Tintin au Congo s’étonnait déjà du « nos ancêtres les Gaulois »… Dans le cadre du « Partage des midis », l’un des thèmes de programmation ayant axé l’aventure 2013 sur les deux rives de la Méditerranée, les collectivités ont souhaité mettre en chantier un ouvrage rassemblant nos histoires communes, avec le concours d’historiens exerçant dans différents pays.
Une introduction précise la démarche scientifique et philosophique, en se situant par rapport à d’autres ouvrages comparables, dans une réflexivité pertinente et humble. Le manuel se présente dans l’ordre chronologique et se veut exhaustif, de la Préhistoire à nos jours.
Signe des temps, la période la plus contemporaine est envisagée sous des angles planétaires : Guerre froide, Israël/Palestine, migrations et écologie. Une synthèse, un peu trop synthétique, introduit chaque chapitre, qui envisage la période et le territoire dans une mise en tension des notions, propre à la didactique de l’histoire, et ne se contente pas de faits.
Suivent trois à cinq documents d’archives, à l’image de ce qu’on retrouve habituellement dans les ouvrages du même genre. Des focus, encore trop courts, abordent des questions plus pointues : les Tanzimat dans l’Empire ottoman au XIXe siècle, la conquête du Soudan par le Maroc au XVIe siècle… : autant de pans d’une histoire méconnue dans l’Hexagone. Si l’on regrette le peu d’iconographie au fil de l’ouvrage, l’atlas chorématique, schématisant les interactions entre les faits et les acteurs, est du plus grand intérêt.
Accessible à tous, ce manuel ne satisfera sans doute pas les plus experts et documentés, mais, dans son ambition de partage et de construction d’une histoire commune, poursuit la construction idéale d’une Babel méditerranéenne.
Source de l'article 8 art magazine
Méditerranée, Une histoire à partager,
Ouvrage collectif sous la direction de Mostafa Hassani-Idrissi,
538 pages, Bayard éditions, 2013. Prix public 29 €.
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