Écosystèmes marins - Gestion intégrée des zones côtières

Présentation d’un projet relatif au suivi et indicateurs des écosystèmes marins pour l’Afrique du Nord pour combler le retard qu'accuse la région en matière de connaissances scientifiques.

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Le projet Medina permettra d’alerter d’avance les administrations
des deux rives du bassin méditerranéen sur la hausse des
températures pour pouvoir trouver des solutions au danger des méduses.
Planifier une politique maritime intégrée, c’est l’objectif du projet Medina. «Les écosystèmes côtiers méditerranéens sont exposés à de nombreuses pressions, parmi lesquelles : l’accroissement urbain, l’intensification des activités maritimes et la pêche non durable. 
L’impact de telles pressions a provoqué la dégradation des espaces naturels et la perte de la biodiversité marine et terrestre. 
La Méditerranée fait partie des 64 écosystèmes marins de la planète qui souffrent le plus. Pour remédier à cette situation, nous devons nous doter des moyens pour gérer cet espace de manière durable», a lancé Larbi Sbaï, professeur universitaire et spécialiste de droit maritime, lors de la présentation à Rabat du projet Medina (Marine ecosystem dynamics and indicators for Noth Africa).

Ce projet, relatif au suivi et aux indicateurs des écosystèmes marins pour l’Afrique du Nord, est financé par l’Union européenne (UE) avec un budget de plus de 4 millions d’euros. Medina concerne plusieurs pays de la rive Sud de la Méditerranée qui se sont engagés à initier des projets pilotes : la lagune de Marchica à Nador (Maroc), Baie de Bejaia (Algérie), golfe de Syrte (Libye), golfe de Gabes (Tunisie) et Lac Burullus (Égypte). Medina contribuera également à créer le cadre qui permettra aux pays d’Afrique du Nord de développer des programmes de surveillance à long terme de leurs zones côtières en collaboration avec les partenaires européens. «Ce projet servira à fournir des informations pour pouvoir anticiper et prendre les bonnes décisions en matière de planification. La Méditerranée est une des grandes destinations du tourisme mondial. Lorsque la température de l’eau de mer monte, il y a risque de voir apparaître des méduses et de faire fuir les touristes. Le projet Medina permettra donc d’alerter d’avance les administrations des deux rives du bassin méditerranéen sur la hausse des températures pour pouvoir trouver des solutions au danger des méduses», a expliqué Alain Jeudy de Grissac de l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN).

Et d’ajouter : «Il y a un fossé entre le Nord et le Sud de la Méditerranée en matière de connaissances scientifiques. Medina sert à réduire ce retard entre les deux rives. Il s’agit de faire bénéficier ces pays notamment de l’information par satellite pour pouvoir faire de la planification tout en réalisant des économies.» Quant à Roberto Pastres, enseignant à l’université de Venise et coordonnateur européen du projet Medina, il a souligné que ce projet suivra de près les écosystèmes marins. «Nous allons nous intéresser notamment aux conséquences des fermes aquacoles sur le système marin et le danger de la prolifération des algues invasives», a noté l’intéressé.

Pour ce qui est de la méthode suivie par l’équipe de Medina, il sera question de l’approche écosystémique. «L’approche écosystémique, c’est la gestion intégrée des eaux et des ressources vivantes qui favorise la conservation et l’utilisation durable d’une manière équitable. 
C’est la définition donnée par la convention de la diversité biologique (CDB). Mais l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN) a ajouté à cette description, la notion de besoins humains qui est au cœur de la gestion de la biodiversité», a noté Driss Nachite, océanologue et directeur de l’unité de recherche «Sciences de la mer» à l’université Abdelmalek Essaâdi Tanger-Tétouan. «Nos sociétés n’ont pas besoin de faire la recherche pour la recherche, mais elles ont besoin des avancées scientifiques pour améliorer le quotidien des populations», a conclu Bouchta El Moumni, doyen de la faculté polydisciplinaire de Larache.

Diversité biologique

«L'approche par écosystème est fondée sur l'application de méthodologies scientifiques adéquates concentrées sur des paliers d'organisation biologique. Ces paliers couvrent les principaux structures, processus, fonctions et interactions entre les organismes et leur environnement. En outre, l'approche par écosystème a le mérite de reconnaître que les populations humaines, dans leur diversité culturelle, sont une composante intégrante de nombreux écosystèmes», soulignent les auteurs du rapport «Approche par écosystème» publié par la Convention de la diversité biologique en 2004. 
Et d’ajouter : «Cette approche joue un rôle fondamental quand il s'agit d'orienter l'action des différents programmes de travail de la Convention et de tisser des liens entre ces programmes. En définitive, tous les biomes, et donc tous les programmes de travail, sont liés entre eux à un degré ou un autre. Une action de gestion qui ne tienne pas compte de ces liens ne peut réussir pleinement.»
Par Rachid Tarik - Source de l'article Le Matin

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