« La Méditerranée est une énigme que ce livre ne prétend pas résoudre, tout au plus tente-t-il, en restituant les principales étapes de son histoire, de rendre plus compréhensibles sa ou ses spécificités ». Ainsi, comme l’indiquent les auteurs en introduction, le prisme historique permet d’analyser les nombreuses spécificités de l’espace méditerranéen. Des cartes illustrent également leurs propos.
Le retour aux origines de la Méditerranée, tant géographiques qu’humaines, en fixe le cadre : il y a deux millions d’années, l’homme s’installe autour de cette « mer fermée », aux caractéristiques climatiques et végétales bien spécifiques, et y invente l’art, l’agriculture et l’écriture.
Le retour aux origines de la Méditerranée, tant géographiques qu’humaines, en fixe le cadre : il y a deux millions d’années, l’homme s’installe autour de cette « mer fermée », aux caractéristiques climatiques et végétales bien spécifiques, et y invente l’art, l’agriculture et l’écriture.
Les villes s’y développent également, comme dans la région de Sumer, et sont « le signe que les relations différentes s’établissent entre les hommes et les territoires ; elle(s) manifeste(nt) le développement des échanges de marchandises et d’idées, les relations nouvelles entre les communautés ».
Des « Empires et royaumes » sont alors fondés dans cet espace, notamment en Egypte au temps des Pharaons, en Mésopotamie avec l’Empire créé par Sargon et avec l’Empire de Babylone, en Haute-Mésopotamie avec l’Empire d’Assyrie, au Levant dans les cités-Etats, en Anatolie dans l’Empire des Hittites, en Crète, en Grèce actuelle à Mycènes, sur les côtes orientales de la Méditerranée avec les Phéniciens, en Canaan avec le royaume d’Israël, à Carthage et dans l’actuelle Toscane avec les Etrusques.
Des « Empires et royaumes » sont alors fondés dans cet espace, notamment en Egypte au temps des Pharaons, en Mésopotamie avec l’Empire créé par Sargon et avec l’Empire de Babylone, en Haute-Mésopotamie avec l’Empire d’Assyrie, au Levant dans les cités-Etats, en Anatolie dans l’Empire des Hittites, en Crète, en Grèce actuelle à Mycènes, sur les côtes orientales de la Méditerranée avec les Phéniciens, en Canaan avec le royaume d’Israël, à Carthage et dans l’actuelle Toscane avec les Etrusques.
A la suite de ces civilisations, d’autres apparaissent, comme en Grèce du VIII ème siècle avant J.C. à Alexandre le Grand, comme à Rome également.
Les grandes étapes de la puissance romaine sont ainsi rappelées : la naissance de Rome, les guerres puniques, les guerres civiles, l’apparition du christianisme, l’expansion de l’Empire sur le pourtour méditerranéen et la notion de Mare Nostrum, le déclin de l’Empire romain à la suite des invasions barbares.
Au VI ème siècle, avec l’empereur Justinien, l’Empire romain d’Orient se constitue et Constantinople devient la « Nouvelle Rome ».
Au VI ème siècle, avec l’empereur Justinien, l’Empire romain d’Orient se constitue et Constantinople devient la « Nouvelle Rome ».
Au VII ème siècle, l’Islam nait et se développe, lors des conquêtes arabo-musulmanes, sur le pourtour méditerranéen et jusqu’en Perse. En parallèle, les Carolingiens créent un Empire, qui se positionne au VIII ème siècle face à l’Empire byzantin et face aux royaumes musulmans.
Au XI ème siècle, la Méditerranée est marquée par plusieurs événements : alors qu’en 1054 un schisme sépare les Eglises d’Orient et d’Occident, l’opposition qui sévit entre chrétiens et musulmans depuis le VIII ème siècle se renforce avec les croisades et avec l’établissement des Etats francs d’Orient, qui en sont le corollaire.
A la suite des croisades, la Méditerranée entre dans une époque de « grandeur et (de) décadence ». Du XI ème au XIII ème siècle, le monde musulman est secoué par des divisions internes ; la fin du califat de Cordoue en 1031 remodèle l’Espagne (Reconquista). Ces changements ne remettent cependant pas en cause les intérêts commerciaux de l’Italie en Méditerranée.
A la suite des croisades, la Méditerranée entre dans une époque de « grandeur et (de) décadence ». Du XI ème au XIII ème siècle, le monde musulman est secoué par des divisions internes ; la fin du califat de Cordoue en 1031 remodèle l’Espagne (Reconquista). Ces changements ne remettent cependant pas en cause les intérêts commerciaux de l’Italie en Méditerranée.
Entre les XIV ème et XVI ème siècles, la Méditerranée est marquée par d’autres problématiques : l’affirmation de l’Empire ottoman à la suite de la prise de Constantinople en 1453 ; le devenir des Juifs à fin de la Reconquista en 1492 ; le déclin de Venise et celui de l’Espagne.
A cette époque de « grandeur et décadence » succède un temps de « déchirure ». Alors que sous le règne de Soliman le Magnifique la grandeur de l’Empire ottoman s’affirme, la bataille de Lépante remet en cause son invulnérabilité.
A cette époque de « grandeur et décadence » succède un temps de « déchirure ». Alors que sous le règne de Soliman le Magnifique la grandeur de l’Empire ottoman s’affirme, la bataille de Lépante remet en cause son invulnérabilité.
L’Espagne est également touchée par une guerre de succession, qui « au delà de ses intérêts dynastiques, est aussi un conflit pour la domination de la Méditerranée occidentale et du vaste empire d’Amérique ».
La Méditerranée des XVIII ème et XIX ème siècles entre alors dans une nouvelle phase de conquête, comme en témoignent les expéditions de Napoléon à la fin du XVIII ème siècle, tant en Italie, en Egypte, en Palestine qu’en Syrie. Au début du XIX ème siècle, la France conquiert le Maghreb, jusqu’alors sous contrôle ottoman. L’espace méditerranéen devient essentiel pour les puissances européennes dans leur recherche de zones d’influences, en particuliers dans les provinces arabes de l’Empire ottoman. La Question d’Orient est alors une problématique essentielle de la diplomatie européenne.
La Méditerranée des XVIII ème et XIX ème siècles entre alors dans une nouvelle phase de conquête, comme en témoignent les expéditions de Napoléon à la fin du XVIII ème siècle, tant en Italie, en Egypte, en Palestine qu’en Syrie. Au début du XIX ème siècle, la France conquiert le Maghreb, jusqu’alors sous contrôle ottoman. L’espace méditerranéen devient essentiel pour les puissances européennes dans leur recherche de zones d’influences, en particuliers dans les provinces arabes de l’Empire ottoman. La Question d’Orient est alors une problématique essentielle de la diplomatie européenne.
En parallèle, le nationalisme se développe. L’indépendance de la Grèce en 1830, sous domination ottomane depuis le XV ème siècle, en est l’illustration ; l’unité italienne en 1871 également.
Le XX ème siècle voit la mise en place d’un nouvel espace méditerranéen, à la suite de la Première Guerre mondiale : des mandats sont notamment attribués par la Société des Nations à la France et à la Grande-Bretagne sur les anciennes provinces arabes de l’Empire ottoman ; l’Espagne et l’Italie mettent en œuvre leurs ambitions sur la rive sud de la Méditerranée, en Afrique.
Le XX ème siècle voit la mise en place d’un nouvel espace méditerranéen, à la suite de la Première Guerre mondiale : des mandats sont notamment attribués par la Société des Nations à la France et à la Grande-Bretagne sur les anciennes provinces arabes de l’Empire ottoman ; l’Espagne et l’Italie mettent en œuvre leurs ambitions sur la rive sud de la Méditerranée, en Afrique.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Méditerranée est un des théâtres d’opérations puis, pendant la guerre froide, elle devient un des enjeux des Etats-Unis et de l’URSS.
Les questions du Moyen-Orient sont également au cœur des problématiques méditerranéennes : la création de l’Etat d’Israël, les guerres israélo-arabes, le Liban, les questions religieuses.
u final, le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée, la question du développement durable et de l’immigration sont les grandes questions sur lesquelles il semble nécessaire d’avancer.
De cette vasque fresque, on retiendra que la Méditerranée peut se comprendre comme un lieu d’opposition et de rivalités, et que l’unité, si elle est longue à se mettre en place, n’en demeure pas moins « plus nécessaire que jamais », « dans l’immense rapport de force qui est en train de s’établir dans le monde d’aujourd’hui ».
Odile Sassi et Mathilde Aycard, sous la direction de Pierre Vallaud, Atlas historique de la Méditerranée, Editions Presse de l’université Saint-Joseph, Beyrouth et Editions Fayard, Paris, septembre 2009, 206 pages.
Source Anne-Lucie Chaigne-Oudin - www.lesclesdumoyenorient.com - le 23 novembre 2010
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u final, le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée, la question du développement durable et de l’immigration sont les grandes questions sur lesquelles il semble nécessaire d’avancer.
De cette vasque fresque, on retiendra que la Méditerranée peut se comprendre comme un lieu d’opposition et de rivalités, et que l’unité, si elle est longue à se mettre en place, n’en demeure pas moins « plus nécessaire que jamais », « dans l’immense rapport de force qui est en train de s’établir dans le monde d’aujourd’hui ».
Odile Sassi et Mathilde Aycard, sous la direction de Pierre Vallaud, Atlas historique de la Méditerranée, Editions Presse de l’université Saint-Joseph, Beyrouth et Editions Fayard, Paris, septembre 2009, 206 pages.
Source Anne-Lucie Chaigne-Oudin - www.lesclesdumoyenorient.com - le 23 novembre 2010
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