Le Maroc et l'UE, partenaires contre le terrorisme

Le Maroc et l'Union européenne ont établi un partenariat qui reste unique dans la région, et ces liens doivent encore s'intensifier davantage pour renforcer la sécurité, a expliqué l'ambassadeur de l'Union européenne à Casablanca, le lundi 10 février.

"Nous avons intérêt à travailler ensemble pour trouver les pistes nécessaires en mesure de sécuriser la région contre la menace terroriste", a ainsi déclaré l'ambassadeur lors d'un débat consacré aux relations unissant l'Europe et le royaume.

[AFP/SITE Monitoring Service] Les terroristes considèrent le Sahel
comme la base arrière des attaques qu'ils commettent à travers toute
la région euro-méditerranéenne, disent les analystes.

"Par rapport à toutes les problématiques d'insécurité dans le Sahel, au nord du Mali ou encore en Libye, le Maroc est un partenaire stratégique de l'UE", a précisé Joy lors de cette table ronde organisée à l'ambassade de l'Union Européenne.

Le Maghreb, de par sa position géographique la plus proche de l'Europe, est extrêmement important pour l'UE, a indiqué Rachid Jadi, journaliste, aux participants.

"Les intérêts sont étroitement liés, d'où la nécessité d'une coopération renforcée et soutenue pour contrecarrer al-Qaida au Maghreb Islamique", a expliqué Jadi.

"AQMI a transformé le Sahel en une véritable base arrière pour mener ses projets terroristes contre tous les pays de la région méditerranéenne", a-t-il ajouté.  

Mais le manque d'intégration maghrébine complique les efforts livrés contre la menace terroriste dans la région du Sahel-Sahara, ont noté plusieurs intervenants devant l'auditoire de l'ambassade.

L'UE est maintenant convaincue qu'une lutte efficace contre le terrorisme "passe nécessairement par une amélioration des relations entre l'Algérie et le Maroc, qui restent de loin les deux maillons essentiels de cette vaste région sahélo-saharienne", a déclaré le politologue Abdellah Mahnaoui aux participants.

La coopération entre ces deux pays voisins est synonyme de lutte efficace contre al-Qaida, a-t-il ajouté.

"La non-intégration maghrébine est coûteuse pour les pays d'Afrique du Nord au niveau de la sécurité, de la croissance économique et des emplois", a reconnu Nouzha Chamil, professeure de relations internationales à Casablanca.

A l'heure d'un monde de plus en plus globalisé, a noté l'universitaire, le Maghreb risque de se trouver "dépassé économiquement par des régions plus intégrées".  

Dans la déclaration finale venue couronner les travaux du 11ème Conseil d'Association Maroc-UE qui s'est tenu au mois de décembre à Bruxelles, les 28 Etats membres de l'Union ont réitéré leur engagement à définir avec leurs partenaires du Maghreb les moyens susceptibles de venir en aide à la région du Sahel-Sahara.  

L'UE investit d'ores et déjà beaucoup dans son partenariat avec le Maroc, a confirmé l'ambassadeur Joy lors du forum organisé à l'ambassade. Plus de 1,4 milliards d'euros sont ainsi engagés pour financer des projets dans le royaume.  

Selon Hajar Assami, actrice associative à Casablanca, l'UE a le devoir de soutenir et d'aider le Maroc dans son combat contre le terrorisme.

"La mobilisation contre le terrorisme et en faveur de la sécurité dans la région sahélo-saharienne exige des ressources financières considérables que le Maroc a lui seul ne peut assumer", explique-t-elle.

Par Hassan Benmehdi - Source de l'article Magharebia