Investissements en Méditerranée : touchés mais pas coulés

A l’occasion de la Conférence MedInvest, qui a rassemblé un millier d’investisseurs internationaux récemment à Beyrouth, ANIMA a dévoilé les premiers résultats de l’analyse des investissements étrangers vers les pays de la zone Med en 2008. Avec un constat : malgré la crise et un certain recul, la région résiste.
En 2008, la Méditerranée résiste, mais n’est pas totalement épargnée. Tel est le constat dressé par Anima lors de la conférence MedInvest qui s’est récemment déroulée à Beyrouth sur le montant des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans la région Med.
En effet, les grandes et moyennes entreprises n’ont pas été épargnées par la crise et leurs mauvais résultats les ont fait réduire en conséquence leur volume d’IDE. Ces derniers sont donc en forte baisse en 2008 (-22%), et devraient encore chuter en 2009.
Nouvelle grande région émergente, l’espace Méditerranée n’échappe pas à ce mouvement de fond malgré une bonne capacité de résistance à la conjoncture. Selon l’observatoire d’Anima, la région a attiré 770 nouveaux projets soit -7% en 2008.
L’attractivité devrait cependant se maintenir en 2009, la banque mondiale prévoyant une croissance régionale de l’ordre de 3,9%, alors que la croissance globale devrait se limiter à 0,9%. L’Europe repasse devant les pays du GolfeC’est donc plus au niveau du volume global des montants investis que l’impact de la crise se fait d’abord ressentir.
En effet, selon les annonces enregistrées par ANIMA, « seulement » 40,6 milliards d’euros d’IDE ont été captés par les pays Med en 2008 contre 61 milliards d’euros en 2007 et 68 milliards d’euros en 2006. Sur le terrain, la diminution des IDE se traduit par une révision à la baisse de nombreux projets notamment automobiles (remise en cause de la participation de Nissan au projet d’usine automobile de Tanger Med aux côtés de Renault), ou d’annulations pures et simples dans le secteur immobilier.
A contrario, le secteur de l’énergie a attiré 11,3 milliards d’euros d’IDE en 2008, soit pratiquement le double du montant enregistré en 2006. C’est l’Europe qui, talonnée ou dépassée par le Golfe ces dernières années, retrouve en 2008 sa place de première région émettrice d’IDE vers les pays Med (41%), alors que les investisseurs du Golfe ne représentent plus que 17% des IDE. Parmi les pays ou régions qui bénéficient le plus de ces IDE, le Maghreb, (198 projets d’IDE, soit 20% du stock régional d’IDE en 2008) et le Machreck (266 projets soit 18% du total régional) sont en recul.
En revanche, la Turquie et Israël se taillent la part du lion, attirant ensemble plus de 60% du stock des IDE régionaux : 304 projets d’IDE à eux deux en 2008.
Marie-Agnes Lubat - Developpementdurablelejournal.com - février 2009

Aucun commentaire: