Palestine : un projet de 10 millions d’euros pour fournir de l'eau potable à la population de Gaza



L'Union européenne et l'UNICEF ont commencé la construction d'une importante usine de dessalement, prévue pour être opérationnelle en 2015, qui alimentera en eau potable 75000 Palestiniens de Gaza
Ce projet sera mis en œuvre par l'UNICEF, grâce à une subvention de 10 millions d’euros de l'Union européenne. L’usine fournira 6000 m3 d'eau de mer dessalée par jour et desservira les résidents de Khan Younis et de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Le représentant de l'Union européenne, John Gatt-Rutter, a posé la première pierre de la construction hier.
 
«L'accès à l’eau potable est un droit humain fondamental pour tous. Beaucoup de Gazaouis font encore face quotidiennement à de graves pénuries d'eau. D'autres ne peuvent accéder qu’à de l'eau de très mauvaise qualité. Le lancement des travaux de construction de cette usine de dessalement offre la perspective d'un accès à l'eau potable pour des milliers de familles de Khan Younis et de Rafah. Cela fait partie d’un engagement plus large de l'UE pour améliorer la vie des Palestiniens à Gaza et le Cisjordanie, en particulier dans le domaine de l'eau, de l'assainissement et de la gestion des déchets solides », a déclaré M. Gatt-Rutter dans son discours lors de la cérémonie.
 
Le dessalement est l'option stratégique choisie par l'Autorité palestinienne de l'eau (Palestinian Water Authority-PWA). Une étude comparative menée en 2011 a conclu qu’il s’agissait de la meilleure solution, la plus pragmatique pour assurer un approvisionnement constant en eau potable et propre à une population en expansion à Gaza.
 
Le dessalement de l'eau de mer de la Méditerranée permettra également de soulager la surexploitation des eaux souterraines et de préserver l’unique aquifère de Gaza de l'effondrement total. Un rapport de 2012 des Nations Unies a mis en garde contre la surexploitation des eaux souterraines qui pourrait rendre l'aquifère côtier inutilisable d'ici 2016.
 
Seulement cinq à dix pour cent de l'eau extraite de l'aquifère côtier a été jugée propre à la consommation humaine. L’intrusion de l'eau de mer, des eaux usées et des engrais agricoles ont contaminé l'eau avec des niveaux élevés de chlorure et de nitrates, dans certaines régions aussi élevées que six fois la limite autorisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
 
En conséquence, à Gaza, plus de quatre Palestiniens sur cinq achètent leur eau potable à des fournisseurs privés non réglementés, ce qui représente un lourd fardeau pour les familles pauvres et les 1,6 million de Gazaouis vivant dans l'une des zones où la densité de population est l’une des plus élevée au monde. Certains dépensent l’équivalent d'un tiers du revenu du ménage pour de l'eau dont la qualité n’est pas fiable, étant donné qu’environ les quatre cinquièmes de l'eau vendue par les fournisseurs privés sont considérés comme contaminés.
 
L'UE est un acteur majeur dans la protection de l'eau et de l'environnement en Palestine. Depuis 2006, elle a investi près de 74 millions d’euros dans les secteurs de l'eau, de l'assainissement et de la gestion des déchets solides, dont 26 millions d’euros exclusivement dans la bande de Gaza. En dehors de cette usine de dessalement d’eau de mer à court terme et à faible volume dans le sud, à Gaza, l'Union européenne apporte son soutien à un programme de gestion des déchets solides à grande échelle et à l'usine de traitement des eaux usées (NGEST) dans le nord. En Cisjordanie, l'UE soutient le développement des usines de traitement des eaux usées dans les zones où l'approvisionnement en eau est rare, comme à Naplouse, Tubas et Hébron. 
 
Pour en savoir plus
Centre d’information européen pour le voisinage – Palestine: une usine de traitement des eaux usées financée par l’UE  (19-09-2013)
L’Union européenne et les Palestiniens – Page Facebook

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