Le lancement du nouveau port de Tanger Med en 2007 illustre l’exemple d’un PPP réussi et le rôle capital des IDE. (Photo F. Dubessy) |
Moteur de la croissance économique, les investissements directs étrangers (IDE) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) ont connu leur apogée en 2006. Fragilisées par la crise financière mondiale, les économies occidentales ont mis un coup d’arrêt à leurs investissements dans les pays MENA.
La transition démocratique a, dans la foulée, accéléré la chute des IDE dans un contexte de climat des affaires dégradé, d’insécurité juridique et d’instabilité politique. Le FEMISE analyse les incidences du processus de libéralisation politique et commerciale dans l’évolution des investissements directs étrangers. (Rapport FEMISE FEM41-07)
Créateur de richesse et d’emplois, l’investissement direct étranger (IDE) a connu des années fastes entre 2005 et 2008, en particulier au Maroc et en Tunisie avec des croissances de 50 et 252% respectivement. Les bases de grands projets structurants pour ces deux pays étaient jetées, l’état souverain ayant pris conscience de l’enjeu stratégique des partenariats publics privés (PPP). Le lancement du nouveau port de Tanger Med en 2007 illustre l’exemple d’un PPP réussi et le rôle capital des IDE.
Sans grande surprise, ces pays, mais également l’ensemble de la région, ont dès 2009 et jusqu’en 2012 enregistré une chute drastique des IDE. Le Femise, dans le rapport FEM 41-07, pointe plusieurs critères déterminants dans la décision d’investir dans un pays étranger : proximité géographique, liens culturels, langue et religion. D’autres facteurs tels que la qualité des institutions et la situation économique jouent un rôle également déterminant.
Ainsi, lors des événements du printemps arabe, les pays du Maghreb se sont engagés dans la transition démocratique, avec cependant au passage une instabilité politique et judiciaire, avec aussi des craintes d’expropriation ou l’insécurité quant à la propriété intellectuelle. Les investisseurs ont également besoin d’être rassurés sur l’absence de corruption, de violence (attentats terroristes, violences civiles, guerre).
Situations disparates entre les pays producteurs et non producteurs de pétrole
Selon les chiffres de l’OCDE, les flux entrants chutent de 27% en moyenne entre 2008 et 2009 et de 13% entre 2009 et 2010, pour atteindre 11 milliards de dollars en 2010. En 2009, ils se contractent de 15% en Jordanie, de 22% au Maroc et de 39% en Tunisie. « Tous les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord sont en dessous de leur potentiel sur la période 2009-2012, à l’exception de l'Irak, d’Oman, de l’Égypte et de la Jordanie », note le Femise, dans un rapport placé sous la coordination de Juliette Milgram, économiste à l’université de Grenade. Le document analyse les pays sources et de destination. Il met en lumière des situations sensiblement différentes concernant les pays producteurs de pétrole. « De toute évidence, la région MENA ne devrait pas être considérée comme un bloc homogène. Les exportateurs de pétrole peuvent attirer des investissements dans les ressources naturelles (…) », fait remarquer le rapport Femise.
Pour sa part, l’OCDE note que « Pour que les pays maintiennent les taux de croissance obtenus avant la crise financière mondiale et les bouleversement survenus en 2011 et qu'ils stimulent la compétitivité économique, l'écart dans les investissements d'infrastructure qui doit être comblé dans la région MENA est évalué à environ 75-100 milliards USD par an ».
L'organisation ... lire la suite ici
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Par Nathalie Bureau du Colombier - Source de l'article Econostuminfo
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