La Méditerranée, berceau des cultures des pays occidentaux, n’a cessé d’exercer sa fascination sur l’Europe continentale, en dépit des mouvements de l’Histoire
Les pays du sud de la Méditerranée, et notamment dans la zone du Moyen-Orient, se sont trouvés au cœur des rivalités entre les cultures, les civilisations et les Empires.
Les pays du sud de la Méditerranée, et notamment dans la zone du Moyen-Orient, se sont trouvés au cœur des rivalités entre les cultures, les civilisations et les Empires.
C’est ainsi que les pays du Moyen-Orient d’abord, puis d’une façon plus générale les pays méditerranéens exercèrent entre eux et sur les pays des rives nord une fascination qui ne s’est pas amoindrie avec le temps.
Napoléon y succomba au XVIII ème siècle, plus récemment, durant la période contemporaine, cette fascination inspira d’une part les ambitions coloniales des pays européens du nord, et en particulier celles de l’Italie et de la France, et d’autre part la recherche du contrôle des voies de communication et des routes commerciales par la Grande-Bretagne.
Cette fin du XIXe siècle et cette première partie du XXe siècle ont conduit les pays européens, notamment la Grande-Bretagne et ceux du nord de la Méditerranée, à élaborer des séries d’accords bilatéraux avec les pays du sud de la Méditerranée qui leur paraissaient les plus intéressants au regard de leur politique économique et commerciale, et de leur rayonnement culturel et diplomatique.
Mais ce volet méditerranéen n’était qu’un des aspects des politiques étrangères des grandes puissances européennes, qui dans la deuxième partie du XXe siècle, à la suite de la Seconde Guerre mondiale, se lancèrent dans la construction d’une Union européenne de plus en plus intégrée.
C’est ainsi que le particularisme des politiques méditerranéennes qui avaient abouti pour les pays européens du nord de la Méditerranée à une somme d’accords bilatéraux plus ou moins désordonnés dans les domaines culturels, commerciaux, économiques et diplomatiques, s’est trouvé confronté au concept de politique économique et commerciale unitaire élaboré au sein de la Communauté européenne.
C’est ainsi que le particularisme des politiques méditerranéennes qui avaient abouti pour les pays européens du nord de la Méditerranée à une somme d’accords bilatéraux plus ou moins désordonnés dans les domaines culturels, commerciaux, économiques et diplomatiques, s’est trouvé confronté au concept de politique économique et commerciale unitaire élaboré au sein de la Communauté européenne.
Dès lors, les pays européens qui avaient des intérêts en Méditerranée ont été amenés à unifier le particularisme de leur politique méditerranéenne afin de le rendre compatible avec la gouvernance européenne qui se mettait alors en place, et notamment à transformer les accords bilatéraux de chacun des pays membres en accords conformes au Traité de Rome. Le concept d’Euromed était né, ce qui ne voulait pas dire pour autant que son application dans les instances européennes fut facile.
Une mise en œuvre lente et laborieuse
Il convenait donc en priorité, pour respecter les règles communautaires en matière de politique commerciale, d’unifier les concessions douanières et tarifaires qui avaient été passées entre l’un ou l’autre des Etats membres de l’Union européenne et les Etats du sud de la Méditerranée.
C’est ainsi qu’en 1972 apparu le concept de politique méditerranéenne globale (PMG), qui ne concernait pas seulement les échanges commerciaux, mais également les accords bilatéraux de coopération. De plus, des accords spécifiques de libre-échange avec des perspectives d’intégration dans une union douanière, voire d’intégration à la Communauté européenne, furent passés avec la Grèce, la Turquie, Malte et Chypre. En 1976, fut établie la convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée des risques de pollution.
En 1990, en vue d’améliorer l’efficacité des liens et la stabilité du développement entre les pays des deux bords de la Méditerranée, la Commission européenne proposa une politique méditerranéenne rénovée (PMR).
Entre 1995 et 2000, le processus s’accéléra : l’Union européenne passa un accord d’union douanière puis d’association avec la Turquie. En novembre de la même année, le processus de Barcelone se mit en place entre les 15 de l’Union européenne et les 12 pays méditerranéens du sud, qui se caractérisa par une approche globale économique, sociale, culturelle et humaine. Le processus sera étendu progressivement jusqu’en l’an 2000 à Israël, au Maroc, à l’Autorité palestinienne et à la Jordanie.
Entre 2000 et 2008, un nouvel élan est donné, avec une conférence euroméditerranéenne qui se tient pratiquement tous les ans, sur les thèmes de la paix, de la stabilité, de la prospérité, du développement et de l’intégration économique.
Une mise en œuvre lente et laborieuse
Il convenait donc en priorité, pour respecter les règles communautaires en matière de politique commerciale, d’unifier les concessions douanières et tarifaires qui avaient été passées entre l’un ou l’autre des Etats membres de l’Union européenne et les Etats du sud de la Méditerranée.
C’est ainsi qu’en 1972 apparu le concept de politique méditerranéenne globale (PMG), qui ne concernait pas seulement les échanges commerciaux, mais également les accords bilatéraux de coopération. De plus, des accords spécifiques de libre-échange avec des perspectives d’intégration dans une union douanière, voire d’intégration à la Communauté européenne, furent passés avec la Grèce, la Turquie, Malte et Chypre. En 1976, fut établie la convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée des risques de pollution.
En 1990, en vue d’améliorer l’efficacité des liens et la stabilité du développement entre les pays des deux bords de la Méditerranée, la Commission européenne proposa une politique méditerranéenne rénovée (PMR).
Entre 1995 et 2000, le processus s’accéléra : l’Union européenne passa un accord d’union douanière puis d’association avec la Turquie. En novembre de la même année, le processus de Barcelone se mit en place entre les 15 de l’Union européenne et les 12 pays méditerranéens du sud, qui se caractérisa par une approche globale économique, sociale, culturelle et humaine. Le processus sera étendu progressivement jusqu’en l’an 2000 à Israël, au Maroc, à l’Autorité palestinienne et à la Jordanie.
Entre 2000 et 2008, un nouvel élan est donné, avec une conférence euroméditerranéenne qui se tient pratiquement tous les ans, sur les thèmes de la paix, de la stabilité, de la prospérité, du développement et de l’intégration économique.
L’objectif est la mise en place d’une zone globale de libre-échange entre tous les pays méditerranéens entre eux ainsi qu’avec l’Union européenne. C’est un objectif ambitieux, car les pays du sud de la Méditerranée répugnent à libéraliser leurs échanges économiques entre eux.
En 2004 est constituée une Assemblée Parlementaire Euromed (APEM) composée de 240 membres : 120 parlementaires européens et 120 parlementaires des pays du sud méditerranéen.
En 2008, la présidence française tente une nouvelle relance du processus de Barcelone avec la création officielle, lors du sommet de Paris, de l’Union pour la Méditerranée (UPM), entre les 27 états membres de l’Union européenne et les 16 Etats du sud de la Méditerranée. Le siège de l’UPM est fixé à Barcelone. La gouvernance est assurée par un secrétariat paritaire et par un comité permanent, basés à Bruxelles.
Une problématique aux multiples aspects
En dépit des efforts déployés, le concept d’Euromed peine à avoir son existence propre. En effet, différentes questions ont du mal à trouver des réponses satisfaisantes :
La Méditerranée pourrait être considérée comme « la chasse gardée » des Etats membres de l’Union européenne, riverains de cette mer ; mais dans la mesure où les financements ont pour origine les 27 Etats membres, ceux-ci souhaitent tout naturellement exercer un contrôle.
Dans le processus de mondialisation que la crise économique et financière de 2008 a encore exacerbé, la Méditerranée n’est plus le centre du monde, ni un espace fermé au bénéfice de ses seuls riverains. A cet égard, les États-Unis, la Russie et la Chine entendent bien s’intéresser à cette région, et notamment aux pays du Sud méditerranéen, si ceux-ci peuvent leur apporter des avantages en matières premières et énergétiques ou bien en contrôle des échanges commerciaux et des transports maritimes.
De même, du côté de l’Union européenne, le processus de mondialisation de l’économie a conduit à une libéralisation accélérée des échanges économiques et commerciaux avec l’ensemble des partenaires, et notamment asiatiques. Mais la crise a renforcé cette accélération des échanges et des délocalisations, qui dans un premier temps avaient pu bénéficier aux pays du sud de la Méditerranée mais qui, aujourd’hui, se retournent contre eux, au bénéfice des fournisseurs asiatiques et notamment de la Chine.
En 2004 est constituée une Assemblée Parlementaire Euromed (APEM) composée de 240 membres : 120 parlementaires européens et 120 parlementaires des pays du sud méditerranéen.
En 2008, la présidence française tente une nouvelle relance du processus de Barcelone avec la création officielle, lors du sommet de Paris, de l’Union pour la Méditerranée (UPM), entre les 27 états membres de l’Union européenne et les 16 Etats du sud de la Méditerranée. Le siège de l’UPM est fixé à Barcelone. La gouvernance est assurée par un secrétariat paritaire et par un comité permanent, basés à Bruxelles.
Une problématique aux multiples aspects
En dépit des efforts déployés, le concept d’Euromed peine à avoir son existence propre. En effet, différentes questions ont du mal à trouver des réponses satisfaisantes :
La Méditerranée pourrait être considérée comme « la chasse gardée » des Etats membres de l’Union européenne, riverains de cette mer ; mais dans la mesure où les financements ont pour origine les 27 Etats membres, ceux-ci souhaitent tout naturellement exercer un contrôle.
Dans le processus de mondialisation que la crise économique et financière de 2008 a encore exacerbé, la Méditerranée n’est plus le centre du monde, ni un espace fermé au bénéfice de ses seuls riverains. A cet égard, les États-Unis, la Russie et la Chine entendent bien s’intéresser à cette région, et notamment aux pays du Sud méditerranéen, si ceux-ci peuvent leur apporter des avantages en matières premières et énergétiques ou bien en contrôle des échanges commerciaux et des transports maritimes.
De même, du côté de l’Union européenne, le processus de mondialisation de l’économie a conduit à une libéralisation accélérée des échanges économiques et commerciaux avec l’ensemble des partenaires, et notamment asiatiques. Mais la crise a renforcé cette accélération des échanges et des délocalisations, qui dans un premier temps avaient pu bénéficier aux pays du sud de la Méditerranée mais qui, aujourd’hui, se retournent contre eux, au bénéfice des fournisseurs asiatiques et notamment de la Chine.
Ainsi la zone de libre-échange euro méditerranéenne qui devait être une source de prospérité peut devenir aujourd’hui un handicap pour les pays du Sud méditerranéen qui voient leurs débouchés en Europe se réduire en raison de la concurrence à très bas prix de produits venant d’Asie.
Les pays du sud de la Méditerranée ont jusqu’à maintenant été enclins à favoriser essentiellement leurs relations commerciales et économiques de manière bilatérale avec l’Union européenne. Les courants commerciaux, même avec le régime actuel de libre-échange, restent encore très limités entre pays du Sud.
Les pays du sud de la Méditerranée ont jusqu’à maintenant été enclins à favoriser essentiellement leurs relations commerciales et économiques de manière bilatérale avec l’Union européenne. Les courants commerciaux, même avec le régime actuel de libre-échange, restent encore très limités entre pays du Sud.
À cet égard, on pouvait se poser la question de la très grande méfiance potentielle de certains d’entre eux au regard de la puissance de la Turquie et les risques d’un retour en force d’une nouvelle forme d’Empire ottoman. En outre, les incertitudes pesant sur le statut définitif de la Turquie au sein de l’U.E. confortent ces hésitations.
Conclusion
Idéalement ou de façon chimérique, la Méditerranée exerce toujours sa fascination sur l’Europe et au sein de l’Union européenne. Celle-ci rêve toujours d’un pourtour méditerranéen, fait de peuples unifiés dans leur économie et leur commerce, intégrés entre eux en une zone de libre échange associée à l’Union européenne.
Conclusion
Idéalement ou de façon chimérique, la Méditerranée exerce toujours sa fascination sur l’Europe et au sein de l’Union européenne. Celle-ci rêve toujours d’un pourtour méditerranéen, fait de peuples unifiés dans leur économie et leur commerce, intégrés entre eux en une zone de libre échange associée à l’Union européenne.
Les matières premières, les produits semi manufacturés et manufacturés pourraient passer librement les frontières des 16 pays du sud méditerranéen pour subir des transformations successives et traverser la Méditerranée afin d’alimenter l’Europe, et vice versa. Mais nous en sommes encore loin.
L’Euromed reste à construire : est-ce une chimère ? Une œuvre de visionnaires ? Ou aboutissement lointain d’une « real politik » ?
Par Daniel Charentais - www.lesclesdumoyenorient.com - le 22 novembre 2010
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L’Euromed reste à construire : est-ce une chimère ? Une œuvre de visionnaires ? Ou aboutissement lointain d’une « real politik » ?
Par Daniel Charentais - www.lesclesdumoyenorient.com - le 22 novembre 2010
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