La Banque européenne d'investissement continue à soutenir le développement économique et social de neuf pays méditerranéens partenaires de l'Union européenne. En 2013, seize projets d'un montant de 600 M€ ont été signés pour un total d'1,7 mrd € de nouveaux financements.
300 M€ pour la centrale électrique de Ouarzazate dans le sud marocain, 52,9 M€ pour le parc éolien de Tafila en Jordanie, 40 M€ (partagés avec la Berd) sur la dépollution du lac de Bizerte en Tunisie, 57 M€ sur les stations hydrauliques et d'épuration ainsi que les réseaux d'adduction et d'assainissement connexes en Haute Égypte...
En tout, en 2013, la Banque européenne d'investissement (BEI) aura approuvé près de 1,7 mrd€ de nouveaux financements dans les neuf pays méditerranéens partenaires de l'Union européenne depuis 2002 sous forme de prêts, de fonds propres, de garanties ou d'actions de conseil. Seize projets ont été signés pour un montant global de 600 M€ dont 11 avec le secteur privé et trois projets avec la contribution de la Facilité d'investissement pour le voisinage. Dans le même temps, la BEI aura décaissé près d'1 mrd€ en faveur de projets en cours.
Mais la banque n'intervient pas seulement sur les gros dossiers comme le prouvent les quatre actions de micro-finance paraphées en Palestine, au Maroc, en Tunisie et au Liban.En Palestine, par exemple, la BEI a abondé à hauteur de 730 000 € pour obtenir 18% du capital du Centre arabe pour le développement agricole (ACAD). L'objectif est de réduire les disparités, de soutenir les petites et micro-entreprises sur l'ensemble du territoire palestinien et de créer des emplois durables. L'ACAD pourrait à terme se transformer en institution financière (ACAD Finance).
"2013 aura été une année tout a fait spéciale. On avait parlé de drôle de guerre voici cent ans, pour 2013 au sud de la Méditerranée, nous pouvons parler de drôle de révolution !" soulignait Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, dans son focus sur les pays méditerranéens, en prolongement de la présentation des résultats annuels de sa banque mercredi 19 février 2014 à Bruxelles. "Nous avons connu une première vague de Printemps arabes depuis le 14 janvier 2011 avec toute une série de transformations sociales, économiques et politiques. Cette première vague a culminé en 2013, mais nous constatons toujours un très grand désordre administratif. Des projets conçus avant les Printemps arabes ont été finalisés jusqu'en 2012 voire dans le courant 2013. Nous observons depuis dans ces pays une difficulté à produire de nouveaux projets, à prendre de nouvelles décisions."
Décliner l'initiative de financement de la croissance aux pays méditerranéens
Aujourd'hui vient donc le second temps de la révolution démocratique. "Un consensus social émerge" souligne Philippe de Fontaine Vive. L'heure est à la préparation du nouveau mandat 2014/2020 dont l'agenda sera mis sur la table dans le cadre de la 14e conférence Femip (Facilité euroméditerranéenne d'investissement et de partenariat). Elle se déroulera le 1er avril 2014 à Athènes au cœur de la Réunion informelle des ministres des Affaires économiques et financières (Ecofin). "Nous avons toutes les raisons de penser que notre niveau d'engagement sera identique à la précédente période. Avec 30 mrds€, la Méditerranée restera avec l'Europe de l'Ouest la priorité géographique des pays non européens" dévoile le vice-président de la BEI.
Il veut cependant aller plus loin. Et disposer pour les neuf pays Femip* des mêmes modes de financement que pour les 28 États membres, comme la BEI le fait déjà avec les prêts aux PME, aux infrastructures et à la lutte contre les changements climatiques. Il faudrait, pour parfaire la panoplie,ajouter le développement des activités de conseil et le financement de l'innovation (R&D) qui s'appuierait sur l'Initiative de financement de la croissance, nouvel instrument piloté par la BEI et la Commission européenne. "Nous sommes prêts à le faire dès cette année si la Commission européenne nous y autorise. Il faudrait disposer d'une enveloppe de 1M€ de fonds budgétaires européens destinée au développement des entreprises innovantes. Ces 1 M€ permettraient de débloquer 40 M€."
L'activité de conseil a déjà été amorcée en 2013 avec le placement, dans les bureaux du Caire, de Rabat et de Tunis, d'ingénieurs spécialisés dans le transport. "Nous pensons que cela se traduira en projets. Cette démarche pourrait aussi s'effectuer dans des domaines comme l'énergie ou le spatial" prévoit Philippe de Fontaine-Vive.
Avant la fin du premier trimestre 2014, plusieurs opérations devraient se finaliser. La BEI travaille notamment sur le financement d'une seconde tranche du parc solaire de Ouarzazate au Maroc. "Nous aimerions bien signer d'autres projets de centrales solaires dans la région, mais le Maroc reste vraiment en pointe par rapport aux autres pays" explique Philippe de Fontaine Vive. Des projets en terme d'énergies renouvelables pourraient voir le jour en Tunisie et la Libye (toujours en attente d'entrer comme pays éligible Femip) devrait présenter un plan autoroute en collaboration avec l'Union européenne.
Par Frédéric Dubessy, à Bruxelles - Source de l'article Econostruminfo
* Algérie, Égypte, Gaza-Cisjordanie, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie (depuis novembre 2011 toute activité est suspendue avec ce pays) et la Tunisie.
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