La Méditerranée bloquée par l’agression israélienne contre Gaza

Le premier échec de l’Union pour la Méditerranée, née en 2008 lui a été infligé par Israël avec l’agression caractérisée contre Gaza au début de l’année 2009. C’est le constat amer fait par Taïeb Zahar, président du "Forum international de Réalités", à l’ouverture, jeudi 23 avril 2009, de la 12ème session du forum sur les perspectives géopolitiques en Méditerranée : 2010 et après ?
« La Méditerranée est de nouveau en panne de vision, de cohésion et d’action.L’approche selon laquelle l’économique devance et le politique suit, maintes fois tentée par l’UE pour construire la paix au Moyen - Orient n’a plus de sens tellement ce scénario est érodé.La guerre de Gaza a détruit toutes les constructions, toutes les infrastructures tous les projets financés par l’UE et autres pourvoyeurs de fonds, et s’est soldée comme d’habitude par une véritable hécatombe qui n’a épargné ni les enfants, ni les femmes, ni les personnes âgées, dont les morts et les blessés se comptent par milliers.
C’est dans ce contexte dramatique que se sont déroulées les élections israéliennes qui se sont soldées par l’avènement d’un gouvernement d’extrême droite qui a annulé en bloc les engagements pris par le gouvernement sortant et notamment les accords de Nèapolis qui reconnaissaient le principe de la création des deux Etats israélien et palestinien « vivant cote à cote ».
Dés lors la question qu’on se pose et qu’on doit se poser est la suivante : va-t-on laisser Israél hypothéquer l’avenir de la Méditerranée, toute la Méditerranée, pour le laisser suspendu à la seule décision de Tel-Aviv ?
Le défi est lancé à l’ensemble de la communauté internationale, sachant que la paix en Méditerranée conditionne la paix dans le monde, surtout si l’on prend en considération toute la tension qui règne dans les relations entre le monde occidental et l’Iran, précisément à cause d’Israël, et de la sécurité d’Israël pour ne citer que cela sans compter les autres conflits de la région !
Quel prix l’Occident va –t-il continuer à payer pour la sécurité d’Israël qui ? Par son obstination et son entêtement risque de le mener droit vers une guerre dans la région aux conséquences incalculable?Nous sommes donc dans l’impasse et bel et bien dans l’impasse.
Difficile d’entrevoir des perspectives géopolitiques en Méditerranée avec Israël.Si l’on ajoute à ce blocage politique de la région méditerranéenne les énormes problèmes économiques, sociaux, environnementaux, culturels et de sécurité qui sont tous suspendus, d’une manière ou d’une autre, au règlement du conflit israélo-palestinien, on mesure la gravité des défis qui pèsent encore sur l’avenir de la Méditerranée toujours à la recherche de ses équilibres pour pouvoir prendre sa place et jouer le rôle qui lui est dévolu dans la paix et la réussite internationales ».
Pour Abdelhafidh Harguem, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébine, la distance entre les deux rives de la Méditerranée ne cessent de s’élargir. Les événements survenus à Gaza sont venus se greffer sur une réalité euro-méditerranéenne déjà complexe. Il convient pourtant de porter un regard serein et lucide, en envisageant l’avenir avec optimisme et une volonté politique encore plus nette.
M. Harguem est convaincu que la construction maghrébine et un effort d’investissement important sont à même de contribuer à la stabilité.Le forum qui se poursuivra demain planche sur six problématiques programmées en autant de panels dont "Le libre échange et la Méditerranée", "Les enjeux démographiques et migratoires en Méditerranée", "Les enjeux énergétiques en Méditerranée", "La Méditerranée et la crise économique", "Le rôle des puissances extérieures en Méditerranée : Etats-Unis, Russie, Chine, Japon, Iran etc."Quant à la table ronde, prévue vendredi 24 avril 2009, elle portera sur la laïcité et les crispations identitaires en Méditerranée.
Par Moncef Bedda - Businessnews.com.tn - 23 avril 2009

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