L'Union pour la Méditerranée (UPM) confirme, aujourd'hui comme demain, «sa prééminence» en tant que «nécessité politique, opportunité socioéconomique et, par-dessus tout, l'expression d'un besoin géostratégique incontournable pour tous les pays de la région», a assuré son secrétaire général, le Marocain Youssef Amrani.
«Le partenariat euro-méditerranéen qu'incarne l'UPM, que beaucoup voyaient comme une coquille vide, un bébé mort-né, etc., vient confirmer le caractère avant-gardiste de cette initiative, étant donné que personne en 2008 ne pensait qu'il y aurait des processus de transitions démocratiques dans le monde arabe», explique-t-il, dans un entretien accordé à la revue «Études européennes», parue en France. «Aujourd'hui cette région bouge, il faut donc pouvoir l'accompagner dans cette phase», a-t-il ajouté, en exprimant la disposition de l'UPM à accompagner ces processus de transitions et d'ouverture démocratique, notamment à travers des initiatives et des projets «tangibles et visibles» qui puissent avoir un impact socioéconomique sur le citoyen.
Selon lui, l'UPM, qui se base sur l'acquis du processus de Barcelone, puise son importance d'un processus décisionnel associant désormais l'ensemble des pays euro-méditerranéens, sur «une base égalitaire», ayant permis l'identification de nouvelles priorités avec des secteurs stratégiques importants pour le Nord et le Sud (dépollution de la Méditerranée, le Plan solaire méditerranéen, etc.).
«L'UPM est aujourd'hui une entité unique non seulement par la grandeur de son marché potentiel mais aussi par l'existence de son secrétariat qui lui permet de favoriser et d'incarner une structure paritaire dans la prise de décision et la définition d'actions régionales concrètes», explique-t-il. Il se dit convaincu que l'Union pour Méditerranée, en tant qu'acteur régional qui regroupe quarante-trois pays, une population de plus de 800 millions de personnes avec environ 100 millions de jeunes au Sud, peut être considérée comme «l'une des plus grandes entités régionales dans le monde».
M. Amrani se félicite à cet égard de la volonté des pays de l'Union de «créer un espace institutionnel propice à gérer la dimension régionale euro-méditerranéenne pour contribuer à la stabilité et la prospérité partagée dans l'ensemble de la région». Mais, au regard du changement des paramètres dans la région, il a tenu à souligner que «si nous voulons répondre aux besoins des citoyens du Sud, nous sommes appelés à nous adapter et à nous ouvrir sur notre environnement immédiat en associant les acteurs non gouvernementaux et les parlementaires et à nous focaliser sur les domaines prioritaires liés au développement socioéconomique local, la création d'emploi et d'entreprises».
«Aujourd'hui, ce contexte nouveau doit nous amener à unifier notre démarche pour privilégier plus d'efficacité entre les actions régionales, notamment européennes destinées aux voisins du Sud, qui sont inscrites dans la dimension régionale de la Politique européenne de voisinage (PEV) et l'UPM en tant que structure d'unification de ces actions régionales pour les quarante-trois pays euro-méditerranéens», plaide le secrétaire général de l'UPM. D'où l'attention accordée, selon lui, par son secrétariat à œuvrer pour «plus de proximité et plus d'efficacité» dans sa coopération avec des instances comme le Parlement européen, à travers l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée (AP-UPM), l'Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne (ARLEM), la fondation Anna Lindh et les forums de la société civile qui «réalisent un travail considérable auprès des jeunes générations dans les différents pays du Sud».
Par MAP & LeMatin.ma
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