La France souhaite organiser en 2018 une réunion entre pays européens et du Maghreb pour décider d’une « ambition commune méditerranéenne », a annoncé jeudi Emmanuel Macron, relançant l’idée d’une coopération qui n’est jamais parvenue à surmonter les blocages, liés notamment au conflit israélo-palestinien.
« Nous l’avons parfois fait en ayant une vision peut-être trop large de la Méditerranée et en allant en quelque sorte s’abîmer sur des conflits qui nous dépassaient ou nous arrêtaient », a estimé le chef de l’Etat français lors d’un discours à l’Assemblée à Tunis.
« Mais entre les rives du Nord et les rives du Sud, il y a une histoire, des projets, des diasporas, des jeunesses qui se regardent et n’attendent que de faire », a-t-il ajouté.
« Si vous en êtes d’accord, j’aimerais que la France puisse accueillir cette année une première réunion des dirigeants, des sociétés civiles, des jeunes, des universitaires, de quelques pays européens de la Méditerranée et des pays du Maghreb et que nous puissions nous voir, nous parler, décider ensemble s’il y a une stratégie commune en Méditerranée ».
Lancée en juillet 2008 par Nicolas Sarkozy, l’Union pour la Méditerranée (UPM), devait permettre de raviver le projet Euromed portée en 1995 sur les fonts baptismaux et transformer l’espace méditerranéen en région de « paix et de prospérité » par la mise en place de projets communs.
Mais cette structure de 43 pays membres s’est rapidement heurtée aux tensions régionales et avait notamment dû être temporairement suspendue en janvier 2009 à la demande des pays arabes qui refusaient de s’asseoir à la même table qu’Israël sur fond d’opération militaire de l’Etat hébreu à Gaza.
Un autre cadre de coopération plus restreint entre les deux rives existe – le « groupe 5 + 5 » créé en 1990 et réunissant cinq pays du sud de l’Union européenne (France, Espagne, Italie, Portugal, Malte) et cinq pays nord-africains (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie).
Pour Emmanuel Macron, l’enjeu d’une coopération méditerranéenne est cruciale à l’heure où des milliers de migrants continuent de franchir la mer dans l’espoir d’une vie meilleure ou fuyant les conflits.
« Nous avons un défi, nous regardons la même mer, et cette mer est devenue un cimetière, par nos égoïsmes, parce que nous nous sommes repliés, parce que nous avons laissé prospérer l’obscurantisme et les passeurs de haine », a-t-il déclaré « Là aussi, nous devons avoir une politique commune, celle de cette circulation voulue, de ces projets partagés, de ces langues partagées, de ces mythes communs ».
Source de l'article Le Desk
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire