Les changements politiques intervenus dans le sillage du printemps arabe semblent réanimer quelque peu les initiatives de l’Union pour la Méditerranée (UPM) dont l’ambition est de réactiver durablement le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée et de reconstruire les relations euroméditerranéennes.
S’il n’est pas certain que le dialogue politique puisse être serein et fructueux à court terme, les Européens jouent, en attendant des heures plus propices, la carte de relations économiques plus équilibrées et complémentaires.
L’exigence d’un partenariat euro-méditerranéen pour répondre aux exigences de la transition démocratique dans les pays du sud méditerranéen a ainsi été au centre d’une réunion de la commission politique, de sécurité et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UPM), qui s’est tenue le 26 janvier 2012 au Parlement européen à Bruxelles.
Des recommandations ont mis l’accent sur la nécessité d’impliquer l’Union des Parlements méditerranéens, d’adapter son action pour mieux appuyer les nouveaux processus, d’œuvrer en faveur du dialogue économique et politique et l’accompagnement des mutations en cours dans la région pour les appuyer dans le cadre du respect de la souveraineté des pays. La commission politique, de sécurité et des droits de l’Homme de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (UPM) a recommandé, par ailleurs, en présence de parlementaires de l’Assemblée populaire nationale (APN), l’établissement d’un partenariat Nord-Sud axé sur le développement économique et la complémentarité régionale, notamment avec les pays du Maghreb.
Les participants ont adopté à l’issue des débats une résolution par laquelle ils appellent à revoir la politique adoptée par l’Europe avec ses voisins dans le cadre des développements survenus dans la région, à travers «la mise en place d’une politique de coopération étroite et qualitative». Durant cette réunion, prélude à la session plénière de l’Assemblée parlementaire de l’UPM, qui se tiendra en mars prochain au Maroc, le commissaire européen, Stefan Fule, en charge de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage, est venu débattre avec les membres de la Commission des processus de transition en Méditerranée et du partenariat de la région avec l’Union européenne. Il a fait un premier bilan des effets de la politique de voisinage renouvelée, en place depuis l’année dernière. Andreu Bassols, directeur de l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), a présenté pour sa part l’état des lieux des processus constitutionnels en cours en Egypte, au Maroc et en Tunisie.
Dans le détail, la résolution adoptée suite à cette réunion à Bruxelles, mise sur «davantage d’échanges et d’investissements, car la nouvelle dynamique commerciale appuyée par un taux de croissance élevé, constitue la condition sine qua non pour la création d’un espace économique euro- méditerranéen», précise la résolution, qui comprend 13 recommandations.
Le texte a également appelé à revoir la politique adoptée par l’Europe avec ses voisins dans le cadre des développements survenus dans la région, à travers «la mise en place d’une politique de coopération étroite et qualitative». Les participants ont enfin appelé les gouvernements, notamment ceux du Nord, à «passer à la concrétisation des projets, à mettre en œuvre une stratégie économique forte et cohérente et à lancer des projets structurants dans les domaines de l’énergie, des transports, des PME, des affaires sociales, de l’éducation et de l’environnement», notamment au profit des pays sortant d’une crise.
Par Zhor Hadjam - ElWatan
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