurs et les scientifiques rencontrés par l’auteur du rapport pensent tous qu’il est urgent en France, dans le reste des pays méditerranéens, voire dans les pays du monde entier, d’agir vite pour faire face à l’hécatombe dont souffrent les colonies d’abeilles et que l’enjeu dépasse largement le simple fait de produire plus de miel, car le rôle de l’abeille dans la préservation de la biodiversité est essentiel.
L’auteur rappelle d’ailleurs, à cet égard, les conclusions fort intéressantes d’une étude menée récemment à ce sujet par des chercheurs français du CNRS et de l’INRA. Celle-ci conclue au fait que la contribution financière des insectes pollinisateurs, dont tout particulièrement les abeilles, s’élève sur la base des prix de 2008 à 153 milliards d’euros, soit 9,5 % de la valeur de la production mondiale destinée à la consommation humaine.
Parmi les conclusions pertinentes du dernier rapport français sur la question, il y a lieu de signaler ici celle qui insiste sur le fait que la mortalité anormale des abeilles domestiques est due surtout à une conjonction de plusieurs facteurs, dont notamment les maladies, l’usage intensif des pesticides, l’urbanisation massive qui empiète progressivement sur les terres agricoles, les prairies et les autres espaces verts, la dégradation générale des conditions environnementales et les changements climatiques.

Les propositions concrètes que Martial Saddier, Député de la Haute Savoie formule dans son rapport sont utiles à l’ensemble des opérateurs de la filière dans la zone méditerranéenne tout entière.
En voici quelques unes : la création à l’échelle nationale d’un institut apicole technique et scientifique, l’émergence d’une vraie inter-profession apicole capable d’apporter une meilleure contribution en matière d’organisation de la filière, de vulgarisation et de formation, la mise en oeuvre d’une stratégie nationale de ressources alimentaires pour l’abeille et l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques apicoles.
Source : www.ciheam.org

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