L'Union pour la Méditerranée (UPM) chère à Nicolas Sarkozy avait eu une gestation difficile et une naissance grandiose avec le sommet de quarante-quatre chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Paris à la veille du 14-Juillet.
Ses premiers pas auront été chancelants. Mais les ministres des affaires étrangères des pays participants ont réussi, lundi 3 et mardi 4 novembre à Marseille, à surmonter les obstacles.
Certains étaient de pure forme, bien que lourds de signification politique. Le siège du secrétariat général, d'abord.
Certains étaient de pure forme, bien que lourds de signification politique. Le siège du secrétariat général, d'abord.
Bruxelles, La Valette, Tunis ou Barcelone ? Les Français voulaient faire plaisir à leur ami le président tunisien Ben Ali. Les Espagnols tenaient à Barcelone parce que c'est là qu'avait été lancé en 1995 le processus du même nom détrôné par l'UPM. Ils ont eu gain de cause. En revanche, M. Sarkozy, qui souhaitait partager pendant deux ans la présidence avec son collègue égyptien Hosni Moubarak, a imposé son point de vue. Avec, toutefois, une concession à la présidence tournante de l'Union européenne : au cours du prochain semestre, la France sera flanquée de la République tchèque. Quand viendra le tour de la Suède, le 1er juillet 2009, il sera temps d'aviser.
L'autre obstacle, plus sérieux, concernait les relations entre les Israéliens et les pays arabes. Les premiers ne voulaient pas que la Ligue arabe participe à part entière à l'UPM. Ils ont fini par accepter contre la promesse d'un poste de secrétaire général adjoint.
Ces compromis permettent à la nouvelle institution de fonctionner, et le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, n'a pas caché que la presse lui ferait plaisir en qualifiant la réunion de Marseille de "succès". Ils montrent aussi que les difficultés ayant embourbé le processus de Barcelone n'ont pas disparu comme par enchantement. Le volontarisme de Nicolas Sarkozy a certes relancé l'idée de l'indispensable coopération entre les deux rives de la Méditerranée. Toutefois, les faits sont têtus. L'hétérogénéité des participants, les rivalités entre pays du Sud et du Nord, les différences de régimes politiques et surtout l'interminable conflit israélo-palestinien ne sauraient être ignorés. La coopération méditerranéenne peut aider à les dépasser, mais il est illusoire de prétendre les mettre entre parenthèses.
Le Monde.fr - article paru dans l'édition du - 6 novembre 08
L'autre obstacle, plus sérieux, concernait les relations entre les Israéliens et les pays arabes. Les premiers ne voulaient pas que la Ligue arabe participe à part entière à l'UPM. Ils ont fini par accepter contre la promesse d'un poste de secrétaire général adjoint.
Ces compromis permettent à la nouvelle institution de fonctionner, et le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, n'a pas caché que la presse lui ferait plaisir en qualifiant la réunion de Marseille de "succès". Ils montrent aussi que les difficultés ayant embourbé le processus de Barcelone n'ont pas disparu comme par enchantement. Le volontarisme de Nicolas Sarkozy a certes relancé l'idée de l'indispensable coopération entre les deux rives de la Méditerranée. Toutefois, les faits sont têtus. L'hétérogénéité des participants, les rivalités entre pays du Sud et du Nord, les différences de régimes politiques et surtout l'interminable conflit israélo-palestinien ne sauraient être ignorés. La coopération méditerranéenne peut aider à les dépasser, mais il est illusoire de prétendre les mettre entre parenthèses.
Le Monde.fr - article paru dans l'édition du - 6 novembre 08
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