- L’interconnexion existe mais elle est très peu utilisée
- La révolution verte a besoin d’un marché de plus grande taille
S’il existe un secteur où la coopération entre les 5 pays du Maghreb est réelle, c’est bien le secteur de l’énergie.
Le réseau électrique entre les 5 pays est bien interconnecté avec une boucle composée de plusieurs grandes lignes opérationnelles dont des lignes de 400 KV et deux lignes de 225 KV entre le Maroc et l’Algérie pour une capacité de 2.500 MW, deux lignes 225 KV entre l’Algérie et la Tunisie.
Un bémol cependant et de taille, l’utilisation de cette interconnexion s’inscrit dans un cadre d’assistance et de dispositif de secours, alors que les échanges commerciaux portent un bilan presque nul, déplore Abdelaziz Rassaa, consultant en questions énergétiques et ancien ministre tunisien de l’Industrie. Et c’est là que le bât blesse. Ce constat a été mis en évidence par l’atelier consacré à l’énergie lors du forum des entrepreneurs maghrébins qui a achevé ses travaux le 18 février à Marrakech.
En chiffres, les échanges pétroliers commerciaux au Maghreb représentent 2,6%. Soit 1,8 million de tonnes sur un total commercialisé de 70 millions de tonnes. L’Algérie, grand producteur, exporte au Maroc un faible volume, 1 million de tonnes qui représente à peine 5% de ses exportations. Les exportations libyennes vers la Tunisie sont également maigres avec un volume n’excédant pas les 2% et aucun échange pour le gaz naturel. Lakhdar Chouireb, directeur de Sonelgaz, reconnaît que les échanges restent faibles, mais ont l’avantage d’exister.
Le réseau électrique maghrébin est très développé et interconnecté
avec deux lignes de 400 KV et deux lignes de 225 KV entre le Maroc
et l’Algérie et deux lignes 225 KV entre l’Algérie et la Tunisie
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Malgré ce faible volume d’échange, l’énergie reste donc le secteur où l’intégration du Maghreb peut rapidement prendre son envol d’autant plus que le Comité maghrébin de l’électricité est la commission la plus active de l’UMA. Car, pour la petite histoire, c’est bien avant la constitution de l’Union du Maghreb arabe que les dirigeants des trois entreprises publiques d’électricité d’Afrique du Nord: l’Office national de l’électricité (One, Maroc), la Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz, Algérie), la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg, Tunisie), avaient décidé, en 1972, de créer le Comité maghrébin de l’électricité (Comelec).
Deux autres compagnies les ont rejoints par la suite (Sonelec Mauritanie, et Gecol, Libye). A une période où la production électrique dans les pays maghrébins provient surtout des sources fossiles, la place faite aux énergies renouvelables ne peut donc que donner un coup de fouet supplémentaire.
On le sait, les pays du Maghreb disposent d’un potentiel exceptionnel en ER mobilisable pour leurs propres besoins et même pour les besoins du nord de la Méditerranée. Et justement, plusieurs pays de la région ont lancé ces dernières années leur projet pour les énergies renouvelables avec des objectifs identiques: promouvoir l’exploitation du potentiel d’énergie solaire et éolienne et prévoir l’exportation vers l’Europe d’une partie de l’électricité produite.
Pour Ahmed Nakkouche, PDG de Nareva Holding, développeur marocain dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement, le premier préalable est l’ouverture du secteur de l’énergie aux capitaux privés locaux. Le second réside dans le poids du marché. Plus la taille du marché est grande, plus le secteur a une meilleure attractivité. -
Source de l'article L'Economiste
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