Appel des chefs d'entreprise de la Méditerranée & Lancement de l’Euro-Mediterranean Competitiveness Council (EMCC

C’est une évidence, le processus politique de construction de l’Union pour la Méditerranée (UPM) est en panne mais cela ne doit pas dispenser les entreprises de continuer d’aller de l’avant afin de rapprocher le Sud et le Nord de Mare nostrum. Tel est l’un des messages principaux émis par le Conseil de surveillance de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) qui s’est réuni le mardi 14 décembre à Paris au siège centrale de La Poste, l’un des membres fondateurs d’Ipemed.
« Les entreprises veulent que ça bougent, a relevé Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez et président du Conseil de surveillance d’Ipemed. « L’Europe ne doit pas s’isoler. Il faut qu’elle aille chercher la croissance au sud de la Méditerranée afin de constituer un grand ensemble qui pèsera dans la mondialisation. Il faut des projets structurants qui soient accompagnés par les Etats. Ces derniers ont un rôle à jouer ».
Lancement de l’Euro-Mediterranean Competitiveness Council (EMCC)
Pour démontrer leur engagement à bâtir un espace euro-méditerranéen solidaire, les membres du Conseil de surveillance d’Ipemed ainsi que d’autres chefs d’entreprises ont décidé de lancer l’Euro-Mediterranean Competitiveness Council (EMCC) qui constituera désormais le Conseil de surveillance regroupant l’ensemble des entreprises fondatrices d’Ipemed.
A l’avenir, cette structure permettra aux patrons méditerranéens de faire entendre leur voix et de peser dans le débat politique euro-méditerranéen. Grâce aux diverses antennes-pays d’Ipemed, l’EMCC permettra aux patrons de rencontrer les décideurs politiques afin de les encourager à aller encore plus loin dans l’intégration régionale. Pour bien marquer le coup et pour célébrer ce démarrage, les membres de l’EMCC ont d’ailleurs lancé un appel officiel aux Etats et aux gouvernements afin qu’ils n’abandonnent pas le projet de rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée.
Lu par Aziz Milad et par René Caron, tous deux vice-présidents de l’EMCC et respectivement PDG de Tunisian Travel Services (TTS) et ancien président du Crédit Agricole, le texte relève qu’il est de la responsabilité des chefs d’entreprises de l’Est, du Nord et du Sud de la Méditerranée, de « promouvoir le développement et la paix » et qu’au-delà de leurs intérêts individuels, ils ont « une responsabilité économique, sociale et environnementale pour mettre en œuvre le co-développement entre les deux rives. »
En créant l’EMCC, et en s’engageant à rapprocher les rives méditerranéennes par l’économie, les patrons ont décidé aussi de continuer à « se mobiliser afin d’élaborer des projets structurants concrets sur l’eau et l’assainissement, l’énergie, la sécurité alimentaire, les échanges financiers, la mobilité, les transports, la santé et la formation. »
A noter que l’EMCC va adopter une charte qui fixera les principes de l’engagement des ces chefs d’entreprise pour une intégration régionale productive, durable et solidaire.

Deux tables rondes de haut-niveau
Un sympathique intermède a suivi le lancement de cet appel avec la présentation, par Plantu, dessinateur au quotidien Le Monde, de plusieurs caricatures et dessins d’actualité réalisés par des auteurs méditerranéens. Intitulée « Les Dessinateurs de la Méditerranée : des plages de liberté », cette session a démontré que de nombreux artistes et dessinateurs de presse sont convaincus de l’importance d’un avenir commun entre les rives de la Méditerranée. Elle a aussi montré que le chemin à parcourir reste encore long pour que s’installent au Sud et à l’Est de la Méditerranée, la paix et la sérénité.
La première table ronde a abordé la question du rôle des entreprises dans le rapprochement euro-méditerranéen. Parmi les participants, Gérard Mestrallet et Aziz Milad ont insisté sur l’importance des projets structurants.
De son côté, René Carron a évoqué la nécessité d’un regroupement régional et de l’importance d’organiser les financements des futurs projets euro-méditerranéens.
Ismaïl Mabrouk, PDG de Tunisie Invest, a mis l’accent sur l’urgence d’identifier des projets communs et suffisamment fédérateurs afin de tester la dynamique euro-maghrébine. Quant à Neemat Frem, Président du groupe libanais Indevco, il a rappelé le rôle pivot des partenariats public-privé dans le cadre du développement dans les Pays du sud et de l’est de la Méditerranée (Psem).
La seconde table ronde concernait un aspect plus politique puisqu’elle a examiné l’avenir du processus d’Union pour la Méditerranée. L’occasion pour Henri Guaino, Conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, d’affirmer que l’UPM compte déjà des résultats tangibles avec notamment le lancement du Plan solaire méditerranéen (PSM) ainsi que la mise en place d’un Secrétariat général à Barcelone.
Il a aussi insisté sur le fait que la question de la mobilité serait désormais au centre de l’agenda des discussions de l’UPM. De son côté, Nasser Kamel, ambassadeur d’Egypte en France, a reconnu que le processus politique était à l’arrêt en raison des événements du Proche-Orient.
Mais il a insisté sur le fait que cela ne signifiait pas qu’il fallait désespérer de l’UPM, la dynamique étant sur les rails avec un Secrétariat général qui a commencé à travailler pour examiner les futurs projets. Enfin, Hakim El-Karoui, banquier d’affaires et président de YML, a rappelé la nécessité de réfléchir à la Méditerranée en tenant compte de toutes ses réalités notamment sociales et économiques.
Source http://www.ipemed.coop/
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