L’exposition « Le Monde à
l’envers » explore le renouveau actuel des carnavals et mascarades et la
fascination qu’exercent leurs représentations sur les différents publics. Cette
effervescence de la pratique canavalesque, qui permet de réinventer une fête
populaire traditionnelle, exprime le besoin de perpétuer un rite «ancestral » propre
à chaque communauté.
« Le Monde à l’envers » se propose comme un voyage à travers
l’imaginaire carnavalesque, éclairant un langage qui s’insinue comme une
critique sociale et politique afin de « réveler, comme l’expliquent Marie-Pascale
Mallé, Frédéric Mougenot et Françoise Dallemagne (commissaires de l’exposition), les inconduites des uns ou des autres,
critiquer la politique locale, régionale ou internationale, mettre en scène les
peurs contemporaines pour les exorciser : du procès pour rire des carnavals de
village aux grands défilés de chars de Cologne et Viareggio, de la dérision à la
manifestation contestataire... À côté de la caricature des hommes politiques et
de la dénonciation des scandales, petits et grands, la crise économique et
financière est une source d’inspiration inépuisable, comme le montrent ici
chars et costumes acquis dans des parades récentes. »
Les collections présentées
Le visiteur est invité à suivre trois grands parcours
«Les masques de l’hiver ou la refondation cyclique du monde », « cacher ou révéler?
Le pouvoir des masques », « En suivant la parade : la fête à l’envers ou le
domaine de l’ambivalence ? ». Chacun comporte des moments d’immersion puissants
et jubilatoires et des temps de réflexion sur ce que cette fête nous apprend de
nous- mêmes et des sociétés contemporaines.
Les masques et costumes de carnaval forment la
majorité des 349 œuvres présentées dans l’exposition. Tous sont contemporains. Les
plus anciens datent du milieu du xxe siècle, la plupart ont été réalisés et
portés entre 1980 et 2010. Presque la moitié des objets présentés provient des
collections du MuCEM. Ils ont été collectés pendant quatre années d’« enquête-collectes
» qui ont précédé la réalisation de l’exposition. Une autre moitié provient du
Musée international du Carnaval et du Masque, qui a été créé en 1975 à Binche (Belgique).
Le monde à l’envers gesticule au MuCEM | MuCEM, Marie-Pascale
Mallé, Frédéric Mougenot, Françoise Dallemagne, rire, dérision, transgression,
Federico Fellini, Pierre Perrault, Gian Franco Mingozzi
Temps fort « rire, dérision,
transgression », les vendredi 28, samedi 29 et dimanche 30 mars
Pour fêter l’ouverture de l’exposition « Le Monde à l’envers
», consacrée aux «Carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée », le
MuCEM invite artistes et comédiens, pen- seurs et cinéastes, à illustrer le
rire, la dérision, la transgres- sion. Tout ce qui se joue, au fond, dans les
pratiques carnavalesques. Le carnaval est un jeu de rôle, un grand théâtre. La
compagnie L’Entreprise de François Cervantes présente une nouvelle création,
autour du théâtre de masques. Le carnaval, ce moment où «tout est permis», est
une invitation, voire une incitation, à la transgression.
Le MuCEM donne carte blanche à l’artiste-performeur Éric
Duyckaerts, à l’écrivain Frédéric Pajak, et au psychanalyste Fethi Benslama,
pour se livrer, chacun à leur manière, à un carnaval des idées ! Le carnaval
est l’art de la dérision, de l’outrance, du burlesque... où l’on croise parfois
quelques personnages étranges, voire monstrueux. Comme dans le cinéma de Cipri
et Maresco, dont les œuvres, toujours plus satiriques et blasphématoires, ont scandalisé
l’Italie.
Cycle cinéma « folles parades », depuis
le 8 mars jusqu’au 27 avril 2014
Le cycle cinéma « Folles parades » offre un large
choix de 33 films, en collaboration avec Documentaire sur grand écran. «Quand
la transgression des rites devient rite de transgres- sion, les masques révèlent
l’autre visage de la société, sa part d’ombre rieuse et ricanante, celle dont
se repaît parfois le cinéma. Carnaval, fêtes, danse/transe, parade, ivresses...
ces jeux de société exaltent les corps et brossent les décors d’une mise en scène
déchaînée de l’inconscient collectif. Entrez dans la danse avec une trentaine
de films fous. Des films rares où l’imaginaire du cinéaste a frôlé, voire
franchi, la border-line, cette frontière fragile et violente entre raison et déraison.
Des cinéastes de fiction : Tod Browning (Freaks, la monstrueuse parade et L’Inconnu),
Marcel Camus (Orfeu Negro), Federico Fellini (Les Clowns), Charlie Chaplin (Le
Cirque) ou Jean- Daniel Pollet (Pourvu qu’on ait l’ivresse)... Des cinéastes de
documentaires : Jean Rouch (Les Maîtres fous), Vittorio De Seta (Pasqua in
Sicilia), Gian Franco Mingozzi (La Taranta), Pierre Perrault (La Bête lumineuse),
Henri Storck (Les Fêtes de Belgique), Jérôme Le Maire (Le Grand’Tour). Pourvu
qu’on ait l’ivresse... » Annick Peigné-Giuly.
Pour en savoir plus : www.mucem.org/fr/exposition
Source de
l'article Babelmed
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