Tunisie: plaidoyers en faveur du processus euro-méditerranéen

En dépit des entraves engendrées par la situation au Proche-Orient, des voix se sont élevées mardi pour plaider fortement en faveur du processus euro-méditerranéen, lors de la deuxième session des "entretiens de la Méditerranée" qui se sont ouvertes dans la journée à Hammamet, une station balnéaire à 70km de Tunis.
"Le processus euro-méditerranéen a grandement besoin d'une nouvelle impulsion pour accélérer les pas sur la voie de l'aplanissement des obstacles existants", a lancé le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi devant un parterre de personnalités politiques, d'experts et d'opérateurs économiques.
Il a, à cet égard, plaidé pour "la consolidation des ponts de dialogue, de communication et de coopération entre les deux rives de la Méditerranée pour l'instauration d'un espace de sécurité, de paix, de stabilité et de développement solidaire".
Jean-Louis Guigou, délégué général de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPMED), a déploré le report du sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) prévu le 7 juin à Barcelone en raison de "la crise aiguë du conflit israélo-palestinien".
Pour la députée PS française et ex-ministre de la Justice Elisabeth Guigou, "ce beau projet" que représente l'UPM "ne doit pas être pris en otage par ce conflit, mais plutôt inciter les chefs d'entreprise et les acteurs de la société civile à aller de l'avant".
Elle considère que l'intégration euro-méditerranéenne constitue "une urgente nécessité, voire la plus grande oeuvre géopolitique du XXIe siècle".
"L'Europe et les pays de la rive sud et est de la Méditerranée n'ont pas d'autres choix que de se grouper, afin de se doter de la taille requise pour faire face à la recrudescence de la concurrence des grands pôles régionaux, notamment, américains et asiatiques, a-t- elle ajouté.
Le ministre tunisien de l'Industrie Afif Chelbi a appelé à "une mutation profonde de la vision du sud et du Maghreb en particulier, de la part de l'Europe".
Dans son esprit, une telle vision ne devrait plus se limiter à la recherche de pétrole, de gaz et d'un rempart contre le terrorisme et les flux migratoires, mais plutôt considérer le Maghreb "comme un relais naturel de développement pour les économies européennes en quête de croissance".
Source AP & Challenges.fr - le 25 mai 2010

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