Perpignan accueille à partir d’aujourd’hui la première édition du Medfel, le salon international des fruits et légumes de l’Euroméditerranée. Manifestation professionnelle destinée à toute la filière, elle a pour ambition de structurer le marché international des fruits et légumes en Méditerranée. Première édition jusqu’à jeudi.
Le Languedoc-Roussillon peut-il devenir la plaque tournante du marché international de fruits et légumes en Méditerranée ? C’est le pari un peu fou que tente en tout cas la Région à partir d’aujourd’hui en inaugurant la première édition du Medfel, « salon international d’affaires de la filière fruits et légumes de l’Euroméditerranée ».
Le Languedoc-Roussillon peut-il devenir la plaque tournante du marché international de fruits et légumes en Méditerranée ? C’est le pari un peu fou que tente en tout cas la Région à partir d’aujourd’hui en inaugurant la première édition du Medfel, « salon international d’affaires de la filière fruits et légumes de l’Euroméditerranée ».
La ville d’accueil de la manifestation n’a pas été choisie au hasard, il s’agit de Perpignan, la cité catalane si proche de l’Espagne mais surtout une place forte pour la filière avec son marché Saint-Charles qui joue les premiers rôles en matière de trafics nationaux et internationaux de fruits et légumes.
Une Europe coupée de son berceau historique
Le pari est osé, mais pas forcément insensé. C’est en tout cas ce qu’expliquera cet après-midi Jean-Louis Guigou, le président de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen.
L’ancien patron de la Datar, qui est aussi un des concepteurs de l’Union Pour la Méditerranée, compare volontiers le monde à une orange. Il ne s’organise plus entre l’Ouest et l’Est, mais entre le Nord et le Sud avec des territoires assimilables à des quartiers d’agrumes. Pour être compétitive dans le monde, l’Europe a besoin de la Méditerranée et de son Sud y compris dans le domaine des fruits et légumes.
Le propos peut surprendre pour qui se souvient des soubresauts suscités dans la filière par l’adhésion de l’Espagne au marché unique européen, tandis qu’aujourd’hui les productions arrivants du Nord de la Méditerranée sont considérées comme des concurrentes sérieuses. Jean-Louis Guigou, lui, préfère parler de « complémentarités », de « synergies », de « différences entre les saisons », autant d’argument en faveur de la structuration d’une zone de libre-échange entre le Nord et le Sud de la grande bleue représentant 22% du PIB mondial.
Ses propos seront sans doute appuyés par Fatima El Hadad-Gauthier, chargée de recherche au Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam) à Paris, qui considère que le développement d’alliances stratégiques entre les entreprises des deux rives est porteur de création de valeur ajoutée pour les deux territoires.
La Méditerranée et l’Europe, le thème sera au centre des débats organisés durant ces deux journées avec notamment la présence de l’essayiste croate Predrag Matvejevitch, auteur de plusieurs ouvrages sur la Méditerranée et l’Europe.
« Les deux rives ont bien plus d’importance sur les cartes qu’emploient les stratèges que sur celles que déplient les économistes » déplore-t-il. Membre du « groupe des sages » auprès de la Commission européenne, l’écrivain et humaniste jette un regard éclairé par l’Histoire et la culture sur l’Union européenne, « coupée du berceau de l’Europe » : la Méditerranée bien sûr.
L’eau, un enjeu méditerranéen
La ressource en eau et sa gestion, constituent également pour l’espace méditerranéen un enjeu considérable, et pas seulement pour ses usages dans l’agriculture.Jean Mangat, vice-président de l’Institut méditerranéen de l’eau et du Plan Bleu s’intéresse aux ressources dont disposeront les méditerranéens en 2025.
Une ressource dont le volume ira en diminuant, alors que la demande ne cessera de croître ; une ressource prise entre réchauffement climatique et pressions accrues de l’urbanisme, de la démographie, du développement économique.
« 2025 est une bonne échelle pour envisager l’avenir » expliquera l’hydrogéologue mercredi matin. Il sera rejoint par Redouanne Choukr-Allah, professeur spécialiste en salinité et nutrition des plantes. Economie d’eau par optimisation de la ressource, exploitations des eaux dites « non conventionnelles », les deux scientifiques explorent les pistes, les solutions qu’il faudra bien mettre en œuvre à l’échelle du bassin méditerranéen pour s’adapter.
Mais, bien entendu, le Medfel se veut tout, sauf un séminaire d’études prospectives, bien que ses débats ne manqueront pas d’intéresser les professionnels. Il sera avant tout le rendez-vous des professionnels de la filière (producteurs, metteurs en marché, importateurs et exportateurs, distributeurs, institutions, etc.). Plus de 200 exposants sont annoncés, venant de la quasi-totalité des régions de France et des pays de la Méditerranée, et pas moins de 4500 badges d’entrée ont été édités par l’organisation. Sud de France export, émanation de la Région Languedoc-Roussillon estime déjà que pour une première édition c’est un résultat prometteur. Ouverture aujourd’hui à 11h00.
Pierre Magnetto - Developpementdurablelejournal.com - le 30 avril 2009
Pierre Magnetto - Developpementdurablelejournal.com - le 30 avril 2009