Méditerranée - La diète méditerranéenne reconnue par l’Unesco...

La diète méditerranéenne : reconnue par l’Unesco, oubliée par la France
Cocorico : le « repas gastronomique des Français » entre au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Cette annonce faite mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a été l’occasion de faire réagir chefs et simples passants à cette reconnaissance de la cuisine hexagonale.
Comment faire autrement lorsque l’Unesco estime qu’elle « met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature » ? Et quand elle cite « le choix attentif des mets parmi un corpus de recettes qui ne cesse de s’enrichir ; l’achat de bons produits, de préférence locaux, dont les saveurs s’accordent bien ensemble ; le mariage entre mets et vins ; la décoration de la table ; et une gestuelle spécifique pendant la dégustation » ?
Cuisine du Sud -
On a cependant un peu oublié au passage une autre raison de se réjouir pour les Provençaux : parmi les 46 nouveaux éléments inscrits sur la liste de l’Unesco figure également la diète méditerranéenne. Avec des lignes qui font chaud au coeur des amateurs de la cuisine du Sud, avec « l’huile d’olive, les céréales, les fruits et légumes frais ou séchés, une proportion limitée de poisson, produits laitiers et viande, et de nombreux condiments et épices, le tout accompagné de vin ou d’infusions ».
L’Unesco écrit même que cette diète « recouvre beaucoup plus que la seule nourriture. Elle favorise les contacts sociaux, les repas collectifs étant la clé de voûte des coutumes sociales et des événements festifs. Elle a donné naissance à un formidable corpus de savoirs, chants, maximes, récits et légendes. Elle s’enracine dans le respect du territoire et de la biodiversité, et assure la conservation et le développement des activités traditionnelles et de l’artisanat liés à la pêche et à l’agriculture dans les communautés méditerranéennes ».
Candidature solo de la France -
Pourtant, pas de pleines pages dans les journaux, y compris locaux. Peut-être parce que « la France, pourtant co-présidente de l’Union pour la Méditerranée, est venue présenter la candidature de la seule gastronomie hexagonale au patrimoine immatériel de l’Humanité au moment même où quatre pays méditerranéens défendaient eux, collectivement, l’inscription de la diète méditerranéenne », comme le note Sébastien Abis, administrateur au secrétariat général du Centre International des hautes études agronomiques (CIHEAM).
Dans une très complète analyse de cette « géopolitique au bout de la fourchette », publiée sur le site Affaires Stratégiques, il déplore que « tout se passe comme si l’économie mondialisée prenait à la Méditerranée ce qu’elle avait d’universel ; mais au lieu de la renforcer, cela a plutôt tendance à mettre en lumière les divisions de cette Méditerranée. Si rien ne change, tendanciellement, les Méditerranéens demain seront orphelins d’une diète alimentaire qui partout contribue à faire exister mondialement et positivement cette région. »
Il constate par exemple que sur la rive Sud, « la plupart des ensembles hôteliers situés sur les côtes s’approvisionnent sur le marché mondial ». Et d’appeler à miser sur les circuits courts pour « reconquérir l’estomac des méditerranéens avec des produits traditionnels et de qualité ». Côté français, on n’en prend en tout cas pas le chemin.
Par Par Julien VINZENT - le 17 novembre 2010
http://www.marsactu.fr/2010/11/17/la-diete-mediterraneenne-reconnue-par-lunesco-oubliee-par-la-france/

Le site de la candidature méditerranéenne et celui de la Fondation qui l’a coordonnée (en anglais, espagnol ou catalan) : http://candidaturadietamediterranea.org/
.

Aucun commentaire: